Lyon-UBB : Entre Baptiste Couilloud et Maxime Lucu, un face-à-face de doublures avant la Coupe du monde

Qui de Lyon ou de l’UBB rejoindra La Rochelle en demi-finale ? L’affiche paraît équilibrée, mais seule l’une des deux formations aura le privilège de rejoindre le dernier carré. Tout l’inverse, en principe et sauf accident, de Maxime Lucu et Baptiste Couilloud avec le XV de France. Dans ce match de barrage où plusieurs joueurs ont l’occasion de marquer des points pour gagner leur place dans le groupe élargi, les deux demis de mêlée arrivent sans pression supplémentaire.

Derrière Antoine Dupont, leur rang de doublure semble acquis à moyen terme – jusqu’au Mondial –, au sein de l'équipe de France et dans l’esprit de Fabien Galthié. Ce match peut néanmoins permettre aux deux de faire valoir leurs qualités, dans un face-à-face où la réussite de l’un fera probablement ressortir l’échec de l’autre. Une occasion en or de confirmer leur ambition en bleu, et de montrer sous leur meilleur jour leurs deux profils de meneurs de jeu bien distincts.

Se place en pole position le Bordelais, second attitré de Dupont, dont la capacité à gérer les fins de match plaît au staff du XV de France. Orphelin pendant plusieurs semaines de Mathieu Jalibert, le demi de mêlée ne traverse pas la meilleure période comptable de sa carrière avec l’UBB mais il a profité de l’absence de son compère pour briller un peu plus personnellement. Il s’est ainsi montré irréprochable au pied dans les derniers grands rendez-vous, contre le Racing 92 (défaite 31-28, 8/8 au pied pour 23 points) ou le LOU (victoire 23-9, 5/5 au pied).

"C’est le régulateur, appréciait son coach Julien Laïrle en avril dernier. Il apporte sa sérénité, son implication. C’est un véritable exemple pour le groupe." Loué pour sa régularité à tous égards et pour son comportement, Lucu est l’un de ces cadres dont on a bien besoin pour construire et tenir une équipe. Et si ses exploits personnels sont rares, voire inexistants (1 seul essai cette saison), ses erreurs manifestes le sont tout autant.

Si Maxime Lucu souffle le froid, alors Baptiste Couilloud souffle le chaud : ses 8 essais cette saison parlent pour lui. Aux antipodes de son homologue girondin, le Lyonnais est à l’image de son équipe, diablement instable, et capable de trous d’air invraisemblables comme de coups d’éclat extraordinaires. Le match nul à deux vitesses face au Stade français (31-31), lors duquel Couilloud était capitaine, en est la meilleure preuve. "Baptiste est un accélérateur de particules, une petite bombe. Il faut aussi savoir réguler", expliquait Xavier Garbajosa à son sujet.

Plus que la gestion de la pression, c’est en effet la constance de Couilloud, et sa capacité à choisir ses moments qui laissent une légère appréhension. Il faut se souvenir du Angleterre-France en Coupe d’automne des Nations, en décembre 2020 à Twickenham, où un XV de France entièrement remanié avait failli l’emporter. Le n°9 du LOU répond présent dans les grands matches, ce qui est un atout de taille pour le plus haut niveau. Lui reste à diversifier sa palette, pour espérer supplanter son adversaire direct ce dimanche à Marcoussis.