Le jour de gloire pour Kristoffersen, champion du monde du géant devant Hirscher et Pinturault

Le géant du géant est donc Norvégien. Auteur d'une deuxième manche tonitruante, Henrik Kristoffersen a remporté son premier géant depuis quatre ans au meilleur des moments pour s'offrir ce vendredi son premier titre mondial, à Are. Il a devancé ses deux grands rivaux, l'Autrichien Marcel Hirscher (2e, +0''20) et le Français Alexis Pinturault (3e, + 0''42), pour succéder à son compatriote Aksel Lund Svindal, dernier Norvégien titré dans la discipline, en 2007. C'était déjà à Are.

Habitué à truster les podiums en Coupe du monde, Henrik Kristoffersen en avait toujours été privé aux championnats du monde, que ce soit en slalom (4e en 2015 et 2017) ou en géant (20e en 2013, 13e en 2015 et 4e en 2017). Il est allé chercher la plus belle des places sur la boîte et le plus beau des métaux, de la plus belle des manières. Placé à l'issue de la première manche (3e à 0''18 de Pinturault et 0"08 d'Hirscher), le Norvégien est parti avec le couteau entre les dents lors du deuxième run. Agressif, très direct et tacticien pour parfaitement gérer les mouvements de terrain, il a réalisé la manche parfaite pour prendre la tête avec près d'une seconde (- 0''92) d'avance sur Loïc Meillard, passé tout près de devenir le médaillé suisse en géant depuis Carlo Janka en 2009.

Mais il restait les deux autres cadors. Annoncé grippé, Marcel Hirscher n'a certes pas affiché le même relâchement qu'à l'habitude mais il a comme toujours joué la gagne. Bien aidé par les indications d'un Marco Schwarz auteur de la remontée du jour (de 16e à 5e) mais un peu juste physiquement dans le mur final, l'Autrichien a dû se contenter du rôle de dauphin, une position qu'il a si souvent destinée à Kristoffersen en Coupe du monde. Et à laquelle le Norvégien a forcément eu peur de finir lorsqu'Alexis Pinturault s'est élancé.

Leader au terme d'une première manche où le Français aura parfaitement exploité son dossard 2, le skieur de Courchevel aura sûrement fait trembler Kristoffersen sur la première partie du tracé. Très juste dans le mur, qu'il a skié avec beaucoup de hauteur, le Français avait quasiment conservé son avance (- 0''13) à mi-parcours. Mais, moins précis sur le mouvement de terrain qui amenait au mur final, le Tricolore a fini par perdre sa vitesse et a échoué à remporter un deuxième titre mondial en quatre jours. Le voilà malgré tout avec une nouvelle médaille de bronze, sa deuxième aux Mondiaux après 2015 et sa 4e sur la scène internationale (JO 2014 et 2018).

Une performance qui sauve le résultat d'ensemble des Français, pour le reste bien loin de leur standing. Pour ses derniers Mondiaux, Thomas Fanara était pourtant placé à l'issue du premier tracé (4e) mais le vétéran tricolore est sorti dès les premières portes du deuxième. D'abord décevant au niveau du chrono (9e à 1''37), Mathieu Faivre a coulé en seconde manche (21e temps, 17e place finale) tandis que, malgré quelques sections intéressantes, Victor Muffat-Jeandet n'a jamais semblé dans la course (14e, + 1''72). Mais avec une troisième médaille (une de chaque métal), la France a d'ores et déjà réussi ses meilleurs championnats du monde depuis 1968.