FFR - Le rugby français désavoue Bernard Laporte et se prononce contre la désignation de Patrick Buisson

Le rugby français, à qui Bernard Laporte s'était adressé en début d'année pour lui demander de faire le choix de la continuité, lui a répondu. Une petite mais suffisante majorité des quelque 1500 clubs interrogés (avec un taux de participation de 90,46%) a donc répondu non à la question : "Approuvez-vous la proposition de M.Bernard Laporte de désigner M.Patrick Buisson en qualité de Président-Délégué de la FFR?". Le résultat est tombé sur les coups de 12h25, ce jeudi, soit environ 25 minutes après la clôture de la consultation, démarré lundi.

Joint par nos soins en fin de semaine dernière, le clan Laporte se disait pourtant très confiant sur une issue favorable. Mais ça, c’était avant l’annonce de la garde à vue de Bernard Laporte, mardi, pour blanchiment de fraude fiscale aggravée. Une séisme qui, même s’il n’a duré que quelques heures et abouti à la sortie libre de l’ancien sélectionneur du XV de France, le Parquet National Financier n’ayant retenu aucune charge contre lui, a certainement pesé dans le vote.

Bernard Laporte avait opté pour sa mise en retrait et la désignation d’un président délégué pour occuper ses fonctions en attendant le résultat définitif de sa condamnation à deux ans de prison avec sursis et deux d’inéligibilité, prononcée le 13 décembre dernier et dont il a fait appel. Désignation qu’il avait soumis à la validation des clubs amateurs. Ceux-ci l’ayant désavoué, quelles suites donnera-t-il à ce camouflet ?

Dès ce vendredi, un comité directeur se tiendra à Marcoussis en présence de la Ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, qui s’était clairement positionnée en faveur d’un départ de Laporte en décembre. Ce dernier proposera-t-il un nouveau candidat dont il est proche, comme son clan nous l’avait laissé entendre la semaine dernière en cas d’un non majoritaire ? "On ne va pas s'amuser à faire ça pendant 6 mois" nous dit désormais une source très proche du dossier, "quand bien même c'est ce qui avait été évoqué avec Mme Oudéa-Castéra".

Remettra-t-il au contraire sa légitimité en jeu en organisant de nouvelles élections fédérales, comme le réclame son principal opposant Florian Grill ? Une chose est sûre, le résultat de ce jeudi ne remet selon nos informations pas en question le choix de Bernard Laporte de ne pas démissionner, lui qui ne partira que si son départ est exigé ce vendredi par le Comité Directeur. Toujours selon nos informations, il s'active depuis le verdict des urnes et multiplie les coups de téléphone pour trouver une solution de sortie de crise et sera au CNR ce vendredi pour avancer ses arguments auprès de la ministre et des membres du ComDir. Les prochaines 24 heures s’annoncent animées du côté de la FFR.