Top 14 - 22e journée - La Rochelle s'est relancée : "On n'est champions de rien, mais cette victoire fait du bien", dit Rémi Talès

Si, dans quelques semaines, le Stade Rochelais bataille à nouveau dans les phases finales comme il l'a toujours fait ces dernières années, sans doute faudra-t-il se souvenir de cette soirée du 26 avril à Chaban-Delmas. Les Maritimes sont repartis de Bordeaux avec une victoire aussi importante que significative sur la pelouse du vice-champion de France bordelais (10-21). A quatre journées de la fin, l'espoir de finir dans le Top 6 redevient crédible et vivant.

Moribonde il y a huit jours, La Rochelle s'est totalement relancée dans la course à la qualification avec ces deux victoires consécutives face à deux équipes installées sur les hauteurs du classement : contre Bayonne la semaine dernière puis sur la pelouse de l'UBB ce week-end. "Le match face à Bayonne nous a permis de gagner déjà, car on ne savait plus trop ce que c’était la recette pour gagner. Les joueurs travaillaient bien la semaine, mais on n’arrivait pas à retrouver ce contenu le week-end", a confié en conférence de presse l'entraîneur des lignes arrières, Rémi Talès.

Mais de là à s'imposer en Gironde, il y avait un pas, même si le contexte a sans doute un peu aidé. "On savait aussi qu’il y a une demi-finale de Champions Cup pour elle le week-end prochain (face à Toulouse, NDLR). Les Bordelais allaient avoir aussi la tête à ce rendez-vous", concède Talès. Reste qu'on ne gagne pas à Chaban sans y mettre le fond et la forme. "On a voulu venir avec nos forces, ce qui fait l’ADN de notre équipe, et faire un bon match de rugby, ajoute le coach. Je pense que nous sommes venus ici surtout pour nous retrouver, faire un bon match de rugby et faire les comptes à la fin du match."

Or, soudainement, ces comptes sont bien meilleurs. Avec deux victoires et huit points en l'espace d'une semaine, l'horizon rochelais gagne brusquement en luminosité. Le double champion d'Europe avait touché le fond en coulant à la 10e place après sa série noire de six matches sans victoire en Top 14. Le voilà à présent 7e, à égalité de points (48) avec le 6e, Clermont. Il sera peut-être difficile d'aller chercher les équipes situées devant, mais les barrages pour les phases finales redeviennent de l'ordre du possible.

D'autant que le calendrier pourrait donner un coup de pouce aux Rochelais. Pour leurs quatre derniers matches, ils vont se déplacer à Vannes (avec un fort sentiment de revanche puisque les Bretons étaient venus s'imposer à Deflandre cet hiver, une défaite en forme de traumatisme pour les Jaune et Noir), avant de recevoir Montpellier et Perpignan pour terminer à Pau, sachant qu'il n'est pas impossible que les Béarnais n'aient alors plus rien à jouer. En résumé, quatre duels contre le 14e, le 13e, le 10e et le 9e du championnat. Il n'y a rien de facile en Top 14, encore moins pour une équipe toujours fragile, mais il y a un vrai coup final à jouer.

A-t-on retrouvé pour de bon le Stade Rochelais ? Sans doute est-il encore un peu trop tôt pour l'affirmer, mais l'équipe de Ronan O'Gara semble à nouveau sur des rails suffisamment bien entretenus pour avancer. "Ce groupe est capable de tout, plaide Rémi Talès. Le visage de l’équipe a été magnifique samedi. Je pense qu’on s’est retrouvés sur nos valeurs, sur l’ADN de cette équipe. On a vécu des moments difficiles, on n'est champions de rien, mais c’est vrai que cette victoire fait vraiment du bien."

"Après l’élimination en Coupe d’Europe face au Munster, on s’est dit qu’il fallait changer les choses. Aujourd’hui, c’est une libération", insiste dans les colonnes de Sud Ouest Ulupano Seuteni, le trois-quarts centre samoan des Maritimes. On saura d'ici quelques semaines si quelque chose s'est vraiment passé samedi soir à Chaban-Delmas. "On ne peut pas se permettre de s'emballer", rappelle Talès en guise de conclusion. Mais cette 22e journée a tout de même une bonne tête de tournant pour La Rochelle. Il était temps. Il était encore temps.