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Alexis Pinturault : "L’or olympique, c’est l’objectif numéro un de ma saison"

François-Xavier Rallet

Mis à jour 26/10/2021 à 18:50 GMT+2

COUPE DU MONDE – Enfin vainqueur du classement général de la Coupe du monde en mars dernier, Alexis Pinturault est apparu libéré, très décontracté, quand nous l’avons rencontré début octobre lors de la présentation des équipes de France à Romilly-sur-Seine. Débarrassé de cette pression, le Français de 30 ans sait qu’il est maintenant attendu en février prochain à Pékin, lors des JO d’hiver.

Alexis Pinturault, numéro 1 mondial du ski alpin

Crédit: Getty Images

"Un rêve, un défi et des émotions". En quelques mots, Alexis Pinturault entrevoit déjà l’épisode olympique de Pékin, prévu en février prochain. Mais avant un long et inconnu voyage vers la Chine, le meilleur skieur de la planète a une saison de Coupe du monde à disputer. Une Coupe du monde dont il est le tenant du titre. Le 20 mars dernier, vainqueur de son duel avec Marco Odermatt, le Français a décroché ce Graal qui se refusait à lui depuis le début de sa carrière et que la France attendait depuis 24 ans et Luc Alphand en 1997. Après cinq podiums au général entre 2014 et 2020, voilà une case de vie remplie. Une appétence soulagée. Pour ne pas dire une libération.
"C’est un objectif que je n’ai plus forcément besoin d’aller chercher, reconnaît le skieur de 30 ans. Le gros globe, c’est toujours une quête. On sait à quel point il est difficile d’aller le quérir, le toucher du doigt. En posséder un, c’est difficile. Alors deux… Là, je peux me concentrer sur d’autres choses, d’autres ambitions, d’autres volontés." Après avoir rechaussé les skis le 23 août dernier à Saas-Fee, en Suisse, le Savoyard s’est préparé en conséquence pour un hiver forcément différent du précédent. L’exercice 2020-2021 a permis au leader tricolore d’ajouter 9 podiums dont 5 victoires à son palmarès. Le plus beau du ski français en Coupe du monde (34 succès, 71 podiums en 277 départs). Et un petit globe en géant, qui manquait à sa collection. Rare déception ? Cette sortie de route en seconde manche lors du géant des Mondiaux de Cortina au moment de refermer le portillon. "Mais j’ai beaucoup appris ce jour-là. Sûrement plus que si j’avais gagné…", nous confie-t-il, plein de malice.
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Pinturault : "La médaille d'or olympique, je la veux à tout prix"

Chastan : "D’un commun accord, on a décidé d’une règle du jeu et d’un fonctionnement"
David Chastan tient une part prépondérante dans la réussite de son skieur. Il y a quelques années, le boss de l’équipe de France n’a pas eu peur de bouger les lignes au sein de la Fédération pour polir au mieux le diamant brut et lui accorder de plus en plus d’autonomie, de plus en plus de liberté. Une réflexion personnelle, une stratégie ont été adaptées pour Pinturault, différente de ce qui se fait habituellement dans le giron fédéral. La réussite est aujourd’hui indéniable avec Fabien Munier en tant que responsable principal de cette cellule. Mais aussi humble que travailleur ou bougon parfois, Chastan refuse de tirer la couverture à lui : "On savait qu’Alexis avait un fort potentiel dans plusieurs disciplines. Après, il a énormément progressé, assez vite, avec la structure du groupe technique. Il a aussi grandi avec des gens d’expérience comme Jean-Baptiste (Grange), Julien (Lizeroux), Thomas (Fanara) ou Cyprien (Richard)."
"Et puis, on a vécu quelques années avec Marcel Hirscher tout devant. Ce n’est pas rien, ajoute-t-il. Il y a donc eu de vraies réflexions du staff, de lui et de moi, c’est vrai." Mais ce programme demande des moyens et la FFS n’est pas toujours encline à piocher dans ses finances pour ces rares singularités de parcours. "Ne pas prendre Alexis comme une référence mais comme une exception", résume parfaitement son DTN, Fabien Saguez, chez nos confrères de Ski Chrono. "D’un commun accord, on a décidé d’une règle du jeu et d’un fonctionnement, précise Chastan. Tout le monde s’est impliqué dans ce projet-là. Lui, le premier. Humainement et financièrement. Aujourd’hui, Alexis en est récompensé. C’est une réussite totale de tout ce fonctionnement."
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Pinturault : "J’ai l’ambition d’aller chercher ce titre olympique à Pékin"
Sacré en Coupe du monde, auréolé de trois récompenses olympiques (bronze en géant en 2014 à Sotchi, bronze en géant et argent en super-combiné à Pyeongchang en 2018), le leader tricolore voit de nouveaux défis se présenter à lui désormais. Avant de penser aux Mondiaux à domicile en 2023, "la Pinte" reste en quête d’une médaille d’or aux Jeux. Pékin est-elle la dernière occasion d’y parvenir dans sa discipline forte, le géant ? "Mon bilan aux JO est déjà excellent. Mais il me manque encore le fameux titre olympique. C’est l’objectif numéro un de ma saison, ambitionne-t-il. Je le veux à tout prix. En tout cas, j’ai l’ambition d’aller le chercher et de tout faire pour être prêt ce jour-là. On pensera ensuite aux Mondiaux 2023 et à ce titre planétaire en géant." L’ultime quête du Savoyard qui ne va pas révolutionner sa préparation cet hiver. "On ne va rien créer de magique (pour Pékin), on ne va pas dessiner des anneaux olympiques sur les portes de l’entraînement", devance Munier, l’un de ses deux coaches personnels (avec Nicolas Thoule), chez nos confrères de Ski Chrono.
Si les objectifs ne sont pas les mêmes que les années précédentes, l’organisation autour du champion reste inchangée. "On repart avec la même équipe, ça fonctionne très bien. Il se peut que je passe encore pas mal de temps en Autriche", prévient-il. Installé à Altenmarkt, en Styrie, dans le centre du pays de son principal sponsor, Pinturault continue de faire ce choix "car le calendrier de courses veut ça". Dimanche, c’est Sölden qui se présente pour le traditionnel géant d’ouverture sur le glacier du Rettenbach. "C’est tout ce que j’aime. La pente, les courses difficiles. C’est physique, il faut être puissant, il faut être fort, tenir deux manches. Et puis, il y a l’altitude à gérer aussi. C’est la rentrée des classes."
Les chiffres parlent en sa faveur. Sept départs là-bas, sept tops cinq, cinq podiums pour deux victoires (2016 et 2019). Quatrième il y un an, Pinturault n’a pas retenu uniquement la relative déception de finir au pied d’un podium dominé par le Norvégien Lucas Braathen. "L’année dernière, ç’a été un choc quand je me suis retrouvé en bas de la piste, se souvient-il. Il n’y avait pas de public. Dans l’aire d’arrivée, je me suis dit : ‘qu’est-ce que je fous là ? Quel est le sens de tout ça ? Après, on relativise, on voit les choses différemment…" Douze mois plus tard, le public sera de retour à Sölden. Tout comme l’effervescence autour du champion français. Libre aujourd’hui, et qui n’a jamais semblé aussi fort pour aller chiner les rares titres qui manquent à sa formidable collection.
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Pinturault sur Sölden en 2020 : "Dans l'aire d'arrivée, je me suis dit : 'Qu'est-ce que je fous là ?

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