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Dans l'ombre de la blessure d'Antoine Dupont, des satisfactions pour le XV de France après sa victoire 96-0

Simon Farvacque

Mis à jour 23/09/2023 à 18:39 GMT+2

La blessure au visage d'Antoine Dupont et la crainte de ses conséquences ont pris le pas sur un succès écrasant, jeudi au Vélodrome. Le XV de France s'y est imposé 96-0 face à la Namibie. D'un Damian Penaud complet à un Charles Ollivon record en passant par des retours, un acte de candidature et des stats clinquantes, le staff des Bleus a aussi de quoi se réjouir, après ce match de Coupe du monde.

"La Namibie était beaucoup trop faible pour qu’on soit vraiment rassurés"

Antoine Dupont a l'habitude d'attirer la lumière par ses performances. Là, il a plutôt été question d'études de médecine à effectuer en accéléré, jusqu'à une première réponse donnée samedi matin. Depuis jeudi soir, le numéro 9 du XV de France a ainsi occupé les esprits et les discussions, alors que les Bleus ont signé au Vélodrome le succès le plus large de leur histoire en Coupe du monde : 96-0 face à la Namibie. Une démonstration qui suscite des motifs de satisfaction.

Penaud, solaire et scolaire

Parmi ces raisons de sourire dans le clan tricolore : le match plein de Damian Penaud, auteur d'un triplé. Tirer la quintessence de son talent passe sans doute par le cadrer sans le brimer. Et jeudi au Vélodrome, l'ailier aux 33 essais en équipe de France – à cinq unités du record de Serge Blanco – a répondu présent sur tous les tableaux. Il a respecté les fondamentaux du rugby, avec par exemple une longue passe qui s'imposait sur un ballon de récupération ou encore des "deux-contre-un" bien négociés. Le tout sans perdre son instinct ni son sens de la prise d'intervalle.
Ou comment rayonner sans risquer de se brûler. Un combo d'élite à relativiser en tenant compte de la défense ô combien poreuse qu'il avait à percer. Mais justement, c'est dans ce type de soirée "cool" que Penaud peut (d'autant plus) flâner. Ce ne fut pas le cas à Marseille. "Les joueurs ont réussi à marquer tous ces points parce qu'ils ont essayé de rester concentrés, de s'appliquer, de jouer en équipe (…) Damian est rentré dans cette dynamique collective", a noté Fabien Galthié.
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Dupont, un coup dur évitable ? "Galthié ne pouvait pas faire 15 changements à la pause"

Bielle-Biarrey, dévoreur d'espaces

Sur l'autre aile, Louis Bielle-Biarrey a été presque aussi prolifique (deux essais) et au moins aussi remuant. Les espaces espérés par le staff des Bleus se sont ouverts devant le jeune joueur explosif de l'UBB (20 ans). Il les a dévorés comme il le devait, pour montrer que le rôle de binôme de Penaud n'était pas la chasse-gardée de Gabin Villière. "Il a apporté une bonne réponse à sa sélection", dixit son coach. On se gardera de considérer qu'il a relégué le Toulonnais au rang de doublure, mais la façon dont il le concurrence pour une place dans l'équipe type est remarquable.

Baille et Danty, retours réussis

Cyril Baille et Jonathan Danty ont de leur côté signé des retours à la compétition de bon aloi. Le pilier toulousain, absent cinq semaines en raison d'une blessure à un mollet, a joué 40 minutes, marquées par une tenue correcte en mêlée et l'aisance balle en main qui le caractérise. Il s'est montré satisfait de ses sensations en zone mixte, bien plus préoccupé par l'état de "(son) ami" Dupont que par le sien.
Le n°12 rochelais, préservé lors des deux premières rencontres pour des douleurs aux ischios-jambiers, a disputé l’intégralité du match. Il a fait preuve de sa puissance habituelle, claquant en prime deux essais. Son compère du centre, Gaël Fickou, a salué ses débuts en Coupe du monde d'un petit chambrage : "Je crois que c'est son premier doublé… c'est pas mal, quand même (sic)."
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"Regardons la catastrophe Dupont en face : il faut appeler Serin !"

Seulement quatre pénalités concédées

L'indiscipline avait été l'un des principaux facteurs de la performance inaboutie de Bleus remaniés, une semaine auparavant face à l'Uruguay (15 pénalités concédées). Cette fois, la France n'a été pénalisée que quatre fois (contre 12, du côté des Namibiens). En conférence de presse, on a senti qu'il y avait en ce sens une case à cocher avant cette partie. Quand un confrère lui a demandé si ce chiffre "4" représentait un record, Galthié a répondu du tac au tac : "égalité avec les Blacks", en référence à un bilan identique lors du match d'ouverture, remporté 27-13.

12/13, Ramos au presque parfait

Une première transformation en coin manquée puis Thomas Ramos a déroulé. L'arrière au maillot frappé du Coq a ainsi terminé avec l'excellent ratio de 12/13, pour 24 points. Il avait anticipé le score fleuve qui a constitué "une bonne base de travail" pour lui : "Je me doutais que j'allais avoir beaucoup de transformations à botter, donc j'avais à cœur d'être concentré du début à la fin, de continuer à être précis même avec la fatigue. Parce que dans les matches plus serrés, il y aura aussi de la fatigue – la pression en plus, NDLR –, et les transformations ou les pénalités seront très importantes."

Ollivon, le "gros" marqueur de référence

Quand le "grand Charles" dépasse "Charlie" Magne. Ollivon a inscrit ses quatorzième et quinzième essais avec le XV de France, ce jeudi. Il est ainsi devenu le meilleur avant de l'histoire de la sélection dans ce domaine, une unité devant Olivier Magne et deux devant Imanol Harinordoquy. Il a apporté une énième confirmation de sa précieuse lecture du jeu et de sa faculté à l'exploiter à grandes enjambées. C'est l'occasion, aussi, de rappeler que Dupont n'est pas le seul joueur d'exception de ce XV de France.
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Charles Ollivon, au centre, a marqué deux essais contre la Namibie - 21/09/2023

Crédit: Imago

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