Castaignède, l'expert

C'est le plus "anglais" des Français. Aux Saracens de Londres depuis six ans, Thomas Castaignède est bien placé pour juger des différences fondamentales entre le rugby français et anglais. Mentalité, investissement individuel... Pour l'arrière tricolore,

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Crédit: Eurosport

L'image est passée à la postérité. Lors de sa première confrontation face à l'Angleterre, en 1996, Thomas Castaignède, alors âgé de 21 ans, avait signé le drop de la victoire du XV de France (15-12) en sortant sa langue et en esquissant quelques pas de danse. Dix ans et quelques accidents de carrière plus tard, il affrontera le XV de la Rose pour la sixième fois. "C'est le grand match, insiste-t-il. Pour moi, la rencontre face aux Anglais a vraiment une saveur particulière. C'est très important".
Pour Thomas Castaignède, 31 ans, 48 sélections, le rendez-vous annuel avec les Anglais revêt un caractère exceptionnel depuis son départ aux Saracens de Londres, au début de la saison 2000-2001. En l'espace de six saisons, il s'est efforcé d'appréhender les différences d'approche du rugby entre les deux meilleurs ennemis du Vieux continent.
C'est d'abord la mentalité qui différencie Français et Anglais. "Chez eux, il y a une forme de respect dans tout ce qui est fait, note-t-il. En France, on râle d'abord mais on finit par faire les choses". L'implication individuelle semble d'ailleurs servir de moteur dans le rugby anglais. "Parfois, ils ont l'impression que plus ils en font, mieux c'est. Notamment pour le rugby, ils ont toujours tendance à rajouter des trucs" , avance-t-il.
Actions positives
Cet investissement individuel est notamment à la base de la victoire du titre mondial de l'Angleterre en 2003. "Je les ai vus bosser jusqu'en 2003. Je peux dire que la Coupe du monde, ils sont allés se la chercher. Et même aujourd'hui, un joueur comme Richard Hill (3e ligne international des Saracens), qui vient d'être opéré deux fois du genou, s'entraîne comme un fou pour revenir. Il n'a pas pris un jour de vacances".
L'individualisation de la préparation se traduit d'ailleurs dans les feuilles de statistiques, distribuées aux joueurs après chaque match. "Le lendemain de chaque rencontre disputée avec les Saracens, on nous remet des chiffres avec des commentaires de l'entraîneur. Tout est relevé, notamment le pourcentage d'actions positives. Pour eux, c'est révélateur de la qualité du match".
Ecole de rugby
Cette individualisation s'accompagne d'une séqualisation du travail imposée aux joueurs au quotidien. "Chez les Anglais, il y a très peu d'approche globale comme en France, souligne Thomas Castaignède. Ils appréhendent le rugby dans le détail. A l'entraînement, on peut passer des heures et des heures à faire des gammes, dans tous les domaines. Cela ressemble à l'école de rugby".
Cette différence fondamentale d'approche devrait déboucher sur un duel contrasté, dimanche au Stade de France. "Les Anglais sont repartis de zéro après leur titre mondial de 2003 en raison du changement d'entraîneur, de la retraite de certains, comme Martin Johnson ou Neil Back, ou des blessures de Wilkinson, rappelle Castaignède. Mais il y a des jeunes joueurs qui émergent. Des joueurs de qualité".
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