Bleues à l'âme

Laure Pequegnot et Ingrid Jacquemod, pressenties pour succéder à Carole Montillet dans le rôle de locomotives de l'équipe de France féminine, s'interrogent sur leur avenir à l'issue d'une saison 2006 "décevante", voire "difficile". A l'image de Laure Pequegnot dont la quatrième place en slalom à Aspen, en décembre avait suscité beaucoup d'espérances, avant qu'elle ne passe à côté de ses Jeux Olympiques de Turin, les Françaises présentent un bilan 2006 maigre.

Un zéro pointé aux JO-2006, aucun podium en Coupe du monde et seulement neuf places dans les dix premières, dont trois pour la néo-retraitée Montillet et quatre pour Pequegnot qui a réalisé à Aspen la meilleure performance féminine française de l'hiver. "On ne peut pas dire que ma saison est mauvaise, car je suis quand même 9e mondiale en slalom, j'ai fait quelques belles places, mais j'ai raté les JO", résume la vice-championne olympique 2002 de slalom.

"Il est clair qu'il faut que je réfléchisse: je ne repars pas la saison prochaine pour être 20e mondiale", avoue Pequegnot, 30 ans, qui a remporté dans sa carrière trois slaloms de Coupe du monde, dont un à Aare sur la piste qui accueillera les Mondiaux-2007. Pequegnot sait qu'elle doit progresser physiquement et mentalement, mais elle attend aussi un signe des instances dirigeantes. "Nous n'avions qu'un entraîneur dans le groupe de slalom alors que le groupe vitesse en avait trois. A se demander s'il y avait une volonté de faire vivre ce groupe: j'aimerais vraiment que cela change à ce niveau", avoue-t-elle.

Même aspiration aux changements du côté de Jacquemod, dernière Française à s'être imposée en Coupe du monde dans la descente de Santa Catarina (Italie) en... janvier 2005. "Il y a un réel besoin de changement, la saison qui vient de se terminer a montré que ce qui était en place ne fonctionnait pas forcément très bien ", insiste la meilleure Française au classement général de la Coupe du monde (25e).

Jacquemod ne se cherche pas d'excuses et reconnaît avoir fait "une saison à vite oublier, bien en dessous de mes espérances: je n'étais pas bien en début de saison, je me suis ensuite blessée et suis sans doute revenu trop tôt en compétition". Mais elle veut maintenant "prendre son temps pour réfléchir": "Si je repars, c'est pour faire les choses différemment", sans parvenir vraiment à mettre le doigt sur le noeud du problème.

Un sentiment de malaise semble entourer l'équipe de France, qui n'a plus de leader, depuis le départ de Montillet, et a enregistré également le retrait de la slalomeuse Christelle Pascal, blessée à un genou. "Il faudrait retrouver un peu de joie, avoir une vraie équipe à l'instar de ce qu'ont réussi à faire les garçons cet hiver", diagnostique Ingrid Jacquemod. Il reste maintenant quelque smois pour se remettre dans le sens de la marche et retrouver un semblant de vie, un supplément d'âme.