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Heureusement que Manaudou et Lacourt ont fait le travail : le bilan des Français

Lucile Alard

Mis à jour 10/08/2015 à 00:14 GMT+2

MONDIAUX 2015 KAZAN - Derrière Florent Manaudou et Camille Lacourt (trois médailles chacun), les autres athlètes français ont eu du mal à bien figurer en Russie. Le bilan des Bleus.

Jérémy Stravius, Fabien Gilot, Florent Manaudou et Mehdy Metella après leur victoire sur le relais 4x100m à Kazan.

Crédit: Panoramic

Les exploits de Florent Manaudou dans le bassin de Kazan n’empêchent rien. Avec six médailles dont quatre titres, la France connait son plus mauvais bilan comptable sur les trois dernières éditions des championnats du monde. Si le nombre total de médailles a diminué, le nombre de nageurs capable d’être performant a encore plus baissé. Seulement deux Français ont décroché une breloque en individuel. Sur 40 finales possibles en individuelles, la France n’en a atteint que huit. Un ratio particulièrement faible. Voici ce qu’il faut retenir de ces Mondiaux.

La valeur sûre : Florent Manaudou

  • Bilan : Trois titres en relais, 50m et 50m papillon
Il avait déjà été l'homme des championnats d'Europe à Berlin (4 titres) et celui des Mondiaux en petit bassin (3 titres, 2 records du monde) en 2014. Florent Manaudou a une nouvelle fois été le leader incontesté de la natation française. Ses trois titres glanés en une seule édition des championnats du monde sont tout simplement exceptionnels. Il est le premier nageur tricolore à réaliser pareille performance. Bluffant.
Heureux après le relais, décontracté après la victoire en 50m papillon, il a su rester concentré jusqu'au bout pour décrocher la médaille qu'il était venue chercher : celle du 50m nage libre. Avec l'or mondial, il a complété son incroyable collection sur la distance.
  • Quelles sont les perspectives ?
Le petit frère de Laure peut encore un peu plus rentrer dans l'histoire de son sport. A Rio en 2016, il tentera de devenir le premier Français à conserver son titre olympique (50m nage libre). Sa sœur s'y est cassé les dents en 2008 tout comme Alain Bernard, à Londres, en 2012. Vue la marge qu'il a pour l'instant sur l'aller simple, Manaudou peut rêver tout haut.
Améliorer son chrono est justement le deuxième objectif de Manaudou. En 21''19, il a réalisé le meilleur temps de l'histoire sans combinaison. Mais l'ambitieux veut plus : c'est le record du monde de Cesar Cielo qu'il veut aller chercher (20''91). La question de sa participation au 100m nage libre va également se poser. Comment le 50m pourrait-il contenir son talent ?
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Florent Manaudou avec sa médaille du 50m nage libre aux Mondiaux de Kazan

Crédit: Panoramic

Les habitués : Les relais masculins

  • Bilan : Deux médailles pour trois courses
Une médaille pour commencer, une autre pour conclure. Les relais masculins ont une nouvelle fois apporté leur quota de breloques sur ces Mondiaux. Les fines bouches diront que le bilan est moins bon qu'à Barcelone (deux médailles d'or contre une médaille d'or et une autre en bronze). Mais il n'y a pas de vraies raisons de chipoter. La France est toujours une force collective impressionnante et tous les relayeurs sont capables de se transcender pour l'équipe.
Ce constat a été particulièrement flagrant sur le relais 4x100m nage libre où les Français, loin d'être favoris sur le papier, ont réussi à conserver leur invincibilité. Et sur ces Mondiaux, les relais font du bien au bilan de Français qui, en dehors de Manaudou et Lacourt, ont été peu performants en individuel (parlez-en à Jérémy Stravius). 
  • Quelles sont les perspectives ?
Aux JO brésiliens, il faudra d'abord défendre le titre sur le relais 4x100m nage libre. Avec leurs résultats de ces dernières années, tout est envisageable pour les sprinteurs français, apparemment insatiables. Et si Florent Manaudou (moins bon temps cette année des relayeurs 'lancés') fait du 100m un de ses objectifs, ils pourraient bénéficier d'un relayeur encore plus performant. Pour le 4 nages, éliminé lors des séries à Londres en 2012, la France peut caresser le rêve d'un podium. Mehdy Metella, 5e de sa première finale mondiale, a montré qu'il pouvait assurer en 100m papillon.
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Les Français Mehdy Metella, Florent Manaudou, Fabien Gilot et Jeremy Stravius sur le podium après leur victoire sur le 4x100m à Kazan - 2015

