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CHALLENGE CUP – En finale face à Glasgow, le RC Toulon joue plus gros que prévu

Paul Citron

Mis à jour 19/05/2023 à 01:57 GMT+2

Revenu comme une balle au début du printemps après un début de saison compliqué, le RCT risque fortement de rester bloqué au pied du top 6 en championnat. Une saison sans phase finale ferait tache pour un club dont l’effectif et la structure lui permettent de viser bien plus haut. Pour le dixième anniversaire du premier sacre européen du club, remporter la Challenge Cup ferait donc bel effet.

"A Toulon, on sait compter les billets, pas les JIFF"

Les espoirs, avant la douche froide. Quand a été rendu public le groupe de Toulonnais qui avait la lourde tâche de faire tomber le Racing la semaine passée, personne ne s’est leurré : la marche a d’un coup semblé bien trop haute. La faute à un nombre de joueurs issus des filières de formation (JIFF) très élevé pour aller défier les Ciel et blanc afin de rattraper les largesses du RCT au cours de la saison, souvent en deçà du quota requis en moyenne.

Des JIFF et une gifle

Résultat, Toulon a envoyé les jeunes au casse-pipe (défaite 43-7) et a hypothéqué ses chances de rallier la phase finale du Top 14, de laquelle il s’était rapproché grâce à sa belle dynamique printanière. "On n’a pas été au niveau ce soir, synthétisait Charles Ollivon après la débâcle. On apprend, il faut d’ailleurs féliciter les jeunes qui ont joué, mais ça ne suffit pas." Heureusement pour les Varois, un ultime défi en guise de rachat, bien entre leurs mains celui-ci, s’offre à eux ce vendredi face aux Glasgow Warriors : remporter la Challenge Cup pour la première fois de leur histoire.
Si Toulon a eu le mérite de s’y montrer compétitif assez tôt, la deuxième compétition européenne a encore été quelque peu galvaudée par certains clubs. Il n’empêche que comme tous les ans, les derniers clubs qui s’en disputent le titre se prennent au jeu, et le RCT sait de quoi il parle ; il a échoué 4 fois en finale (2010, 2012, 2020, et 2022). En plus de prendre une nouvelle dimension, proportionnelle à la taille de la désillusion approchant en Top 14, cette finale place Toulon face à ses démons.
"Ressasser le passé n'est jamais très bon : les finales perdues ne sont pas du tout un facteur émotionnel, a balayé Baptiste Serin cette semaine. C'est complètement différent. On est concentré sur cette finale pour la gagner." Sauf qu’en plus du passé compliqué à cet échelon de la compétition, les Toulonnais composent avec le poids de l’histoire sur les épaules.
C'est une autre histoire, une autre année, il n'y a rien de comparable
Le 18 mai 2013, soit dix ans et un jour plus tôt, le RCT remportait le premier de ses trois titres de champion d’Europe face à Clermont (16-15), flanqué de Jonny Wilkinson et Matt Giteau. Le début d’une période de domination extrême du Var sur le rugby européen, lors de laquelle les titres ont plu. Une décennie plus tard, le contraste est saisissant avec les difficultés du RCT ces dernières saisons, souvent frustrant et frustré dans les matches charnières malgré un effectif taillé pour les cimes (Villière, Wainiqolo, Waisea, Parisse, Kolbe...).
Franck Azéma, qui quittera le RCT à l’issue de la saison pour rejoindre Perpignan, n’a pas voulu rajouter de la pression à ses ouailles en conférence de presse. "C’est une autre histoire. On est cette année. C’est une autre histoire avec le groupe, le staff et les joueurs, a-t-il évacué. Il n’y a rien de comparable." A ceci près que le match se jouera dans l’Aviva Stadium de Dublin, à l'instar du Toulon-Clermont de 2013. Comme si la rencontre manquait d'un symbole évident.

Boucler la boucle

L’histoire sait se montrer taquine avec le RCT, et elle n’oubliera pas non plus qu’il a fini la saison 2022-2023 bredouille malgré des joueurs, des ambitions et une carrure qui appelaient à mieux, si tel est le cas. Il ne faut pas s’y méprendre : même en cas de succès face à d’attrayants Warriors écossais, gagner la Challenge Cup ne serait qu’un "point de passage", comme l’a rappelé Franck Azéma. Toulon aspire, et doit aspirer à autre chose, comme en témoignait sa supériorité en demi-finale contre Trévise (23-0), disputée presque intégralement à 14 contre 15.
Ce vendredi, dans la nuit irlandaise, Toulon a toutefois l’occasion rêvée de faire un joli clin d'œil à l’ancienne génération, de briser la malédiction, et d’adoucir sa fin de saison en redécouvrant le goût du succès qui lui échappe depuis 8 saisons. Le RCT rejoindrait ainsi Bath, les Wasps, Northampton et le Leinster dans le cercle fermé des clubs à avoir remporté les deux Coupes d’Europe – et de devenir du même coup le premier club français à s’imposer dans les deux compétitions. Une belle opportunité de souffler les bougies, dix ans après.
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