Tournoi des 6 Nations | Italie-France | Qui est Ange Capuozzo (Stade toulousain), le plus français des Italiens ?

Il a pris rendez-vous. Auteur d’un doublé lors de la victoire à deux vitesses du Stade toulousain face à Montpellier le week-end dernier (23-9), Ange Capuozzo était invité au micro de Canal+ après la rencontre. L’occasion pour Richard Dourthe, consultant pour la chaîne, d’inviter le marqueur du soir à ne pas prendre part à la rencontre Italie-France, qui ouvrira le Tournoi des 6 Nations des deux équipes ce dimanche.

"Comme tu as été bon ce soir, est-ce que ça ne serait pas bien que tu te reposes un peu le week-end prochain ?", plaisantait l’ancien international français. Et le jeune espoir toulousain de répliquer en souriant : "Très honnêtement, je préfèrerais me reposer les cinq semaines d’après ce match. Pour celui-là, je ne peux pas faire l’impasse, c’est trop important."

Pourquoi donc Ange Capuozzo attendrait-il comme le messie cet Italie-France, sur le papier assez déséquilibré ? Avant tout parce que son histoire personnelle s’écrit de chaque côté des Alpes. Fils d’un père français lui-même né de parents italiens, il commence le rugby à 5 ans, et rejoint le FC Grenoble en 2010 - club qu’il ne quittera qu’à l’été 2022 pour rejoindre le Stade toulousain. L’arrière au physique alors assez frêle (1 mètre 77, 71 kilos l’année dernière) fait ses gammes dans l’Isère mais passe sous les radars en France.

Il se propose alors à la sélection italienne des moins de 20 ans, en 2018, qu’il intègre facilement. Et à mesure qu’il franchit les échelons avec Grenoble en Pro D2, le Franco-Italien devient la figure de proue de la nouvelle génération du rugby transalpin, jusqu’à sa première titularisation face au Pays de Galles dans le Tournoi des 6 Nations l’an passé, qu’il signe d’une action d’anthologie.

Comme un symbole, l’Italie met ainsi fin à sa série noire de 36 défaites dans le Tournoi. "Aujourd’hui, je me sens français et italien, confiait l’espoir à Stade 2, et je suis très heureux comme ça. Bien sûr que je me sens italien, et encore plus après le Tournoi des 6 Nations. Après, ça n’enlève rien encore une fois à mon côté français."

Mais si Richard Dourthe a tenté de pousser le bi-national à se mettre au vert, c’est surtout parce qu’il faut que le XV de France s’en méfie. Capuozzo, qui a crevé l’écran la saison dernière avec la Squadra Azzurra, avait aussi terminé la saison de Pro D2 2020-2021 avec le titre de co-meilleur marqueur (10 essais), avant de confirmer la saison suivante. Suffisant pour que le géant toulousain lui mette le grappin dessus, conscient du potentiel du bonhomme.

Cinq mois après son arrivée sous le maillot rouge et noir, difficile de ne pas voir la bonne affaire : le jeune homme est un atout de choix à l’arrière - un poste où sont déjà en concurrence Melvyn Jaminet et Thomas Ramos, les deux meilleurs arrières français -, il sait dépanner à l’aile et se montre déjà décisif, comme face à Montpellier le week-end passé.

Cet admirateur d’Antoine Dupont et de Sergio Parisse a encore des progrès à faire, dans le jeu au pied notamment, pour tutoyer les sommets. Mais son allure virevoltante, son intelligence à la relance et sa bouille de jeune premier en font l’une des nouvelles stars montantes du rugby international. "J’ai confiance en l’avenir, je suis sûr que l’Italie deviendra une nation majeure", avouait Capuozzo à WeSport en 2021. Cela passera par lui, et par une grosse performance face à plusieurs de ses camarades en club du XV de France, à Rome ce week-end.