Crédit: AFP

Le retour qui fait mouche : Camille Lacourt

  • Bilan : Un titre et une médaille après une année difficile
Le dossiste avait quasiment disparu de la circulation en 2014. En cause : une tumeur bénigne au niveau de la hanche qui l'a longtemps empêché d'être au meilleur niveau. Cette plongée vers les Mondiaux de 2015 se faisait un peu dans l'inconnu pour lui mais Lacourt a su revenir à son meilleur niveau. Dès sa première course, il est allé chercher l'argent sur 100m dos derrière la révélation australienne Mitchell Larkin. Sur le 50m dos, où il était tenant du titre, il a fait encore mieux  en accrochant l'or. Avec le bronze du relais, il termine ces championnats avec trois médailles. Pas mal pour celui qui était convalescent en début d'année.
  • Quelles sont les perspectives ?
Quatre fois couvert d'or sur des Mondiaux, couronné trois fois au niveau européen, Camille Lacourt ne désire plus qu'une seule chose : triompher aux JO. Sa quatrième place à Londres sur le 100m dos reste l'échec majeur de sa carrière. Il veut faire mieux à Rio et a replongé avant tout pour décrocher cette breloque olympique. Problème, le 50m dos, course de son sacre mondial, n'est pas au programme. Il devra se concentrer sur le 100m de la spécialité, sur lequel Mitchell Larkin fait figure de très gros client.
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Camille Lacourt après sa médaille d'argent sur le 100m dos des Mondiaux de Kazan

Crédit: AFP

La Française qui sort de l'eau : Lara Grangeon

  • Bilan : Seule Française finaliste
Les suiveurs des Mondiaux de Kazan se désespéraient un peu et puis le miracle a fini par arriver. Lors de la dernière journée, une Française a enfin atteint une finale individuelle en Russie. Alors oui, Lara Grangeon a terminé huitième et dernière du 400m 4 nages mais par rapport au marasme ambiant au sein des filles de la natation, cette place de finaliste fait du bien. Surtout que la Nouvelle-Calédonienne, qui a aussi participé au 200m 4 nages et au 200m papillon, avait clairement défini cette course comme son principal objectif.
  • Quelles sont les perspectives ?
A 23 ans, le temps de la maturité arrive pour Lara Grangeon. Présente aux JO de Londres (élimination en série du 400m 4 nages), elle espère progresser dans l'année à venir. L'objectif est simple : il faut au moins gagner 4'' avant de rêver plus haut lors de la prochaine olympiade.
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Lara Grangeon aux Mondiaux de Kazan en 2015

Crédit: Panoramic

Les résultats qui inquiètent : ceux des Françaises

  • Bilan : 0 médaille pour les Françaises
La finale de Lara Grangeon n'a pas suffi à cacher la misère du côté des Françaises. De Charlotte Bonnet à Coralie Balmy en passant par Béryl Gastaldallo ou encore Mathilde Cini, les nageuses tricolore ont enchaîné les désillusions. Pire, elles n'ont pas forcément progressé depuis les derniers Mondiaux. L'exemple le plus marquant est celui de Charlotte Bonnet. A Barcelone, elle avait ainsi atteint la finale du 200m nage libre, elle a échoué dans l'édition moscovite à rallier le top 8.
Jacques Favre, le nouveau DTN français a tenté une explication au mirco de France 2 : "On n'a plus Laure (Manaudou, ndlr),  on n'a plus Camille (Muffat, ndlr) malheureusement et c'est toujours important d'avoir quelqu'un qui les inspire." Sans locomotive, les Françaises ne parviennent pas à se tirer vers le haut.
  • Quelles sont les perspectives ?
Les JO de Rio pourraient être douloureux pour les Françaises, alors que ce sont elles qui, les premières, ont débloqué le clan tricolore à Athènes en 2004 avec Laure Manaudou. Du côté des responsables de la natation française, on espère "trouver de nouveaux talents pour venir les aider". Et on mise beaucoup sur Charlotte Bonnet. "Charlotte est en construction a ainsi expliqué le DTN, elle pourrait devenir la leader" dont les Françaises ont besoin. A 20 ans, la nageuse de Nice pourrait porter sur ses épaules la responsabilité de ramener une médaille du Brésil.
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