Florian Grill élu président de la FFR

Le rugby amateur a donc choisi la voie de la rupture. Appelés aux urnes depuis lundi matin, 9 heures, les présidents de 1800 clubs du pays (avec un taux de participation de 92,65%) ont décidé d’élire Florian Grill, président de la Ligue d’Ile de France et du collectif d’opposition Ovale Ensemble, à 58,14%, contre 41,86% en faveur du candidat de la majorité, Patrick Buisson. Une victoire nette pour Grill, déjà le candidat le mieux élu de l’opposition lors de l’élection partielle de fin mai afin de désigner les titulaires des 12 sièges vacants du Comité Directeur (Ovale Ensemble avait glané 11 sièges, Guilhem Guirado étant le seul candidat de la majorité vainqueur). Il sera officiellement désigné président de la FFR à l’issue du Congrès de Lille du 29 juin au 1er juillet, où se tiendra l’assemblée générale de la FFR.

Pour Patrick Buisson, il s’agit d’un deuxième camouflet en l’espace de quelques mois. En janvier, le rugby amateur lui avait déjà fermé la porte lors d’une consultation après que Bernard Laporte l’ait proposé comme président délégué de la FFR (le non l’avait emporté à 51%). Une gifle qui avait précipité la démission de Laporte et enclenché le processus d’élection d’un nouveau président, Alexandre Martinez assurant l’intérim jusqu’à cette dernière.

Dans une campagne animée, Patrick Buisson, qui avait réussi à embarquer avec lui l'ancien capitaine des Bleus Guilhem Guirado, avait fait savoir qu’en cas de victoire, Florian Grill serait dans l’impossibilité du fait de la position minoritaire de son collectif au sein du Comité Directeur de la fédé (11 sièges sur 38). "Nous réfutons toute possibilité d’alliance, d’accord ou de ralliement avec un autre candidat qui serait élu sans majorité au poste de Président de la FFR, pouvait-on lire dans un communiqué début juin. Celui-ci, une fois élu, se retrouverait ainsi dans l’incapacité totale d’exercer son pouvoir plongeant l’institution dans une complexité fonctionnelle regrettable. La vérité est simple : mal élu, Grill serait incapable de mettre en place son programme pendant dix-huit mois".

Pour sa part, Florian Grill avait tendu la main à Patrick Buisson avant le résultat de mercredi, assurant qu’il le laisserait "piloter la finalisation de l’organisation d’une Coupe du monde que cette gouvernance a obtenue". Placé devant le fait accompli, le camp Laporte devra choisir entre revoir sa copie et s’ouvrir à une entente cordiale ou assumer sa position jusqu’au bout et conduire la FFR à la paralysie jusqu’à fin 2024, date d’une nouvelle élection, générale cette fois, qui redéfinira les forces en présence. Une décision cruciale à moins de trois mois de la Coupe du monde en France où les Bleus font figure de favoris.