Ski alpin, Saalbach : Cyprien Sarrazin, reprise enthousiaste : "Je suis de retour au bureau"

Cyprien Sarrazin avait le sourire au pied du Super-G de Saalbach. Le Français n'a pourtant achevé l'ultime épreuve de la spécialité qu'au pied du podium, avec quelques petites frayeurs en haut de parcours à la clé, mais il s'est rassuré après un mois passé "dans le canapé" : "C'était une bonne mise en action, s'est-il réjoui. Je suis de retour au bureau."

Blessé à l'entraînement à Kvitfjell mi-mars, Cyprien Sarrazin a rechaussé pour la première fois les skis en compétition depuis plus d'un mois. Mais ça ne l'a pas empêché de mettre de l'intensité d'entrée : "Je suis content de pouvoir m'engager comme ça après ce retour de blessure, a-t-il analysé au micro de Gauthier de Tessières pour Eurosport. Dans la tête j'ai vraiment trouvé quelque chose qui fonctionne et c'était facile aujourd'hui, je me suis vraiment régalé."

Et malgré "quelques petites erreurs en haut qui ont coûté un peu cher", le Français a achevé le tracé à seulement 0"59 seconde de Stefan Rogentin, vainqueur du jour. Héritier du dossard numéro 8, Cyprien Sarrazin a certainement aussi un peu payé son ordre de passage. Devant lui, les trois membres d’un podium 100% suisse partaient respectivement en 6e, 4e, et 5e position et ont pu profiter d'une bien meilleure neige.

Même le roi de la spécialité, vainqueur du petit globe de Super-G cet après-midi, Marco Odermatt a été loin du rythme avec son dossard 15 (5e, +0"64) : "Le dossard était important aujourd'hui. Ce n'était pas un mauvais dossard. Marco (Odermatt) a tiré le 15, il était encore moins bon que le mien et il est juste derrière moi. Dimanche les dossards seront importants aussi." Dimanche sera aussi le seul rendez-vous qui compte vraiment pour le Haut-Alpin.

"Dimanche c'est le plus important, un duel entre amis, s'est-il rapidement concentré après la course. On peut le décrire comme ça." Avec 42 points de retard sur son ami suisse Marco Odermatt, Cyprien Sarrazin est toujours dans la course pour le petit globe de descente. Il deviendrait ainsi le premier français à le remporter depuis Luc Alphand en 1997.

Mais le Français s'estime déjà heureux d'être là. Encore incertain la semaine dernière, il est passée proche de rester éloigné des pistes jusqu'à l'issue de la saison à cause de sa blessure au mollet : "J'ai pris ça avec un peu d'excitation, a-t-il souri. C'est comme si j'étais en vacances et qu'on m'appelait à la dernière minute en me disant de revenir au boulot."

Surtout, il a eu l'occasion de rechausser les skis, retrouver ses marques sur la piste, et jouer avec la peur avant de se lancer dans l'une des descentes les plus importantes de sa carrière : "Je me suis fait des petites frayeurs. J'ai poussé, j'ai vu les limites et dimanche je vais tout mettre en ordre." Pour comble l'écart au classement et prendre le petit globe, Cyprien Sarrazin a quasiment l'obligation de s'imposer. Ce vendredi, il a annoncé la couleur en battant une première fois Marco Odermatt, qui a réalisé son pire résultat de la saison en Super-G. Il y a de quoi y croire.