CHAMPIONS CUP – La Rochelle-Gloucester – Tenant du titre, pourtant pas favori : La Rochelle tout en légèreté

ParPaul Citron

Mis à jour 01/04/2023 à 15:08 GMT+2

CHAMPIONS CUP – Le Stade rochelais est champion en titre de la Coupe des champions. Une piqûre de rappel qui devrait amplement suffire, au moment de décrire le statut auquel il pourrait prétendre avant d'affronter Gloucester ce samedi. Pourtant, les Maritimes n’assimilent pas encore complètement cette identité. Quitte à être sous-estimés, ils gardent pour eux l'agréable légèreté de l’outsider.

Reprenons les termes employés cette semaine par Ronan O’Gara, et parlons pour ce samedi de finale numéro 4 face à Gloucester pour La Rochelle, puisqu’il n’y a que 4 matches à remporter pour retourner sur le toit de l’Europe. Pour préparer cette finale numéro 4, donc, les Maritimes ont revu ensemble les meilleurs moments de leur finale de l’an passé, la vraie celle-ci, lorsque ils avaient maté le prétendument imprenable Leinster au stade Vélodrome (24-21).

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"Ce sont des moments que l’on n’oublie pas, que l’on n’oubliera jamais, souriait Jonathan Danty jeudi, en conférence de presse. Les saisons passent très vite. Le Stade Rochelais est au très haut niveau depuis peu, au moins trois ans, je pense qu'il y a très peu de joueurs qui ont connu ce genre d'émotions." Le titre acquis dans l’antre de l’OM a en effet acté l’entrée des Jaune et noir dans le club des poids lourds du continent. Pourtant, au moment d’entamer la phase finale de Champions Cup, les Rochelais ne ressemblent pas complètement à un favori en puissance, que ce soit sur la pelouse ou devant les micros.

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C’est vrai que ce switch a été lent

Grégory Alldritt non plus n’a pas joué les têtes brûlées au moment d’évoquer l’ambition rochelaise en Champions Cup. "C’est un peu tôt pour se projeter, on a une vision sur deux matches. Pour le reste, on y reviendra plus tard", a-t-il évacué de son côté. L’international français est prudent, c’est louable ; mais cette prudence prend parfois des airs de refus d’un costume plus lourd, celui des grosses écuries.

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Ronan O’Gara n’avait pas dit autre chose, lorsque ses protégés s’étaient laissés surprendre par Lyon à Marcel-Deflandre (16-20), le 4 février dernier. "Quand allons-nous comprendre que notre statut a changé ?", s’était-il exclamé après la rencontre. Un appel transparent aux joueurs à faire face à leurs nouvelles responsabilités, sur lequel Alldritt est revenu ce jeudi. "C’est vrai que ce "switch" a peut-être été lent, mais garder cette humilité, cette insouciance, et jouer d’autres titres sans forcément penser qu’on est champions, c’est aussi ce qui fait notre force", exposait le troisième ligne rochelais.

Passer aux choses sérieuses, un 1er avril

Pour le moment, les Rochelais préfèrent aborder l’échéance comme un prétendant au titre à l’évidence relative, malgré leur statut de lauréat. Sauf qu’au vu du tableau de la phase finale, de l’effectif rochelais, et de la première place glanée en poule avec 4 victoires, ne pas voir ne serait-ce que le dernier carré serait un véritable échec pour le champion en titre.

C’est le côté pratique. La fulgurance de l’ascension de La Rochelle au plus haut niveau donne encore du crédit à ses joueurs, lorsque ceux-ci laissent aux autres cadors, comme le Leinster ou Toulouse, le soin de porter la pesante casquette promise aux favoris. Il n’empêche que la marotte doit cesser. Petit Stade rochelais est devenu bien assez grand pour avoir droit à l’ambition. A eux désormais de faire preuve de tout le sérieux nécessaire, pour éviter une mauvaise blague en ce 1er avril.

La composition de La Rochelle pour affronter Gloucester : Dulin - Thomas, Rhule, Danty, Favre - Hastoy, Kerr-Barlow - Alldritt, Botia, Dillane - Skelton, Lavault - Atonio, Bougarit, Sclavi.

Le banc rochelais : Quentin Lespiaucq, Reda Wardi, Georges-Henri Colombe Reazel, Romain Sazy, Yoan Tanga, Paul Boudehent, Thomas Berjon, Hugo Reus.

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