Sportifs internationaux de l'année 2023 – Noah Lyles à la 3e place

Sport : Athlétisme
Nombre de points : 194
Meilleur classement : 2e
Classement 2022 : -

Parce que depuis un certain Usain Bolt il y a huit ans, personne n'avait réalisé un tel exploit. Faire un triplé 100, 200 et 4 X 100 mètres lors de mêmes championnats du monde vous place un sprinteur : à Budapest, Noah Lyles est donc entré d'un seul coup dans le gotha de l'athlétisme mondial. Outre son glorieux prédécesseur jamaïcain, seuls Maurice Greene (1999) et Tyson Gay (2007), deux autres Américains, y étaient parvenus.

Le natif de Gainesville en Floride s'est donc imposé comme la star majeure des championnats du monde. De là à lui donner l'aura d'un Bolt, il y a évidemment un pas que l'on ne franchira pas. D'abord parce que Lyles n'a établi aucun record du monde cette année, ensuite parce que ce qu'il a fait, le Jamaïcain l'a, lui, réalisé à trois reprises en 2009, 2013 et donc 2015. Enfin parce qu'il ne dégage ni la même aisance ni la même fluidité que son illustre aîné. Il n'en reste pas moins que cette performance fantastique lui a logiquement offert une place sur notre podium des athlètes de l'année.

L'Américain a d'autant plus de mérite qu'il a fait de beaux progrès sur la distance reine. Spécialiste du virage (le 200 mètres), il n'avait fini que 3e lors des championnats des Etats-Unis un peu plus d'un moins plus tôt. Et Lyles a su sortir la course qu'il fallait, le jour J pour coiffer tout le monde au poteau. Pour s'en persuader, il suffit de constater qu'il a battu son record personnel en 9"83 lors de cette fameuse finale mondiale, égalant par la même occasion la meilleure performance de l'année.

S'il n'a pas de marge sur 100 mètres, il en a en revanche sur 200 mètres, distance sur laquelle il s'est baladé pour conquérir son 3e titre mondial d'affilée après Doha en 2019 et Eugene en 2022, à une longueur seulement de Bolt dans la spécialité. Passer sous les 20 secondes est devenu une banalité pour lui – échouant seulement deux fois sur 8 courses cette année, dont une en ralentissant volontairement en série des Mondiaux –, c'est dire s'il sera favori lors des Jeux de Paris où il pourrait aussi s'aligner sur relais… 4 X 400 mètres comme il l'a laissé entendre en recevant son prix d'athlète de l'année.

Et pour ne rien gâcher, Lyles a une voix qui porte. Sa charge sur le titre illogique selon lui de "champions du monde" de NBA a fait grand bruit dans un pays où le basketball est presque sacré. Le Floridien n'a pas peur de dire ce qu'il pense et a le charisme d'un leader. Sa dernière ligne droite de patron dans le relais américain à Budapest l'a également montré.

23 juillet : Lors du London Grand Prix, Noah Lyles gagne le 200 mètres en 19"47. C'est la troisième fois de sa carrière qu'il descend sous la barre mythique de 19"50 sur la distance.

20 août : L'Américain devient champion du monde du 100 mètres pour la première fois de sa carrière en 9"83, égalant la meilleure performance mondiale de l'année et battant son record personnel. Il devance de 5 centièmes devant le Botswanais Letsile Tebogo et le Britannique Zharnel Hugues.

25 août : Sur sa discipline favorite, Lyles se balade pour décrocher une 3e médaille d'or consécutive sur 200 mètres après 2019 à Doha et 2022 à Eugene en 19"52, soit 23 centièmes devant son dauphin et compatriote Erriyon Knighton et le Botswanais Letsile Tebogo.

26 août : En concluant victorieusement le relais 4 X 100 mètres américain en 37"38, Lyles devient triple champion du monde. Alors que la course était très serrée jusqu'à sa prise de relais, il fait une différence impressionnante.

16 septembre : Deuxième pour son dernier 100 mètres de la saison en 9"85, il est battu de 2 centièmes par son compatriote Christian Coleman lors du meeting Prefontaine Classic à Eugene.