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Des interférences ont provoqué le crash du drone tombé à quelques centimètres de Marcel Hirscher

ParAFP

Mis à jour 24/12/2015 à 19:39 GMT+1

SKI ALPIN - En accord avec la FIS, la société Infront Sports & Media, qui possède les droits de retransmission des épreuves de ski, renonce à utiliser les drones en course "jusqu'à ce qu'un fonctionnement entièrement sécurisé puisse être assuré". L'engin est tombé mardi soir à quelques centimètres du meilleur skieur du monde, Marcel Hirscher, qui venait d'entamer sa deuxième manche.

Le drone muni de caméras qui s'est crashé dans le dos de Marcel Hirscher lors du slalom de Madonna, mardi 22 décembre 2015

Crédit: AFP

Un dysfonctionnement dû à des interférences a causé le crash du drone qui est tombé à quelques centimètres du skieur Marcel Hirscher mardi soir lors de la deuxième manche du slalom de Madonna di Campiglio, a indiqué mercredi dans un communiqué la société qui possède les droits de retransmission de l'épreuve.
La société, Infront Sports & Media, en accord avec la FIS (Fédération internationale de ski) a précisé qu'elle renonçait à utiliser des drones à des fins de diffusion "jusqu'à ce qu'un fonctionnement entièrement sécurisé puisse être assuré". De son côté, la FIS a ouvert une enquête pour "comprendre ce qui s'est passé et s'assurer que cela ne se reproduise plus".
"C'est mon cadeau de Noël", avait soufflé à l'issue de la course Marcel Hirscher en réalisant à quel point il avait eu de la chance. Les images sont ahurissantes : l'engin s'est désintégré sur la piste italienne quelques centièmes de seconde - le mètre étalon en ski alpin - derrière le champion autrichien, avant-dernier concurrent à s'élancer, qui a échappé d'un cheveu à un grave accident.
Si l'usage des drones est courant dans les compétitions de sport d'hiver, c'est la première fois qu'un de ces engins volants était utilisé pour retransmettre en direct une course de la Coupe du monde de ski alpin. Le but : fournir des images et angles inédits à la société Infront, qui possède les droits télévisés de l'épreuve.

"J'ai pensé qu'un lisseur était tombé"

Concentré sur la course, l'Autrichien n'a pas compris sur l'instant ce qui s'est passé dans son dos. "J'ai seulement entendu un bruit, j'ai pensé qu'un lisseur (un employé chargé de lisser la piste, NDLR) était tombé", a-t-il dit. "Ce n'est même pas imaginable, c'est incroyable, une honte", a-t-il tonné devant les journalistes. Le meilleur skieur de la planète a ensuite, non sans ironie, plaisanté sur Twitter.
Vu l'ampleur de la catastrophe à laquelle ils ont échappé, un communiqué des organisateurs du slalom daté de samedi dernier a de quoi faire sourire, ou grimacer. Dans ce texte, ils se félicitaient de l'utilisation pour la première fois d'un drone pour le direct. "La 3-Tre (le nom de la piste, ndlr) est l'endroit parfait pour que quelque chose de révolutionnaire se produise et surprenne des millions de téléspectateurs dans le monde", écrivaient-ils en garantissant "le plus haut degré de sécurité, même dans une zone en extérieur avec du public". Quelque 15.000 personnes ont assisté à l'épreuve, une classique du slalom.
En 2012, lors de la descente de Wengen (Suisse), un drone utilisé pour des prises de vue s'était également écrasé, mais pas sur la piste, contrairement à mardi, selon des journalistes de l'AFP qui avaient couvert cette course.
Les drones font désormais partie de l'attirail des chaînes de télévision et le sport s'y prête particulièrement car il est riche en images spectaculaires. L'usage de ces engins se heurte cependant à de nombreuses limites légales, sans harmonisation entre les pays. L'accident de mardi a été possible car l'utilisation de drones au-dessus de la foule est autorisée en Italie. Mais elle ne l'est pas en Autriche, en Suisse ou en France, autres pays majeurs qui accueillent des épreuves de la Coupe du monde de ski alpin.

Le drone et le drapeau

Interrogé par l'AFP, le service des sports du groupe France Télévisions a indiqué qu'il ne filmait pas de compétitions en direct avec des drones. Au-delà des questions légales, il faut que l'autonomie de ces engins augmente et que les conditions de sécurité soient réunies pour que leur usage se généralise, explique Daniel Bilalian, directeur des sports de France Télévisions : "On y pense pour les années à venir. Au cours de courses de ski, de cross ou de marathon, les drones permettent de filmer plus bas qu'un hélicoptère".
Ce n'est pas la première fois qu'un drone perturbe une compétition sportive, mais dans les cas précédents, il s'agissait d'engins manoeuvrés par des anonymes, pas par des télévisions. En octobre 2014, lors du match de football Serbie-Albanie à Belgrade, le survol du stade par un drone qui traînait un drapeau symbolisant la "Grande Albanie" avait provoqué des incidents et l'arrêt de la rencontre.
Et en septembre dernier, un drone avait fait irruption au-dessus du court lors d'un match de l'US Open de Tennis entre l'Italienne Flavia Pennetta et la Roumaine Monica Niculescu. Il s'était écrasé dans les tribunes alors vides, sans faire de blessé.
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