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L'antisèche de Toulouse-Leinster : Immenses un jour, dans l'histoire pour toujours

Paul Citron

Mis à jour 25/05/2024 à 21:30 GMT+2

Au bout de la prolongation et d'une bataille sans merci, le Stade toulousain a achevé le Leinster (22-31) pour glaner sa sixième étoile européenne. Le combat de tous les instants que se sont livré les deux équipes est déjà entré au panthéon des plus grandes finales de la compétition. Il consacre dans le même temps des joueurs et un club dont l'histoire européenne devient unique. Notre antisèche.

La joie des Toulousains face au Leinster, samedi 25 mai 2024. / Champions Cup

Crédit: Getty Images

Le jeu : Un récital en sol majeur

A défaut d’honorer le rugby délié des artistes toulousains ou le rugby implacable des horlogers du Leinster, cette finale a accouché d’une guerre de tranchées dont l’Europe se souviendra. La toute première action du match, que Juan Cruz Mallia a failli couronner d’un essai, laissait pourtant présager le contraire. Sauf que, tension de l’enjeu oblige, Antoine Dupont et ses coéquipiers ont été moins inspirés qu’à l’accoutumée ballon en main. Tandis que de l’autre côté, Jamison Gibson-Park et Ross Byrne ne se sont pas montrés aussi précis qu’ils en ont l’habitude.
De cette finale étouffante d’une extrémité à l’autre, passeront donc d’abord à la postérité le retour supersonique et décisif d’Antoine Dupont à la 29e minute, quelques secondes après avoir manqué sa passe. Il restera cette image de Josh van der Flier, mis en orbite par 4 Toulousains et littéralement porté en touche en deuxième période. Il restera ces deux sauvetages au millimètre des Leinstermen, sur Mallia dès l’entrée en matière, mais aussi sur Matthis Lebel à la 69e.
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Les Toulousains récupèrent un ballon face au Leinster, le 25 mai 2024.

Crédit: Getty Images

Les joueurs : Dupont infatigable, Lowe impardonnable

On attendait Antoine Dupont en dynamiteur, en dévoreur d’espaces insaisissable. Il n’en a rien été : le Français n’a jamais franchi le rideau défensif irlandais, n’a jamais délivré la passe qui a permis de le faire, vendangeant même plusieurs opportunités. Qu’à cela ne tienne : il a tout de même été nommé homme de cette finale, pour ses inlassables efforts défensifs dans les rucks qui ont annihilé les lancements du Leinster tout au long du match. Son jeu au pied, vital dans cette partie où trouver de l’air a été un défi de tous les instants, a été impeccable.
Derrière lui, Jack Willis se détache par son inégalable débauche d’énergie, tout comme Joe McCarthy chez les Leinstermen. Un fautif est en revanche distinctement identifiable : James Lowe. Son carton jaune reçu pour une action d’antijeu au tout début de la prolongation a précipité la chute de son équipe. Une bénédiction pour Richie Arnold, exclu huit minutes plus tard pour une charge irrégulière, qui aurait pu devenir le bourreau de son équipe si elle n’avait pas héroïquement résisté.

Le chiffre : 83

Comme le nombre de minutes qui se sont écoulées avant qu’un joueur n'aplatisse dans l’en-but adverse, Matthis Lebel en l’occurrence. C’est dire la rigueur des rideaux défensifs dressés au Tottenham Hotspur Stadium.
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Matthis Lebel (Toulouse) a inscrit un essai en prolongation face au Leinster, samedi 25 mai 2024. / Champions Cup

Crédit: Getty Images

La décla : Romain Ntamack (beIN Sports)

Il faudra regarder les stats de plaquages, mais je crois qu'on n'a jamais plaqué autant dans un match de rugby. On n’a jamais lâché. Ce n’était pas notre meilleur match en terme de rugby mais en termes de solidarité, on n’a pas fait mieux

Le tournant : Le carton jaune de Lowe

L’équilibre absolu de cette finale a semblé ne jamais vouloir s’étioler. Jamais une équipe n’a véritablement pris l’ascendant au score sur l’autre dans le temps réglementaire. Ce n’est que lorsque l’ailier du Leinster James Lowe a écopé d’un carton jaune, pour avoir tenté d’intercepter illégalement un décalage d’Antoine Dupont, à la 81e minute de jeu, que Toulouse a pu sauter sur l’occasion. A 15 contre 14, les hommes d’Ugo Mola ont inscrit les 10 points qui ont scellé leur victoire.

La question : Toulouse est-il le plus grand club européen ?

Question palmarès, l’enjeu de cette finale était limpide. Le Leinster pouvait remporter sa cinquième coupe d’Europe et rejoindre son adversaire du jour tout en haut du classement. Toulouse, de son côté, pouvait épingler une sixième étoile à sa tunique. Au sortir de ces 100 minutes d’anthologie, impossible de refuser au Stade toulousain son titre, honorifique cette fois, de plus grand club d’Europe. Tout bonnement parce que le break est fait au niveau comptable.
Mais aussi parce que le groupe d’Ugo Mola tient là un sacre acquis au bout de la douleur, après une saison européenne toute entière passée à donner la leçon à de grosses équipes de rugby tout en dominant outrageusement son championnat. Seul un grand Leinster pouvait résister à ces Toulousains-là, et même un grand Leinster pouvait finir par s’incliner. Les Irlandais ne sont pas passés à côté de leur finale, loin de là. Ils en ont fait un morceau d’histoire. Et c’est bien parce que le Stade toulousain le frappe de rouge et de noir qu’il est, certainement pas à jamais, mais aujourd’hui, le plus grand d’Europe.
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Les Toulousains soulèvent le trophée de la Champions Cup, samedi 25 mai 2024.

Crédit: Getty Images

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