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Charlotte Bonnet, la retraite à 29 ans : "Je ne peux pas rêver mieux pour ma fin de carrière"

Gérald Mathieu

Mis à jour 10/02/2024 à 12:02 GMT+1

A bientôt 29 ans (elle les aura le 14 février), Charlotte Bonnet tirera sa révérence cet été à l’issue des JO de Paris après quatorze années au plus haut niveau. En attendant, la capitaine de l’équipe de France de natation s’apprête à disputer à compter de ce dimanche ses huitièmes Championnats du monde en grand bassin à Doha. Sans pression mais avec l’envie d’une cadette.

Charlotte Bonnet (France) / Championnats d'Europe en petit bassin 2023.

Crédit: Getty Images

On vous avait laissée étonnée, radieuse voire résiliente après votre titre européen surprise en décembre dernier en petit bassin sur 100m 4 nages : cet or a-t-il provoqué quelque chose en vous à l’amorce de la dernière ligne droite de votre carrière ?
Charlotte Bonnet : C'était surtout une récompense de tout le travail que j’ai mis en place cette dernière année et demie où j’avais décidé de mettre de côté le crawl pour le "quatre nages". Ça a payé et ça m’a fait beaucoup de bien de miser sur ça et d’être récompensée sur ces Championnats d'Europe. C'était chouette.
Dans quel état d’esprit abordez-vous cette dernière année 2024 ?
C.B. : Plutôt bien. Les Jeux Olympiques ne se préparent pas six mois avant, il y a énormément de travail en amont et sur plusieurs années. Et il y a surtout d’autres événements avant comme les Championnats du monde en grand bain, qui vont commencer là à Doha. Même si je ne m’y suis pas préparée à 100%, ce sera une bonne étape pour savoir où je me situe à cette période de l'année.
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Charlotte Bonnet. / Crédits photo : Charles Flautre

Crédit: Eurosport

Cette récompense vous met-elle moins de pression et vous donne-t-elle globalement davantage confiance en vue des Jeux ?
C.B. : Oui, je pense que j'ai envie en fait de plus profiter de ce que j’ai pu emmagasiner comme expérience tout au long de ma carrière et d’événements comme ces Championnats du monde. Vivre les Jeux Olympiques à la maison, ça va être incroyable. Donc, j'espère bien en profiter, aussi bien avec mon groupe d’entraînement qu’en équipe de France. J’espère peut-être aussi me prendre un peu moins la tête et ne garder le meilleur quand je vais raccrocher le maillot.
Cette notion de plaisir sera donc au centre de votre projet sportif cette année ?
C.B. : Oui c’est ça, je veux profiter de tout et croquer dans chaque occasion.
Quelle que soit l’issue, je n’aurai pas de regrets
Vous vous apprêtez à disputer vos huitièmes Mondiaux en grand bassin, mais vous n’y avez jamais décroché de médaille individuelle. Est-ce dans un petit coin de votre tête ?
C.B. : Oui, j'y pense forcément. Il y a quelque temps, ça aurait été un regret de ne pas avoir cette médaille. Mais en fait aujourd’hui, je relativise un peu plus et je me dis que ma carrière ne sera pas foirée si je n’ai pas cette médaille individuelle sur des Championnats du monde. Je veux d’abord prendre plus de plaisir, y aller étape par étape : entrer en demi-finale, puis en finale. Ensuite, on verra. Mais quelle que soit l’issue, je n’aurai pas de regrets.
Entre le 200m 4 nages, le 100m nage libre et le 50m brasse, sur quelle distance pensez-vous pouvoir tirer votre épingle du jeu ?
C.B. : Plus sur le 200m 4 nages car c'est ce que j'ai un peu plus travaillé ces derniers temps. J'ai mis l'accent sur le 4 nages, c'était volontaire de ma part. Je reprends un peu mes marques sur 100 crawl et je pense que l’accent sera mis sur le 200m 4 nages durant ces Mondiaux.
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Charlotte Bonnet.

