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MONDIAUX - Adaptation, Suisses et combiné en tête : la journée parfaite d'Alexis Pinturault

Jean-Baptiste Duluc

Mis à jour 11/02/2021 à 18:46 GMT+1

MONDIAUX – Alors qu’il n’était plus monté sur le podium dans la discipline depuis 2014, Alexis Pinturault s’est paré de bronze à l’occasion du Super-G des championnats du monde de Cortina. Une performance bluffante pour le Tricolore, qui a su prendre sa chance mais aussi bénéficier d’un petit coup de pouce des Suisses.

Alexis Pinturault aux Mondiaux

Crédit: Getty Images

Dire que ce n’est pas en super-G que l’on attendait le plus Alexis Pinturault sur le podium des Mondiaux est un euphémisme. Non qu’il ne soit pas habile dans la discipline mais le Tricolore avait perdu depuis un moment l’habitude de faire un tel résultat. "Ça fait vraiment très longtemps que je tournais autour du podium en Super-G, mais je n’y arrivais jamais, expliquait-il après la course. Ça fait un moment que je travaille fort pour revenir à mon meilleur niveau. Certes, beaucoup de choses ont changé depuis l’époque où je montais sur le podium dans la discipline mais je me suis toujours accroché, j’ai toujours aimé venir essayer de marquer des points et me battre avec les meilleurs". Et ça a fini par payer au meilleur des moments, à l’occasion des championnats du monde, avec cette médaille de bronze derrière Kriechmayr et Baumann. Il faut dire que, même s’il a souvent été raillé pour son manque de victoire dans les grands rendez-vous, le skieur de Courchevel y a l’habitude de répondre présent.
Je crois que je vais remercier les Suisses
Avant de rejoindre Cortina d’Ampezzo, le Français comptabilisait tout de même trois médailles olympiques (deux de bronze et une d’argent) et quatre médailles mondiales (deux de bronze, deux en or) en sept rendez-vous internationaux, dont il n’est plus revenu bredouille depuis 2013. Une autre époque. Depuis, Alexis Pinturault a l’habitude de jouer avec la pression inhérente de ces grands rendez-vous et son expérience lui a sans nul doute servi dans sa préparation. "C’était très important de rester bien calme, raconte le Tricolore. Dans une journée comme celle-là, avec des reconnaissances aussi tôt (8h30 pour une course à 13h), il faut réussir à combler la journée, trouver des choses à faire pour s’occuper et ne pas trop gamberger, pour pouvoir être là quand il le faut et rester concentré". Mais une médaille aux Mondiaux se joue sur des détails.
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Pinturault, podium improbable mais divine surprise : son super-G en vidéo

Ça peut tenir aux quatre petits centièmes d’avance que le skieur de Courchevel a réussi à conserver sur le Canadien Brodie Seger, passé tout proche d’un exploit avec son dossard 28 et qui a fait passer quelques frissons dans le dos du Français. "L’attente a été relativement longue, le vent s’est invité dans la partie, particulièrement sur le bas, et du coup ça a été tendu jusqu’à la fin, avoue t-il. Mais je finis le podium et c’est quelque chose fabuleux". Mais ça tient aussi à l'avant-course et à des entrainements inattenus mais salvateurs en compagnie des Suisses. "Dernièrement à Reiteralm, je me suis entraîné avec des Suisses et il y avait des endroits où il fallait freiner pour passer, racontait Pinturault en rigolant. Je me disais 'Mais ça ne nous arrive jamais en Coupe du monde, pourquoi on fait ça ?'. Et aujourd’hui, finalement, c’était l’une des premières fois de ma vie où l’on devait freiner à un endroit pour passer correctement. Donc j’ai bien envie de remercier les Suisses". Même si les Suisses n’ont eux pas brillé du tout sur le Super-G, avec la 10e place de Beat Feuz comme meilleur résultat, le Français en a bien profité.
Construire là-dessus pour la suite de la quinzaine
Il a surtout réussi à l’appliquer sur une piste qui demandait une approche un peu moins "risque-tout" que ce que la Coupe du monde a l’habitude de proposer. Du moins, sur le haut du tracé, technique et piégeux à la réception du Vertigine Jump, jusqu’à la fin de la traverse. "Il fallait être tactique sinon ça pouvait nous pousser à la faute et nous faire perdre énormément de temps, analyse-t-il. Après la difficulté était de savoir où être bon tactiquement, sans être trop gentil pour autant. C’était vraiment un super-G loin d’être évident. Il y avait une petite section où il fallait contrôler mais, sur le reste, il fallait tout lâcher". Et le Français l’a fait à la perfection, pour aller décrocher sa cinquième médaille mondiale. La première en Super-G, la seule discipline où il était – relativement- peu attendu.
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Alexis Pinturault aux Mondiaux

Crédit: Getty Images

"Obtenir une médaille sur le super-G, là où j’étais l’outsider, ça fait du bien pour la suite, explique le Français. Je savais que je pouvais potentiellement être sur le podium et faire quelque chose mais le penser et le faire sont deux choses bien différentes. Après, ça reste des Mondiaux. J’ai joué crânement ma chance et ça a payé". Plus que la médaille, c’est sa performance en super-G qui a de quoi lui donner le sourire, en vue du combiné de lundi dont il est le tenant du titre. "Faire ce super-G c’était aussi pour ça, avoue le Tricolore. Bien sûr, il y avait la performance immédiate mais c’était aussi idéal pour prendre des repères dans l’optique du combiné. Je pense que c’était une bonne journée, qui se finit de la meilleure des manières, et je dois maintenant construite là-dessus pour la suite de la quinzaine. Maintenant, on va se reposer un peu d’ici lundi et se repréparer, aussi, parce qu’avec toute la neige qu’il y a pu avoir ces derniers jours, ce n’était pas l’idéal". Tout le contraire de ses débuts de Mondiaux, partis sur des bases idéales. Favori du combiné, immense favori du géant et candidat crédible au podium en slalom, Alexis Pinturault avait déjà tout pour réussir des championnats du monde extraordinaires. Il en a maintenant la confiance en plus.
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