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KITZBÜHEL - Noël ne doit pas changer pour mieux grandir

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 26/01/2019 à 09:15 GMT+1

KITZBÜHEL - Vainqueur il y a une semaine du slalom de Wengen, son premier succès en Coupe du monde, Clément Noel aborde le week-end autrichien, avec un nouveau statut, celui de cador de la discipline. Ce changement de dimension a de quoi perturber le Vosgien, qui aurait pourtant tout intérêt à ne pas changer. De ski comme d'état d'esprit.

Clément Noël lors du slalom de Wengen le 20 janvier 2019

Crédit: Getty Images

On l'avait quitté dimanche dernier tout heureux d'avoir remporté sa première victoire en Coupe du monde à l'occasion du slalom de Wengen. Clément Noël avait éclaboussé l'épreuve suisse de son talent, dominant tous les cadors de la discipline comme Marcel Hirscher (3e), Daniel Yüle (5e) ou Henrik Kristoffersen (4e). Une immense performance qui lui avait permis de succéder à Alexis Pinturault, dernier Français sacré en slalom, cinq ans plus tôt, à Wengen également. A 21 ans, le Français a un temps d'avance sur tout le monde, y compris dans ses interviews.

Attention au piège Schwarz

Moins d'une heure après son premier succès en Coupe du monde, le Vosgien était déjà en train de penser à la suite et à la prochaine étape, à Kitzbühel. Avec un recul impressionnant pour son âge. "J'y arriverai avec un autre statut, c'est sûr, mais je cherche avant tout à faire mon meilleur ski donc j'espère que ça changera rien, que ça ne me tétanisera pas", avait-il déclaré. Des propos teintés de lucidité tant la confirmation est difficile. A une autre échelle, Noël avait déjà connu un changement de statut l'an passé, avec son premier top 10 à Kitzbühel (8e) avant ses deux 4e places, aux JO de Pyeongchang et à Kransjka Gora, en fin de saison. Passé de quasi inconnu à outsider sérieux, le Français avait eu quelques difficultés à confirmer ses bonnes dispositions, ne réalisant qu'un seul top 10 (à Saalbach-Hinterglemm) lors des trois premiers slaloms de la saison.
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Clément Noël lors de la 1re manche du slalom de Saalbach-Hinterglemm, le 20 décembre 2018

Crédit: Getty Images

Mais Noël ne s'inquiétait pas outre mesure. "Le début de saison était bon au niveau du ski, même si au niveau des résultats ça ne payait pas", rappelait-il la semaine passée. Il savait que cela allait finir par payer. Il avait confiance en ses qualités et Wengen lui a donné raison. Seulement, son nouveau changement de statut est bien différent. Fini le droit à l'erreur. Quatrième à la FIS, le Français sera attendu pour la gagne lors de chaque slalom. Une pression qu'il n'avait pas alors et qu'il va devoir apprendre à gérer au quotidien. Et demandez donc à Marco Schwarz si c'est facile, lui qui est l'un des slalomeurs de janvier, en pleine confiance (victoire au City Event d'Oslo puis au combiné de Wengen), souvent placé en première manche (en tête à Zagreb et Adelboden) mais incapable de tenir la pression en seconde (abandons les deux fois). Encore plus attendu à Wengen après son succès dans le combiné, c'est cette fois-ci en première manche qu'il est passé à côté, cherchant à mettre encore plus d'intensité que d'habitude. Comme quoi, la confirmation peut parfois être encore plus difficile que l'éclosion.

S'inspirer d'Hirscher

Confirmer passera par une régularité dans les résultats, en montant souvent sur les podiums. Bref, en accompagnant le plus souvent Marcel Hirscher vers les sommets. Modèle du Français, l'Autrichien a toujours impressionné le Tricolore : "Il gagne tout, il est fort physiquement, techniquement, mentalement, déclarait-il au Figaro en début de saison. Il est réglé comme une machine, on a l'impression que rien ne peut le perturber." Cette régularité, cette sensation qu'il jouera la gagne quoi qu'il arrive, c'est vers ça que doit tendre le Français. Et le meilleur moyen pour Clément Noël de digérer au mieux ce changement de statut et d'attente est sans doute de ne rien changer.
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Clément Noël avec Manuel Feller et Marcel Hirscher sur le podium du slalom de Wengen le 20 janvier 2019

Crédit: Getty Images

C'est même exactement ce qu'il va devoir faire, à partir de samedi et du slalom de Kitzbühel. Attendu plus que jamais, le Français aurait tort de vouloir changer sa manière de courir. Il le sait d'ailleurs. C'est en étant très calme en seconde manche à Wengen qu'il a su résister à la pression pour triompher. Les qualités, il les a. Le mental, on l'a vu en seconde manche en Suisse, aussi. C'est en gardant ce calme, ce ski posé, fluide et naturel que le Français confirmera sa nouvelle place dans la hiérarchie mondiale. Celle d'un cador qui joue la gagne tous les week-ends.
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