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Top 14 - De la crise au pied du podium : comment le RCT s’est repris en main

Gabriel Baldi

Mis à jour 21/04/2024 à 11:21 GMT+2

Ce n’est peut-être pas la plus belle des victoires, mais le succès face au Stade Toulousain samedi soir (20-19) va compter. En infériorité numérique, les Toulonnais sont allés chercher dans leurs ressources pour l’emporter et signer un 3e succès consécutif en championnat. Il y a un peu moins de deux mois, le club varois était pourtant plongé dans le marasme.

Serin face à Toulon.

Crédit: Getty Images

Dans le sport tout va très vite. Le rugby n’échappe pas à cet adage, la preuve avec le Rugby Club Toulonnais qui va terminer cette 21e journée de Top 14 à la 4e place et avec les phases finales dans le viseur. Le tout avec une victoire de gala au Vélodrome à 14 contre 15 face au Stade Toulousain (20-19) samedi soir. Il y a un peu moins de deux mois, les Varois étaient sur une série de neuf défaites sur les onze derniers matches et plongeaient dans une crise.
Eliminé de toutes compétitions européennes dès le mois de janvier (4 défaites en 4 matches de poule), le RCT n’était alors plus dans le top 6 en championnat. Mis sous pression, Pierre Mignoni avait d’ailleurs représenté la détresse toulonnaise en dérapant face à un journaliste de L’Equipe. "Tu n’as pas de c****", avait alors lancé le coach à notre confrère, qui avait révélé la veille des conversations WhatsApp de l’équipe et un certain ras-le-bol de Mignoni. Tout était réuni pour que le marasme continue, et pourtant…

La magie Serin dans une équipe type retrouvée

Depuis début mars, Toulon a battu Perpignan (44-22), a rechuté au Racing (20-6) et enchaîne désormais. Un succès magistral à Mayol, l’un des plus larges du club, face à Montpellier (54-7) et une victoire en corrigeant Bayonne (10-46) jusqu’à battre l’ogre toulousain (avec une équipe certes très remaniée) ce samedi. Concentrés désormais sur une seule compétition, les coéquipiers de Charles Ollivon ont montré du caractère pour reprendre le fil et s’imposer dans deux ambiances bouillantes (Anoeta et Vélodrome).
Comme un symbole, la série parfaite coïncide avec le retour de Baptiste Serin, blessé depuis le début de saison. Le demi de mêlée, leader naturel, a apporté un souffle nouveau et une mentalité exemplaire sur les trois matches qu’il a disputés et où il a brillé quoi qu’il en dise. "Je n’ai pas réussi à en mettre aussi. Je me suis trompé dans mes choix. J’ai même été pénalisé. Voilà… J’ai défendu, et parfois, il faut s’accrocher à un travail de l’ombre. Il me tarde le prochain, parce que je n’ai pas pris trop de plaisir", lançait-il après la partie face à Toulouse.
Laissés tranquilles par une infirmerie plutôt vide, les Varois semblent avoir trouvé une solide structure. Autour des cadres rarement décevants (Ollivon, Baubigny qui a réussi son retour) mais aussi de joueurs qui ont trouvé leur rythme comme Jaminet, Villière et Paia’aua qui a fait basculer le match de samedi soir par sa vitesse et ses appels tranchants.

"Il faut rester humble"

Deuxième meilleure attaque du Top 14, Toulon a montré qu’il pouvait gagner autrement face à Toulouse. A 14 contre 15 pendant plus d’une mi-temps, les hommes de Pierre Mignoni ont redoublé de férocité dans le combat et été malins pour casser le rythme des Toulousains piégés. "On a gagné pas très beau, voire moche mais c'est important de gagner", analysait Baptiste Serin.
Le n°9 sait que tout peut aller très vite et qu’il sera important de confirmer : "C'est bien car on garde cette dynamique. Il faut rester humble. Ce soir, c'est un petit rappel à l'ordre pour progresser". Le déplacement à La Rochelle sera un test idéal le week-end prochain. Histoire de montrer si l’on pourra vraiment compter sur ces Toulonnais pour les matches les plus importants de la saison.
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