Usain Bolt sacré sportif de l'année 2012 par la rédaction d'Eurosport.fr

AUX PORTES DU TOP 10 - ONT EGALEMENT RECU DES VOIX (par ordre alphabétique, sportifs cités au moins par deux votants): Yannick Agnel (France - Natation), Ben Ainslie (Grande-Bretagne - Voile), Iker Casillas (Espagne - Football), Novak Djokovic (Serbie - Tennis), Mo Farah (Grande-Bretagne - Athlétisme), Roger Federer (Suisse - Tennis), Allyson Felix (Etats-Unis - Athlétisme), Chris Hoy (Grande-Bretagne - Cyclisme) - Andres Iniesta (Espagne - Football), Sébastien Loeb (France - Rallye WRC), Jason Kenny (Grande-Bretagne - Cyclisme), Rory McIlroy (Irlande - Golf), Andy Murray (Grande-Bretagne - Tennis), Teddy Riner (France - Judo)

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En 2008, Usain Bolt avait révolutionné le sprint mondial. On le sait désormais, il y aura un avant et un après Bolt. Comme il y a eu un avant et un après Owens, un avant et un après Lewis. En 2012, le Jamaïcain a consolidé sa place dans l'histoire de son sport et dans celle du mythe olympique, en rééditant à Londres exactement le même triplé qu'à Pékin quatre ans plus tôt. Pour diverses raisons, cette performance est peut-être plus impressionnante que celle de 2008. Parce que la concurrence était vive, à l'image de Yohan Blake, qui l'avait malmené avant les Jeux. Parce qu'il y avait eu cet échec sur 100m aux Mondiaux de Daegu, à cause d'un faux départ. Pas une défaite sur la piste, certes. Mais un échec quand même. Parce que l'usure du pouvoir et des ans est un phénomène dangereux.

Mais Bolt a su éviter tous ces pièges. En réalité, rien n'a pu le détourner de son objectif londonien, le seul qui avait de la valeur à ses yeux. Ses défaites en amont des Jeux, sa relative discrétion en matière de chrono, tout cela était partie intégrante du plan de bataille. Bolt a surgi le Jour J. Les Jours J. Sur 100m, d'abord, puis sur 200m, avant de parachever le tout lors du relais 4x100m. Un doublé 100-200, c'est exceptionnel. Deux, c'était du jamais vu. "Je suis une légende vivante. Je ne veux voir que ça dans les journaux demain", a-t-il clamé le soir de son triomphe sur 200m.

Une phrase qui a pu lui être reprochée. Le Bolt rafraichissant et sympathique de 2008 aurait-il laissé place à un champion hautain et imbu de lui-même? Il y a probablement une bonne part de jeu dans tout ça. Mais à l'évidence, Bolt connaît sa place dans l'histoire. Il est difficile de la lui contester. Tout comme pour Michael Phelps, on aurait tort de banaliser ce qu'est en train d'accomplir Usain Bolt. Bien sûr, il n'aura jamais une vingtaine de médailles olympiques comme son confrère nageur, leurs sports, quantitativement, n'offrent pas les mêmes possibilités. Mais il partage avec l'Américain un même côté révolutionnaire et une faculté à repousser ses propres limites indépendamment des triomphes passés. Bolt et Phelps marquent une césure dans l'évolution de leur discipline.

En 2008, après Pékin, Michael Phelps et ses huit médailles d'or avaient eu notre préférence. Usain Bolt avait dû se contenter de la deuxième place. Cette fois, scenario inverse. L'écart a pourtant été relativement faible (15 points). Le Jamaïcain, lauréat en 2009, est le deuxième sportif à être sacré pour la deuxième fois dans notre Top 10 monde, après le tennisman Roger Federer (2006, 2007). Et maintenant ? Son horizon va jusqu'aux Jeux de Rio en 2016. On aimerait le voir se mettre en danger, s'imposer de nouveaux défis, vers le 400m ou la longueur. Le plus probable est pourtant qu'il continue d'étendre son règne sur le sprint. La perspective d'un troisième triplé, il est vrai, a aussi de quoi être alléchante. 2016, c'est encore loin. D'ici là, il peut décliner. D'autres peuvent progresser ou émerger. Mais parier contre Bolt, c'est le faire à ses risques et périls. Londres l'a prouvé.

30 juin: Sensation lors des Sélections jamaïcaines pour les Jeux de Londres. Usain Bolt se qualifie certes sur 100 et 200m, mais il est battu dans chacune des deux épreuves par Yohan Blake. Il est fragilisé avant le rendez-vous de Londres.

5 août: Finale du 100 mètres aux J.O. de Londres. S'il n'améliore pas son record du monde, Bolt démontre à nouveau sa supériorité en s'imposant en 9"63, nouveau record olympique.

9 août: Bolt double la mise en remportant le 200m dans le remarquable temps de 19"32. Pour la première fois dans l'histoire olympique, un sprinter réussit deux fois de suite le doublé 100-200. Deux jours plus tard, il ajoute une troisième médaille d'or avec le relais 4x100m, record du monde à la clé. Le Jamaïcain totalise désormais six titres olympiques.

23 août: Dix jours après la fin des Jeux, Bolt s'aligne à Lausanne sur 200 mètres. Il s'impose avec un temps de 19"58, établissant le nouveau record du meeting.

24 novembre: Pour la quatrième fois en cinq ans, il est désigné athlète de l'année par l'IAAF. Depuis la création de ce prix en 1988, personne (ni chez les hommes ni chez les femmes) n'avait été sacré à quatre reprises. Bolt dépasse El Guerrouj et Isinbayeva.