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Champions Cup - L’antisèche de Toulouse - Sharks : tremble, Leinster !

Anthony Tallieu

Mis à jour 08/04/2023 à 19:29 GMT+2

CHAMPIONS CUP – Les Toulousains ont réalisé un très grand match de rugby pour venir à bout d’une belle équipe des Sharks (54-20). Du jeu, du jeu et encore du jeu pour faire exploser la franchise de Durban, dans le match pendant une heure avant de perdre pied. Avec des leaders en grande forme, le Stade toulousain a fait le plein de confiance avec la demie qui l’attend au Leinster

Romain Ntamack a marqué un essai génial contre les Sharks

Crédit: Getty Images

Le jeu : Toulouse accroché pendant une heure puis en démonstration

Le Stade toulousain était prévenu sur la qualité de l’opposition, supérieure aux Bulls qu’il a éliminés au tour précédent. Sans surprise, la franchise de Durban lui a donné énormément de fil à retordre pendant près d’une heure, grâce à un bon mix entre puissance des avants et vélocité de ses arrières. Les hommes d’Ugo Mola pouvaient même s’estimer heureux d’être en tête à la pause, les Sharks ayant eu deux essais refusés dans le premier acte (19e, 25e).
Il paraissait toutefois peu probable que les deux équipes tiennent le rythme effréné des quarante premières minutes pendant tout le match. Si les Toulousains ont donné quelques signes d’alerte en défense, encaissant un essai en première main conclu par Chamberlain (53e) et passant près de la correctionnelle avec un deuxième essai refusé à Williams (62e), ils ont su se rendre la fin de match plus facile en punissant chaque erreur sud-africaine dans le dernier quart d’heure.

Les joueurs : Ramos, Dupont, Ntamack, le triangle d’or toulousain

Il est de coutume de dire que les avants décident du résultat et les arrières de l’écart. Ce vieil adage très rugby a pris tout son sens ce samedi. À l’image de Flament et Meafou, le pack toulousain a tenu le choc dans le défi physique qui lui était proposé face à la puissance des Mbonambi, Nche, Notshe, Kolisi et consort. Mais c’est bien derrière que le club haut-garonnais a fait la différence, surtout en fin de match.
Matthis Lebel a allumé quelques mèches et fait passer une mauvaise après-midi à son vis-à-vis Mapimpi. Pita Ahki a fait preuve de justesse dans son jeu, comme sur le deuxième essai toulousain où il réalise un travail remarquable. Et puis il y a ceux qui ont crevé l’écran. Thomas Ramos en premier lieu, dans la droite lignée de ses performances récentes : frustré par un essai refusé (16e), il s’est vengé en inscrivant un doublé (48e, 73e) – tout comme Juan Cruz Mallia (36e, 57e) – et en affichant un niveau de jeu incroyable. Élu homme du match, l’arrière toulousain peut partager volontiers son trophée avec Antoine Dupont, qui lui a servi sur un plateau ses deux essais, comme il l’a aussi fait pour Mauvaka (69e) et Retière (76e).
Romain Ntamack complète le top 3 toulousain, avec un jeu très inspiré et juste, une passe volleyée de classe qui permet l’essai de Mallia en première période et un exploit personnel pour conclure le festival toulousain (79e).

L’action : le chef d’œuvre de Ntamack

Toulouse a très bien joué au rugby et il serait presque inapproprié de ressortir une action personnelle de cette partie. Mais quelle action ! Celui qu’on cantonne parfois à tort dans un rôle de gestionnaire a fait parler son génie en toute fin de partie, face à des Sharks il est vrai démobilisés au vu de l’écart. Alerté par Dupont au niveau des 40 mètres sud-africains, il efface deux joueurs sur une première feinte de passe, dépose à la course le centre Springbok Lukhayo Am et termine le coup avec une deuxième feinte de passe qui mystifie le dernier rempart des Sharks. La cerise sur le gâteau du feu d’artifice toulousain.

Le tweet : la confiance insolente de Ramos

La stat’ : 28

C’est le nombre de points inscrits par Toulouse entre la 69e minute de jeu et la fin de match, soit quatre essais transformés.

La décla’ : Romain Ntamack (au micro de France 2)

Cela faisait longtemps que je n’avais pas eu des frissons comme cela pendant un match

La question : Toulouse est-il prêt à l’exploit au Leinster ?

L’écart au score n’est pas forcément révélateur de la dure bataille qu’ont dû livrer les Toulousains pendant une heure. Reste qu’ils ont pleinement répondu aux attentes face à une franchise grandement composée de Springboks. "On savait que si on restait dans le match jusqu’à la cinquantième, avec la qualité qu’on a, ils finiraient par craquer" a concédé Romain Ntamack à chaud au micro de France 2. Et le plan a été respecté à la lettre, avec même une pointe de zèle dans les dix dernières minutes qui se sont transformées en cauchemar pour les Sharks.
Dans cette rencontre de haut niveau, Toulouse s’est offert de très solides garanties sur la qualité de son animation offensive et la forme du moment de ses têtes de gondoles. Le seul petit bémol demeure l’aspect défensif, avec quelques erreurs individuelles qui ont coûté des points et auraient pu coûter encore plus cher. S’ils gomment cela, les partenaires d’Antoine Dupont peuvent aborder le choc qui les attend à Dublin contre le Leinster avec confiance et ambition.
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