Alexis Pinturault à l'heure des choix : "Je ne peux pas tout faire dans ces Mondiaux"

Alexis Pinturault pourrait s'arrêter là que ses Championnats du monde à domicile, sur "sa" piste de Courchevel, seraient déjà une immense réussite. Après l'or du combiné mardi, le Français a récidivé jeudi lors du Super-G, peut-être sa discipline la plus forte désormais. Pas d'or cette fois, mais une médaille de bronze à peine moins magnifique. Lui qui n'avait signé qu'un seul podium cette saison, lors du Super-G de Beaver Creek, vient donc d'en obtenir deux fois plus en l'espace de quarante-huit heures. C'est ce qui s'appelle tomber à pic.

Compte tenu de sa forme et de son état d'esprit dans ces Mondiaux, faut-il se prendre à rêver d'une possible razzia "pinturesque" ? Après tout, avec le géant parallèle, le Team Event, le géant et le slalom, il lui reste en théorie quatre courses avec des chances de médailles plus ou moins importantes, mais certainement pas nulles.

Là, Pintu met direct le "holà". Quand on ose émettre cette hypothèse sur la table, il répond en rigolant, mais le fond du message est clair, comme sur Eurosport ce midi. "Attendez, vous, vous êtes en bas, vous me regardez descendre, moi, je me fatigue", se marre-t-il, pointant plus sérieusement le revers de ses médailles : "Je fais mes manches, je réponds aux interviews, ce sont des super émotions tout ça mais ça prend de l'énergie et il faut recharger à chaque fois. Quoi qu'il en soit, je laisse de l'énergie et je m'attends à ce qu'elle s'amenuise un moment ou un autre."

Le menu potentiellement gargantuesque qui l'attend dans ces Championnats du monde a de quoi faire saliver, mais il souhaite surtout éviter l'indigestion. Alors il va devoir opérer des choix et sacrifier une épreuve. Ce ne sera évidemment pas le géant ni le slalom, mais entre l'épreuve par équipes et le parallèle. Initialement, il se murmurait que c'est cette dernière qui ferait l'objet du sacrifice. Mais c'était l'option privilégiée par son entraîneur, Stéphane Quittet, plus que par l'athlète lui-même.

Alexis Pinturault a donc tranché : ce sera le parallèle, plus que le "par équipes". "Le parallèle, c'était en option, mais ça dépendait de comment ça allait se passer avant sur les premières courses, explique-t-il. Ça a toujours été dans un coin de ma tête. J'ai toujours eu envie de le faire. Mais je ne peux pas tout faire malheureusement sur ces Mondiaux, donc j'ai choisi de ne pas m'aligner sur le Team Event. C'est un choix. Sinon, ça voulait dire faire le Team Event le matin et dès le soir les qualifications du parallèle individuel. J'ai privilégié le parallèle et puis après, bien sûr, le géant et le slalom."

La bonne nouvelle, c'est que le héros local a désormais quelques jours devant lui pour souffler. Il n'est pas engagé sur la prochaine épreuve, la descente, et ne rechaussera donc les skis en compétition que mardi soir pour les qualifications du parallèle. Mais c'est peut-être lors des cinq jours qui viennent que Pinturault joue la suite de ses Championnats. "Ça va être le plus important maintenant : la gestion du temps et du repos", a-t-il assuré sur Eurosport. Si la fatigue, physique et mentale, ne l'engloutit pas, il n'est pas impossible que ces Mondiaux déjà formidables deviennent historiques pour lui.