Crédit: Getty Images

Vous n’avez que 29 ans… Cette décision de tout arrêter après les JO de Paris est-elle irrévocable ?
C.B. : Ça ne changera pas ma décision. J'ai envie de finir ma carrière sur ces Jeux à Paris, quels que soient les résultats, avec la plus belle des médailles ou pas. Du plus beau au moins bon, ce sera la même issue pour moi. Et en plus, je serai capitaine de l’équipe donc je ne peux pas rêver mieux en termes de fin de carrière. Je veux profiter d'autres choses et de ma vie différemment. Je pense qu'il faut savoir aussi s'arrêter. J'ai choisi ce moment et je pense que c'est le bon pour moi.
Sans Philippe Lucas, j’aurais arrêté"
Quel rôle a joué Philippe Lucas dans ce retour au plus haut niveau, lui qui a succédé à votre coach historique, Fabrice Pellerin, en septembre 2021 ?
C.B. : S'il n'avait pas laissé la porte ouverte après Tokyo, je pense que j'aurais arrêté. Dans ma tête, quand je dispute ma dernière course à Tokyo (le 200m nage libre), je pensais arrêter là-dessus. Au final, j’ai pris du temps pour réfléchir et je me suis dit que je ne pouvais pas rester sur un échec. J’aurais peut-être regretté de ne pas avoir connu un autre entraîneur, un autre endroit. Bref, autre chose. Il m’a donné cette opportunité et je suis très reconnaissante parce que j'ai vécu tellement de belles choses depuis que je travaille avec lui. Il a été hyper important dans cette renaissance.
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Charlotte Bonnet lors des championnats de France 2023.

Crédit: Getty Images

Vous y pensez tous les jours aux Jeux à la maison ?...
C.B. : Oui, j’ai des pensées au quotidien dans le sens où je sais pourquoi je m’entraîne mais il y a des étapes avant d’aller à Paris. Déjà, je ne suis pas qualifiée officiellement (minimas à réaliser lors des prochains Championnats de France, en juin prochain). Il y a ces Championnats du monde, puis les qualifications aux France pour les Jeux Olympiques. Et ensuite les Jeux. Il ne faut donc pas brûler les étapes.
Vous n’avez jamais eu la chance durant votre carrière de participer à des Championnats du monde ou d’Europe grand bassin en France : à quoi vous attendez-vous dans le bassin de l’Arena de la Défense devant 15 000 spectateurs ?
C.B. : J’ai vu la défense Arena en configuration salle de concert… Ça fait bizarre de s’imaginer qu’il y aura deux bassins olympiques dans quelques mois (un bassin de course et un d’entraînement). On s’imagine à peine mais c’était bien de se projeter. Je ne me rends pas trop compte de l’effervescence que ça va procurer. En tout cas, j’espère que l’ambiance sera incroyable.
Pourquoi pas allier mon expérience de nageuse avec la protection de l'environnement ?
Avant de vous envoler pour Doha, pourquoi avoir fait un détour par la région parisienne et Saint-Quentin-en-Yvelines ?
C.B. : On était au Golf national avec six autres filles de la team "Capitaines Sport Planète" (Mélina Robert-Michon, Sandrine Gruda, Elodie Clouvel, Marine Boyer, Claire Supiot-Garçon et Chloé Trespeuch) pour planter des haies végétales sur le green où auront lieu les épreuves des Jeux Olympiques 2024. On a fait ça dans le cadre du mouvement MAIF Sport Planète.
Déjà en septembre dernier, vous aviez donné de votre temps en faveur de la défense de l’environnement en effectuant une collecte de déchets massive avec le groupe d’entraînement de Philippe Lucas...
C.B. : Suivant un barème, on a décidé de convertir nos médailles gagnées en juin dernier aux Championnats de France en heures de ramassage et de collecte de déchets… Du coup, avec 14 autres nageurs de mon groupe d'entraînement, on a ramassé des déchets pendant 36 heures dans l’eau et sur les plages de Marseille : du verre, des mégots, du plastique, un peu toutes sortes de déchets. J’ai vraiment pris conscience des dégâts causés par la pollution.
Une fois que vous aurez pris votre retraite sportive, est-ce l’une des causes pour lesquelles vous pourriez vous engager à fond ?
C.B. : J'aimerais bien continuer, forcément dans ce milieu. Pourquoi pas allier la transmission de mon parcours et mon expérience de nageuse de haut niveau avec la protection de l'environnement ? J'aimerais bien plus me spécialiser sur l'eau, puisque c’est mon élément. Je ne sais pas encore sous quelle forme mais j'aimerais bien donner suite à tout ça.
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Charlotte Bonnet est engagée dans la protection de l'environnement. / Crédit photo : Charles Flautre

Crédit: Eurosport

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