Tournoi des Six Nations : France-Italie | Les Bleus accrochés à domicile (13-13)

A quelques centimètres près, l'équipe de France aurait concédé face à l'Italie la défaite qu'elle méritait peut-être. Sans ce ballon tombé du "tee" sur lequel il avait été placé par Paolo Garbisi, celui-ci aurait eu du temps pour ajuster une pénalité tout à fait dans ses cordes dans les arrêts de jeu. Sans ce coup de chance, les Bleus, réduits à 14 par l'exclusion de Jonathan Danty, auraient perdu pour la première fois de leur histoire à domicile dans le Tournoi face aux Transalpins. Ils concèdent néanmoins un nul lui aussi historique qui confirme la difficulté du moment (13-13).

Les Bleus ne sont donc pas passés loin de la catastrophe. D’une catastrophe encore plus grande que celle de partager les points avec l’Italie. Ce qui est déjà historique en soi, puisque les Transalpins n’avaient connu que des défaites sur le territoire français jusque-là. Le poteau après la sirène de Paolo Garbisi a sauvé la bande à Fabien Galthié d’une sacrée déflagration.

On avait pourtant un temps cru retrouver les Bleus, ceux portés par une ligne d’avants dynamique et puissante. Une domination nette dans l’occupation en première période marquée par une touche solide, une mêlée surpuissante avec un côté droit, formé par Uini Atonio et Posolo Tuilagi. Mais le dernier cité, auteur de 50 minutes de bonne facture pour sa première titularisation, a aussi vu tout ce qui a pu manquer à ses partenaires aujourd’hui.

Malgré un essai de Charles Ollivon venu concrétiser la bonne entame tricolore (6e), les hommes de Fabien Galthié ont manqué de justesse dans le dernier geste à de multiples reprises, ne parvenant à creuser l'écart à 10-0. Et se sont exposés aux aléas d’une partie de rugby. A commencer par un plaquage mal maîtrisé par Jonathan Danty juste avant la pause (40e+1).

Le centre rochelais n’est jamais revenu sur le terrain en seconde période, laissant ses camarades à 14. Plus brouillons et plus sur la défensive, les partenaires de Mathis Lebel, l’un des seuls à sembler pouvoir apporter un grain de folie à l’arrière, les Français ont semblé manquer de cohérence collective avec des tentatives souvent vaines, couplées à une plus grande indiscipline.

Et ont fini par craquer par l’intermédiaire du plus Français des Transalpins, Ange Capuozzo (71e). Jusqu’à l’ultime grattage de Manuel Zuliani, offrant aux Italiens l’opportunité de réaliser ce qui semblait impensable en toute fin de match.

Pour ne rien arranger, les Bleus ont perdu Matthieu Jalibert en cours de partie, touché sérieusement à un genou et sorti avant la pause (36e). Avec 6 points au compteur, le quinze de France se trouve désormais à 9 longueurs de l’Irlande et dit adieu à un éventuel 38e sacre dans le Tournoi. Pour l’Italie, le bonheur d’accrocher son voisin français sera sans doute atténué par cette opportunité inédite de pouvoir s'imposer dans l'Hexagone.