La "der" de Diego

Diego Dominguez, dont la réussite accompagne le Stade Français depuis 1997, rêve d'achever son exceptionnelle carrière en décrochant un quatrième titre de champion de France, aux dépens de Perpignan, samedi au Stade de France.

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Crédit: Eurosport

Cet homme, d'âge respectable (38 ans) et au gabarit modeste (1,70 m, 76 kg) pèse lourd. Depuis son arrivée au Stade Français, au début de la saison 1997-98, Diego Dominguez, d'origine argentine mais international italien, a inscrit plus de 50% des points du club parisien. Au total, il a marqué 1763 points en 120 matches, soit la moyenne vertigineuse de 14,7 points de moyenne par rencontre.
Pour parvenir puis se maintenir à un tel niveau de performance, Diego Dominguez s'est astreint à une hygiène de vie très stricte et à un travail quasi-quotidien. Il avait rendez-vous presque chaque jour avec les poteaux et un jeu de ballons, pour répéter inlassablement son geste. Avec pour compagnon un petit voisin ou même son épouse pour renvoyer les munitions.
Ce stakhanoviste de l'ovale s'apprête à abandonner cette routine pour prendre la présidence de la section amateurs du Stade Français, mais aussi pour faire prospérer quelques "affaires".
Eviter d'y penser
En attendant, il vit avec avec beaucoup de détachement sa dernière semaine de joueur professionnel. "Tout se passe très tranquillement, explique-t-il. J'essaye d'en profiter au maximum".
Un éternel sourire au coin de la bouche, Diego Dominguez n'est pas entré dans le compte à rebours du futur retraité. Dernière séance vidéo, dernier entraînement, dernier match... "J 'essaye d'éviter de penser à cela, glisse-t-il. De toute façon, il ne faut pas réussir ma sortie. Ce n'est pas ce qui est important. Il faut gagner la finale pour le club".
La fête a déjà eu lieu. Diego Dominguez a été salué par le Stade Français et ses supporteurs le 12 juin, après la victoire face au stade Toulousain (49-17).
"La fête, c'est déjà fait, balaye-t-il. La seule chose qui compte en fait, c'est le palmarès, les trophées que l'on met dans la vitrine. Le reste..."
Diego Dominguez a accumulé les récompenses depuis son arrivée au Stade Français, l'année du retour du club parisien parmi l'élite. Il est, avec Christophe Dominici, David Auradou et Sylvain Marconnet, entré en cours de match comme Christophe Moni, l'un des derniers survivants de la finale de 1998, remportée face à Perpignan (34-7). Puis, il brandit deux autres Bouclier de Brennus en 2000 et 2003.
Souvenir de 1998
"La finale de 1998 a été la plus importante pour le club, estime-t-il. Je venais juste d'arriver en France. Le Stade de France était «gavé» de Catalans, alors que nous avions très peu de supporteurs. C'est drôle d'ailleurs de les retrouver en finale pour mon dernier match".
Ensuite, Diego Dominguez, qui a inscrit 983 points en 74 sélections sous le maillot de l'équipe d'Italie, et sa botte ont accompagné le développement sportif du Stade Français, qui tente de combler certaines lacunes structurelles. "On se développe petit à petit, souligne-t-il. Nous n'avons pas encore le stade que nous souhaiterions avoir mais on vient d'avoir une salle de musculation pour nous tous seuls. Nous sommes un club humble, avec des petits moyens".
Ce club s'apprête à tourner une page de son histoire, avec le départ de son buteur emblématique, dont le poste devrait être occupé à plein temps par David Skrela la saison prochaine. En attendant, les deux joueurs se partagent le numéro dix et la charge de buteur.
Une page se tourne
Diego Dominguez, l'homme aux 1763 points, ou David Skrela, auteur d'une entrée fracassante en demi-finale face à Bourgoin le 19 juin à Lyon ? L'un de ces deux joueurs débutera la finale face à Perpignan sur le banc des remplaçants.
"Ce qui est important, c'est de gagner", lâche Diego Dominguez. Qu'importe le statut, l'apothéose passe par le Bouclier de Brennus.
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