Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

Un podium pour une reprise : Worley ne pouvait pas rêver mieux

Julien Chesnais

Mis à jour 21/12/2018 à 17:45 GMT+1

COURCHEVEL – Incertaine jusqu'au bout, Tessa Worley a fini par prendre le départ du géant savoyard ce vendredi. Elle a bien fait. Malgré des conditions difficiles, la Française est allée chercher la troisième place. De quoi balayer les incertitudes sur son genou droit, touché à Lake Louise début décembre.

Tessa Worley, ravi de monter sur le podium du géant de Courchevel le 21 décembre 2018

Crédit: Getty Images

Mission accomplie pour Tessa Worley. En se levant ce vendredi matin dans la station de Courchevel, la double championne aurait signé des deux mains pour le bilan qui est le sien à l'issue de la journée. Se classer troisième pour un retour à la compétition incertain jusqu'au bout, 19 jours après s'être fissuré le ménisque à Lake Louise, il y a de quoi être soulagé.
Son genou droit a tenu. Et elle s'est retrouvée à la bagarre pour la gagne, comme si de rien n'était, ne s'inclinant que pour 33 centièmes face à Mikaela Shiffrin. Au moment de franchir la ligne, elle était même provisoirement en tête. Un petit plaisir supplémentaire qu'elle a pleinement savouré : "Je suis très contente. Arriver première en bas, c'était l'objectif mais j'ai su que 12 centièmes ça allait être un peu juste. Mais voilà ça a suffi pour le podium, je suis ravie de faire un podium en France. Avec les circonstances des derniers jours, c'est juste génial. J'ai vécu une super journée."
Le timing était serré pour Worley, qui a réussi son pari d'une reprise progressive sous haute surveillance. De retour à l'entraînement mercredi, elle a de nouveau chaussé les skis le lendemain en augmentant un peu la cadence. Jeudi soir, elle ne savait toujours pas si elle allait prendre le départ. Mais l'optimisme était de rigueur. "On s'était fixés un délai de préparation physique et de soin, raconte Lionel Pellicier, le responsable du groupe technique féminin. Chaque jour, on faisait le point pour savoir si on allait plus loin. On a respecté ça jusqu'au bout. Et ce matin après l'échauffement, elle a dit : 'ouais c'est bon tout va bien, j'y vais'."

Pellicier : "Une grande dame du ski"

Une fois sûre de son fait, Worley n'a pas fait les choses à moitié. Elle pouvait pourtant trouver des raisons de se crisper. La visibilité était mauvaise, surtout lors du run final, avec des fortes chutes de neige. Et cette piste lui avait laissé un douloureux souvenir il y a cinq ans, où elle s'était rompu les ligaments croisés juste avant les JO. Mais le spectre d'une rechute ne l'a visiblement jamais effleuré. Même quand elle a sérieusement buté sur un trou dès la quatrième porte de la seconde manche. Difficile de trouver de la confiance dans ces conditions, mais Worley est restée imperturbable. "Elle prouve une fois de plus que c'est une grande dame du ski, admire Lionel Pellicier. Elle est capable de se transcender même en étant un peu en retard dans la préparation, chapeau."
"C'est vrai qu'on ne voyait vraiment pas grand-chose, décrit Worley. Mais il fallait rester dans la course, c'était un sprint. Il ne fallait vraiment rien lâcher de la mise en action jusqu'au bout. Je suis un tout petit peu déçue de mon arrivée parce que j'étais un petit peu basse sur les lignes. Je pense que je n'ai pas réussi à amener autant de vitesse que j'aurais voulu. Mais voilà, ça fait un podium à l'arrivée. Et vraiment aujourd'hui, je m'en contente largement, c'est très, très bien."
Au-delà du résultat, les sensations aussi étaient bonnes. Son genou ne l'a pas fait souffrir. Tout du moins en course. "Ça a été très bien sur les skis, explique-t-elle. J'ai plus de douleurs après coup, quand ça refroidit un petit peu ou quand je dois me réchauffer. Je crois que c'est quelque chose auquel je vais devoir m'habituer, il va falloir que je gère tout ça. Faire des bons échauffements, des belles récupérations, et prendre soin de ce genou. Je pense que ça devrait aller."

Un retour en super-G dès janvier

La suite du calendrier va lui permettre de faire un retour en douceur. Sa prochaine course n'intervient que dans une semaine, vendredi prochain, à l'occasion du géant de Semmering : "Je vais essayer de couper, peut-être essayer de faire un petit entraînement ça serait bien, je suis un peu en manque d'entraînement quand même."
Et le super-G dans tout ça ? Sa chute à Lake Louise et les pépins qui en ont découlé ne l'ont pas refroidie. Bien au contraire. On la reverra très vite dans la discipline, où elle est proche du podium depuis deux ans. "Je suis restée un peu sur ma faim (après Lake Louise), d'autant que je n'ai pas pu faire les deux courses suivantes (à Saint-Moritz et Val Gardena). Je vais revenir en super-G dès le mois de janvier. On verra ce que ça va donner. Je sais que c'est une discipline de confiance. On va voir si je peux faire des entraînements d'abord. Repartir sur les mêmes bases, ce serait très bien." Worley est de retour. Avec un appétit toujours aussi aiguisé.
picture

Tessa Worley - Courchevel 2018

Crédit: Getty Images

Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Sur le même sujet
Partager cet article
Publicité
Publicité