Fabien Galthié n'a pas été entendu : Pourquoi la suspension de Romain Ntamack face à l'Italie lors du Tournoi fait débat

La suspension de Romain Ntamack va bel le priver du déplacement en Italie (23 février), dans le cadre du Tournoi des Six Nations, d'après le verdict rendu lundi par une commission de discipline indépendante. Fabien Galthié avait pourtant argumenté sur la probabilité que le n°10 français joue avec Toulouse à Clermont, dimanche, espérant ainsi que ce match de Top 14 soit compris dans la sanction.

Romain Ntamack n'effectuera pas son retour avec le XV de France face à l'Italie. Le numéro 10 des Bleus espérait pourtant postuler pour la 3e journée du Tournoi des Six Nations, le 23 février à Rome. Suspendu trois semaines à la suite d'un carton rouge reçu face au pays de Galles, vendredi 31 janvier en ouverture de la compétition, il escomptait voir sa sanction réduite d'une semaine et y inclure la rencontre entre Clermont et Toulouse (dimanche prochain, 21h05), outre celle en Angleterre de samedi dernier, pour être disponible à temps.

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"Le joueur a été autorisé à postuler pour participer au programme d'intervention de World Rugby pour remplacer le dernier match de sa sanction", a validé la commission de discipline indépendante chargée de statuer sur son cas. En revanche, comme révélé lundi par nos confrères du Midi Olympique et confirmé par un communiqué du Tournoi, la rencontre de Top 14 ne sera pas comptabilisée parmi celles manquées par Ntamack, pour la raison suivante : "Il 'aurait pu' être disponible (pour jouer avec Toulouse, ndlr), mais il aurait pu ne pas l'être."

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Une décision surprenante, eu égard à cette mention dans le règlement de World Rugby : "Le principe d'universalité signifie que tout joueur suspendu à quelque niveau que ce soit du jeu aura sa suspension reconnue et appliquée à tous les niveaux et dans les territoires de toutes les fédérations et associations." A l'aune des mœurs rugbystiques, le verdict peut aussi étonner. Lors des derniers Jeux Olympiques, Rodrigo Isgro avait pu affronter la France en quart de finale du tournoi de Sevens, après avoir purgé une partie de sa suspension de cinq matches… en incluant des rencontres de rugby à quinze entre les Bleus et les Pumas dans le décompte.

Alors, pourquoi cela n'a pas fonctionné cette fois ? Dans le document de douze pages qui constitue la décision disciplinaire au sujet de Ntamack, on peut lire : "Le règlement prévoit que pour déterminer la durée de la suspension, la commission de discipline prendra le soin d'inclure les semaines durant lesquelles le joueur était apte, disponible et censé jouer et d'exclure les semaines durant lesquelles il n'était pas apte, ou pas disponible, ou pas censé jouer." Et d'ajouter qu'il "incombe au joueur de prouver (qu'il était censé jouer)".

D'où la confiance du staff tricolore quant au résultat des délibérations, puisque Fabien Galthié avait pris soin, dimanche - soit quatre jours après la sanction initiale -, de ne pas inscrire Romain Ntamack parmi les dix-neuf joueurs dits "protégés" et ainsi amenés à rater la 16e journée de Top 14. Une lettre du Stade toulousain, datée du 5 février et confirmant que le club comptait faire jouer Ntamack en cas de mise à disposition, avait même été ajoutée au dossier.

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Et si, dimanche...

Fabien Galthié a ainsi argué : "Il y a un équilibre à trouver entre les joueurs à 'désigner' pour les protéger de la fatigue et des blessures potentielles, et les joueurs à ne pas 'désigner' pour leur permettre de jouer avec leur club et ainsi développer leur forme. Les demis d'ouverture en particulier ont besoin d'un temps de jeu régulier pour maintenir ou retrouver leur talent en termes de lecture du jeu." Et de rappeler l'importance pour l'un de ses joueurs cadres de renouer avec le rythme de la compétition : "Mr Ntamack a raté beaucoup de matches sur blessure depuis deux saisons".

D'où sa conclusion : "Ma décision de désigner Mr Ntamack parmi les joueurs français protégés pour la première semaine sans match du Tournoi aurait été influencée par sa performance lors du match en Angleterre (perdu 26-25, ndlr). Il est difficile d'être catégorique à ce sujet après le premier match du Tournoi." La commission de discipline le rejoint en ce point… et considère que ce flou se traduit en une incapacité à prouver que Ntamack "était censé" jouer face aux Jaunards à Marcel-Michelin.

Le document synthétisant le verdict précise que cette absence de "preuve" vaudrait aussi pour Toulouse-Vannes (1er mars, 18e journée de Top 14), qui ne pourrait ainsi pas se substituer à Irlande-France 8 mars, "si le programme d'intervention n'était pas terminé avec succès."

Les deux matches pour lesquels Ntamack est suspendu, à ce jour du mardi 11 février, sont Angleterre-France (déjà joué, donc) et Italie-France (23 février). Reste (au moins) une zone d'ombre. Et si Ntamack jouait la rencontre qu'il n'était "pas censé" disputer, avec Toulouse, à Clermont ?  

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