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Violences sexuelles dans le patinage : Maracineanu demande la démission de Gailhaguet, qui se défend

ParAFP

Mis à jour 03/02/2020 à 21:59 GMT+1

La ministre des Sports Roxana Maracineanu a demandé au président de la Fédération française des sports de glace Didier Gailhaguet de démissionner, a-t-elle annoncé lundi à l'issue de son entretien avec le dirigeant concernant les récentes révélations de violences sexuelles dans le patinage. Ce dernier a répond par d'autres accusations...

La ministre des Sports Roxana Maracineanu

Crédit: Getty Images

Roxana Maracineanu, Ministre des Sports, rencontrait Didier Gailhaguet ce lundi après les récentes révélations de violences sexuelles dans le patinage. Et cette dernière a demandé au président de la Fédération française des sports de glace de démissionner.
"Le nombre de faits et leur étalement dans leur temps illustrent qu'un dysfonctionnement général existe au sein de la fédération. (...). Au regard des révélations et des témoignages que j'ai pu recueillir, le président de la Fédération française des sports de glace Didier Gailhaguet ne peut se dédouaner de sa responsabilité morale et personnelle, je lui ai donc demandé d'assumer toutes ses responsabilités et de démissionner", a expliqué Maracineanu.
La ministre des Sports recevait Gailhaguet, inamovible président de la FFSG depuis 1998, à l'exception de la période 2004-2007, pour qu'il s'explique notamment sur le maintien en poste, dans les années 2000, de l'entraîneur Gilles Beyer, accusé de viol trente ans après les faits par la championne Sarah Abitbol, mais déjà soupçonné d'attitudes peu appropriées à l'époque.
Les accusations d'Abitbol, qui portent sur les années 1990 à 1992, une période prescrite, sont formulées dans son livre sorti la semaine dernière (Un si long silence, Plon). D'autres témoignages d'agressions sexuelles, visant Gilles Beyer mais aussi d'autres entraîneurs, ont été publiés au même moment par L'Obs et L'Equipe.

"J'ai commis des erreurs, pas des fautes"

Roxana Maracineanu a également indiqué qu'elle allait "saisir le procureur de la République (...) afin qu'une enquête pénale puisse être diligentée sur les faits qui le justifient". "J'ai commis des erreurs, pas des fautes", a réagi Didier Gailhaguet. "Elle ne m'a pas écouté, et surtout ne m'a pas entendu", a-t-il ajouté à l'issue de son entretien avec la ministre des Sports. Interrogé sur son intention ou non de démissionner, il a répondu : "on va réfléchir à tout ça", renvoyant à une conférence de presse mercredi.
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Didier Gailhaguet

Crédit: Getty Images

"Les premiers responsables sont ceux qui ont laissé commettre ces exactions. Je veux bien sûr citer le ministère, et la ministre des Sports de l'époque, qui, de par leur lâcheté, leur incompétence et leurs nombreuses volte-face ont permis de laisser des personnes sur la glace dans des sports à maturité précoce, donc plus exposés, alors qu'elles auraient dû être soignées et mises hors d'état de nuire", a accusé Gailhaguet dans sa déclaration à la sortie du ministère.
Une fédération sportive, ce n'est ni la police, ni la justice
"Je parle de la ministre qui était en poste au moment des faits de M. Gilles Beyer", a-t-il seulement ajouté. "Elle lui a retiré (son statut), et elle nous l'a renvoyé (...) Il n'est pas resté à la fédération, il est reparti dans son club d'origine dans lequel le ministère lui a redonné une carte professionnelle", a-t-il avancé sans davantage de précisions. Au début des années 2000, sur la base d'un signalement de parents, Gilles Beyer avait fait l'objet d'une enquête judiciaire qui n'a pas abouti, puis d'une enquête administrative, qui a conduit le ministère des Sports à mettre fin à ses fonctions de cadre d'Etat, un poste d'agent public rattaché à la fédération, le 31 mars 2001.
C'est Marie-George Buffet qui occupait alors le poste de ministre des Sports, depuis juin 1997 et jusqu'en mai 2002. Malgré cette mise à l'écart, Gilles Beyer a poursuivi sa carrière au club parisien des Français volants, présidé par son frère Alain, jusqu'à son éviction vendredi. Il a aussi effectué plusieurs mandats au bureau exécutif de la FFSG jusqu'en 2018.

Marie-George Buffet réplique

Les "enquêtes et les divers témoignages concordent tous sur le fait que j'ai suspendu l'entraineur Gilles Beyer, diligenté une enquête administrative demandant expressément l'éloignement de cet entraineur et transmis l'affaire au parquet", a réagi de son côté Marie-George Buffet, dans un billet sur sa page Facebook, raillant "du brouillard pour échapper au fond de l'affaire".
"Une fédération sportive, ce n'est ni la police, ni la justice, elle n'a pas non plus les moyens humains et financiers du ministère des Sports pour faire des investigations", a encore affirmé Gailhaguet.
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