TOP 14 - Tensions à Clermont, Gibbes sous pression

On n’a pas dû se marrer des masses cette semaine dans les bureaux du stade Marcel-Michelin ! Dès lundi matin, il a fallu gérer l’incident diplomatique créé par Volvic, entreprise historique du Puy-de-Dôme et partenaire non moins historique de l’ASMCA, qui félicitait peu après le Clermont - Toulouse de dimanche soir sur Twitter son ambassadeur Antoine Dupont…pour sa belle victoire de la veille contre les Jaunards (13-32). Publication rapidement supprimée après avoir suscité un tollé auprès des fans auvergnats encore meurtris.

Puis mardi, les dirigeants ont dû acter la démission d’un meuble, Xavier Sadourny, l’entraîneur des trois-quarts au club depuis 9 ans. Un départ avec effet immédiat de l’ancien numéro 10 formé à Clermont, que l’intéressé a justifié dans la foulée au journal La Montagne par ‘’de la lassitude et un sentiment bizarre avec les joueurs’’. Comme un coup de canif au sempiternel groupe qui vit bien, agité à l’envi contre vents et marrées à chaque tempête.

Jeudi, il a enfin fallu tirer à la courte paille pour savoir quel préposé à la com’ rédigerait le communiqué dénonçant la minorité de supporters qui aurait franchi la ligne jaune dimanche au Michelin, avec l’art et surtout la manière pour ne pas se mettre un peu plus à dos tous les autres.

‘’Comme vous, l’ensemble du club ne peut se satisfaire des prestations sportives de l’équipe. Ainsi, nous pouvons entendre vos reproches, votre déception, votre colère et même vos sifflets. Mais nous n’accepterons pas le déversement de haine et les insultes d’une très faible minorité de personnes que nous ne reconnaitrons jamais comme des supporters et encore moins des membres d’une Yellow Army qui fait notre fierté depuis des dizaines d’années’’

Les années fastes des ères René Fontes (2004-2013) et Éric De Cromières (2013-2020), les deux seuls présidents à avoir jamais ramené le Bouclier de Brennus place de Jaude, paraissent bien loin. Le club qu’on surnommait affectueusement le ‘’Poulidor du rugby’’ se traîne désormais en queue de peloton, pas si loin du grupetto (6 points d’avance seulement sur la treizième place).

Premier garant des résultats de son équipe, Jono Gibbes se retrouve inévitablement dans le viseur, comme l’aurait été n’importe quel autre entraîneur en chef d’une écurie de ce standing ne comptant que 27 points après 14 journées de championnat (le pire bilan du club à mi-saison depuis le passage à 14 clubs en 2006).

La dynamique actuelle d’une seule victoire lors des sept dernières journées de championnat plonge de facto le technicien neo-zélandais dans une situation délicate. ‘’Je ne mettrais pas beaucoup d’euros sur la conservation de Gibbes’’ lâchait même à ce sujet notre consultant Jean-Baptiste Lafond dans Lafond dégaine, le lendemain du naufrage contre Toulouse.

Samedi, l’ASMCA reçoit la lanterne rouge Perpignan avec une pression maximale, dans un match déjà placé sous le signe de la nervosité. Même dans un club traditionnellement peu enclin au changement en cours de saison, une nouvelle déconvenue face aux Catalans serait de nature à faire bouger les lignes les plus immuables.