Tournoi des 6 Nations - Simple mais efficace, l'Angleterre a redressé la barre contre l'Italie

Sans être flamboyants, les Anglais ont été sérieux ce dimanche pour l’emporter face à l’Italie (31-14). Pas de fantaisies, mais un retour aux fondamentaux du rugby : la conquête en touche et en mêlée, assurée par un pack dominant. Les Italiens, eux, ont été ambitieux ballon en main et n’ont pas baissé la tête alors qu’ils étaient menés, mais se sont montrés bien trop indisciplinés.

Avec cette victoire bonifiée, le XV de la Rose se replace au classement après son faux-départ contre l’Ecosse, et grimpe sur le podium derrière l’Irlande et l’Ecosse, juste devant la France. Les Italiens occupent désormais la 5e place devant le Pays de Galles, grâce au point de bonus défensif obtenu contre les coéquipiers d’Antoine Dupont.

Le XV de la Rose n’a pas proposé son rugby le plus rutilant aujourd’hui. Peu de jeu au large, des combinaisons pas toujours abouties derrière et un jeu au pied mitigé. Owen Farrell a encore une fois semblé un peu en-dessous de ce qu’il sait faire avec trois transformations manquées, des touches parfois courtes et des petits coups de pied dans le dos de la défense pas forcément bien sentis. Qu’importe, le plan de jeu du XV de la Rose de Steve Borthwick reposait visiblement sur les avants.

Le pack anglais a été énorme aujourd’hui. En mêlée, en touche et sur les ballons portés, il a complètement dominé celui de l’Italie. C’est d’ailleurs sur les mauls que l’Angleterre a construit sa victoire. Grâce à une moisson d’Ollie Chessum en touche, le huit de devant a enfoncé les lignes italiennes pour aller à dame par trois fois. D’abord Jack Willis (13e), puis Jamie George (37e) et enfin un essai de pénalité accordé après un ballon porté écroulé par les Italiens (50e). Et le dernier essai de la rencontre d’Henry Arundell après un bon travail individuel d’Alex Mitchell a été permis par un maul ayant gagné 15 mètres (70e). L’essai de Chessum à la 28e est lui aussi le fruit du travail des avants anglais, venus jouer au ras.

Là où le XV de la Rose a su faire la différence, c’est aussi en défense. Les Anglais ont été très agressifs au plaquage. En montant fort sur le porteur, Willis (20 plaquages réussis) et ses coéquipiers ont pu faire reculer l’Italie de plusieurs dizaines de mètres sur certaines séquences. Ce retour aux fondamentaux permet à Borthwick de remporter sa première victoire sur le banc anglais. Il aura l’occasion d’enchaîner la semaine prochaine face à un Pays de Galles qui traverse une mauvaise passe.

Aujourd’hui à Twickenham, la Squadra Azzurra n’a pas été ridicule, et a confirmé ses progrès des dernières années. Elle a persisté dans son plan, en multipliant les temps de jeu en attaque quitte à reculer. Les ballons ont souvent été joués à la main, et les joueurs de Kierna Crowley ont proposé des séquences plaisantes avec de nombreuses redoublées, du jeu au large et des renversements. Encore une fois, Ange Capuozzo s’est distingué par ses courses et ses appuis en perforant plusieurs fois les lignes anglaises. Les deux essais des Italiens, par Marco Riccioni (44e) et Alessandro Fusco (63e), montrent qu’à quinze ils ont su se montrer véritablement dangereux.

Mais à quinze, les Transalpins n’ont pu le rester que 60 minutes durant le match à cause de deux jaunes. Lorenzo Cannone (28e) pour accumulation de fautes et Simone Ferrari (51e) pour avoir effondré un ballon porté. La faute à un manque de discipline criant, qui a vu les Italiens concéder neuf pénalités pendant la première mi-temps. Compliqué face à une équipe qui a basé son plan de jeu sur les touches et les mauls. Inférieur à celui de l’Angleterre, le pack italien a été mis à la faute durant tout le match. La prochaine journée, l’Italie enchaînera par un très gros morceau puisqu’elle recevra l’Irlande.