Coupe du monde - Bernard Laporte : "Quand on veut critiquer l’arbitre, il faut d’abord être irréprochable"

Bernard Laporte : C’est un succès en termes de notoriété. Les stades sont pleins et les audiences sont extraordinaires donc c’est une véritable réussite. Maintenant, l’équipe de France est éliminée et on sent le soufflet qui retombe. Il est évident que cela marque un coup d’arrêt. Il n’y a plus le même engouement populaire dans le pays.

B.L. : Comme pour tout le monde, énormément de tristesse. On est tous déçus mais il faut aussi pouvoir se rappeler d’où nous venons. Il y a quatre – cinq ans, nous étions la huitième nation mondiale. Aujourd’hui, on rivalise avec les meilleurs, on a fait le Grand Chelem l’an dernier… On est là ! Ce qui fait râler, c’est qu’on avait l’équipe pour aller au bout. C’est comme ça…Dans ce quart de finale, on n’a pas fait tout ce qu’il fallait non plus pour aller plus loin. On a fait des erreurs qu’on n’a pas l’habitude de faire et qu’on a payé cash.

B.L. : Non, j’ai vu le match chez moi. Je n’ai assisté à aucun match de l’équipe de France du fait que je n’ai pas été invité au premier, contre la Nouvelle-Zélande. J’ai assisté à Irlande – Écosse et aux deux premiers matches à Marseille, c’est tout.

B.L. : D’abord ce n’est pas ce n’est pas 150 000 mais 90 000 euros. Il y a une convention de trois fois 30 000 euros à régler mais j’ai fait appel. Si je perds, je les paierai mais je n’ai pas encore perdu et pour le moment je ne dois rien à la FFR.

B.L. : Il n’y a absolument pas de gros déficit ! Grill ment sans arrêt, cela fait six ans qu’il ment. En plus, l’argent de la Coupe du monde va tomber. Même si on a perdu un peu sur les hospitalités, la Coupe du monde va laisser de l’argent à la FFR et donc au rugby amateur. Pour ce qui est du bilan, on est quand même passé de 106 à 140 millions d’euros de budget. On va voir s’ils feront mieux. Lui parle de réduire mais quand on est président de la fédération, il faut au contraire aller chercher les ronds ! Si on a pu remettre l’équipe de France au niveau sportivement, c’est aussi parce qu’on s’en est donné les moyens et qu’on a été chercher les ronds, que ce soit grâce aux partenariats ou au sponsor maillot (Altrad, ndlr). Ils reprennent d’ailleurs le même donc cela ne doit pas les déranger tant que ça. Ils étaient contre le sponsor maillot et au final l’équipe de France en aura un autre sur le short et encore un autre dans le dos. Bref, ils disent tout et leur contraire et ne font que mentir.

B.L. : Je ne sais pas si on peut parler d’échec quand on perd d’un point contre les champions du monde en titre. Si on avait été dans l’autre partie de tableau, on serait en demi-finale. Si l’Irlande avait été de l’autre côté, elle serait aussi dans le dernier carré. C’est comme ça. Ce n’est pas ça qu’il faut regarder mais plutôt le contenu. Aujourd’hui, l’équipe de France fait partie des meilleures équipes du monde et tout le monde nous regarde différemment d’il y a quatre ou cinq ans. C’est une évidence.

B.L. : Oui, on n’a pas fait un très grand quart de finale et c’est vrai que certains joueurs sont passés à côté. Mais on ne peut pas comparer avec le quart de finale de 2015 où on prend 60 points contre les Blacks (62-13). Il faut regarder le contenu. En 2015, on n’avait pas d’équipe ! On ne gagnait pas un Tournoi, on ne gagnait jamais rien… Là, on finit premier ou deuxième du Tournoi, on a battu les meilleures équipes depuis 4 ans, on remporte le match d’ouverture contre les Blacks (27-13), on perd d’un point en quart contre les champions du monde…Cette équipe s’est repositionnée au niveau international.

B.L. : Je n’ai pas voulu aller sur ce terrain-là car je ne suis pas tout à fait d’accord avec ce qui se dit. Quand on veut critiquer l’arbitre, il faut d’abord être irréprochable. Quand tu prends trois essais "casquette" comme on les a pris, tu ne peux pas parler d’arbitrage. Alors oui, Kolbe part avant (ndlr : sur une transformation de Thomas Ramos) mais l’arbitre ne l’a pas vu. Il n’a pas été aidé non plus par son assistant vidéo et il n’était pas dit que Thomas passe cette transformation.

B.L. : Je ne dis pas que l’arbitre n’a pas fait d’erreurs. Sur la pénalité qu’il accorde en fin de match à Kwagga Smith, il aurait dû la siffler contre lui car il a le bras droit au sol quand il gratte. Mais on peut aussi parler du hors-jeu de Cameron Woki à la fin quand il contre des fesses la passe de Faf de Klerk pour Handre Pollard, et qui n’a pas été sifflé. L’arbitre a fait des erreurs des deux côtés et on ne peut pas s’en prendre à lui quand on n’a pas fait tout ce qu’il fallait. Ce serait trop facile.

B.L. Il a vraiment tout fait pour pouvoir jouer ce match. Il s’en est donné les moyens et a même mis sa santé en jeu pour pouvoir porter ce maillot pour cet événement. Il a été courageux et exemplaire. Il faut savoir le remercier pour ça. Il est déçu comme Fabien Galthié et les autres joueurs. Je les ai vus lundi et ils sont les premiers déçus de ce résultat.

B.L. : Bien sûr que cela compte d’être représenté dans les instances internationales, pour ne pas tout subir et pouvoir faire passer des décisions. Mais Grill n’avait qu’à pas faire campagne de façon délétère contre nous pour qu’on n’y soit plus. J’étais vice-président et c’est facile de dire cela maintenant quand on a fait de la délation et qu’on a tout fait par ailleurs pour qu’on n’y soit plus. Ce qui est sûr, c’est que pour porter la voix de la France et ne pas accepter sans arrêt ce que décident les autres, il faut y être. Maintenant, ce n’est pas non plus parce qu’on est vice-président de World Rugby que l’arbitre ne va pas siffler les pénalités contre nous. Cela n’existe pas !

B.L. : Il y a un Tournoi qui arrive, où on va recevoir trois fois et qui sera donc favorable à une victoire ou même un Grand Chelem. Ce sera la même équipe avec un staff légèrement remanié. Il faut continuer et repartir de l’avant.