Champions Cup - Leinster/Stade Toulousain -Thomas Ramos, inhabituel remplaçant au moment le plus important

C’est un peu un choix de riche. Quelle équipe pourrait se permettre de placer Thomas Ramos sur le banc des remplaçants ? Il n’y a qu’à Toulouse que l’on voit un cadre du XV de France comme lui ne pas commencer une demi-finale de Champions Cup. Et comme annoncé par nos confrères de L’Equipe, le joueur de 28 ans retrouverait ce même statut samedi prochain en finale, pour le match le plus important de la saison toulousaine face au Leinster.

"Les entraîneurs avec beaucoup d’options sont des entraîneurs heureux. Ceux qui n’en ont pas font avec ce qu’ils ont. C’est vrai qu’à ce poste là, on a du monde. Mais la saison est tellement longue, que l’on n’a rarement tout le monde", expliquait déjà son entraîneur Ugo Mola, qui avait choisi de titulariser Blair Kinghorn à l’arrière face à Exeter en quarts de finale. Au passage, le coach devrait aussi se passer d’Ange Capuozzo pour le déplacement à Londres, c’est dire la qualité du vivier du champion de France.

A priori, il n’y a aucun problème entre Ramos et son entraîneur. Ce n’est pas pour autant que l’arrière des Bleus (36 sélections) se satisfait de la situation. "J’ai ressenti beaucoup de frustration de ne pas débuter un match de cette importance. Tout joueur de rugby rêve d’être titulaire en demi-finale de Champions Cup à domicile, au Stadium, devant 35 000 personnes", a-t-il détaillé auprès de nos confrères de Midi Olympique. Cadre au même titre que Romain Ntamack ou Antoine Dupont, Ramos n’a clairement plus été habitué à cirer le banc depuis 2018. Et même malgré la concurrence, à l’image d’un Melvyn Jaminet qui s’est cassé les dents la saison dernière.

Faut-il parler de déclassement à propos du statut de l’ancien joueur de Colomiers ? Cela semble assez délicat, déjà parce qu’Ugo Mola continue de louer les qualités de son arrière en qui il a confiance. Mais aussi parce que la saison toulousaine est longue, dense et nécessite une gestion des organismes pointilleuse. Blair Kinghorn est un homme de cette Champions Cup puisqu’il a (brillamment) débuté l’ensemble des rencontres de Champions Cup avec le n°15 dans le dos. Cela ne signifie pas que l’Ecossais sera aussi important lors des phases finales de Top 14.

Ramos lui n’a pas compté ses heures en début de saison, pour pallier aussi l’absence de Romain Ntamack à l’ouverture. Depuis, le joueur de 25 ans enchaîne et récupère logiquement la place dont il est le spécialiste. Même sur le banc au départ d’une rencontre, Ramos bénéficie d’une polyvalence qui le rend incontournable et précieux. Il n’est pas un remplaçant comme les autres et a soigné ses entrées face à Exeter (57e) et aux Harlequins (55e).

"Ce fut dur à encaisser sur le coup. Mais c’est comme ça, c’est le sport de haut niveau, s’est remémoré l’arrière du Stade toulousain. Je savais que j’allais entrer en jeu et que, comme à chaque fois, les remplaçants auraient un rôle important à tenir. J’ai essayé de me concentrer là-dessus et de faire abstraction de ma déception personnelle”. Quel que soit son statut face au Leinster, ce compétiteur poussera pour soulever le trophée à la fin.