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Julien Lizeroux : "La compétition sans être performant, c'est pas mon kiff"

Julien Chesnais

Mis à jour 27/01/2021 à 00:54 GMT+1

SCHLADMING - Julien Lizeroux a disputé mardi à 41 ans la dernière course de sa carrière. Pour justifier son choix de dire stop en plein milieu de l'hiver, le double vice-champion du monde en 2009 a expliqué qu'il ressentait "le poids des années".

Julien Lizeroux en 2021 à Schladming

Crédit: Getty Images

Vingt-un ans et trois jours après sa première course de coupe du monde, Julien Lizeroux a tiré sa révérence ce mardi soir à Schladming. Il l'avait annoncé la veille sur les réseaux sociaux, via une drôle de vidéo fidèle au personnage, accompagnée de deux petits mots, “The End”. Le timing de son annonce avait un peu surpris. Pourquoi partir à la retraite en plein milieu de l’hiver, à quelques jours seulement d’un week-end à Chamonix qui.aurait pu constituer un jubilé de choix à domicile ?
Le Plagnard de 41 ans a livré ses premières explications mardi soir. Il voulait boucler la boucle en Autriche. Là où tout a commencé, le 23 janvier 2000 à Kitzbühel. Et là où tout devait donc finir, à Schladming, le 26 janvier 2021, dans “le temple du slalom”. "J’ai choisi l’Autriche, car pour moi c’est le pays du ski alpin, a-t-il affirmé avant la course au micro de la FIS. Et Schladming est ma course préférée. Bien sûr il n’y a pas de public aujourd’hui, mais je voulais absolument terminer ici. Je ne suis pas du tout triste, mais c’est vrai que ça se bouscule pas mal dans l’estomac."
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Lizeroux, c'est fini : sa dernière manche et ses adieux émouvants

L'hommage de Tessa Worley

Sur la Planai, le slalomeur aux trois victoires en Coupe du monde et deux médailles aux Mondiaux de Val d’Isère n’a jamais fait mieux que quatrième, mais c’est ici qu’il a signé ses derniers points en Coupe du monde, l’an dernier (12e). Depuis, il avait enchaîné sept courses sans jamais se qualifier pour une seconde manche, reculant ainsi progressivement sur la start-list. Il est ainsi parti avec le dossard 38 lors de cette première manche de Schladming, le 172e et dernier départ sa carrière, conclu au 35e rang à 45 centièmes du top 30 qualificatif.
Un peu plus tôt dans l’après-midi, comme un hommage qui ne pouvait pas être plus beau, sa compagne Tessa Worley s’était imposée à Kronplatz, signant la 14e victoire de sa carrière et la première depuis 27 mois. La double championne du monde en avait profité pour glisser un “bravo chéri” une fois la ligne d’arrivée franchie. "Tessa c'est un beau cadeau. Je suis très content, aujourd'hui elle avait un grand sourire, je suis très heureux", s’est réjoui Lizeroux, qui tenait à ce que son dernier jour soit “un jour de fête” et envisage de “rester dans le milieu du ski.”
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"J'ai toujours dit que ce serait moi qui déciderait"

"J'ai toujours dit que ce serait moi qui déciderait, j'adore la compétition, mais sans être performant c'est pas mon kiff", a poursuivi Lizeroux une fois la course terminée. "Le poids des années je le sens, la passion est toujours intacte et j'ai la chance de pouvoir terminer ma carrière sur mes deux jambes. Il fallait juste terminer cette histoire, cette aventure." Plus de deux décennies à régaler sur les pistes et en dehors, cisaillées par de multiples blessures mais riches d'un palmarès qui restera assez haut placé dans l'histoire du ski français, avec trois victoires en coupe du monde (Kitzbühel et Kranjska Gora en 2009, Adelboden en 2010), deux médailles d'argent aux Mondiaux de Val d'Isère et de l'or sur l'épreuve par équipes de Saint-Moritz.
"Ca a été exceptionnel, relève le Plagnard. Hier à la réunion, David (Chastan, le patron des Bleus), disait qu’il y avait heureusement plus de bons moments que de mauvais. Je lui ai dit que je n’étais pas d’accord. Moi j’ai 90% de mauvais moments et 10% de bons moments. Mais les 10% sont tellement bons qu’ils surpassent largement tout le reste
Pour conclure, fidèle à son franc-parler, il disait :”J’entends beaucoup de sportifs dire qu'ils ont fait beaucoup de sacrifices pour leur carrière. Moi, je n’ai fait aucun sacrice dans ma vie. J’ai fait peut-être des efforts. Mais ça a toujours été du plaisir. J’ai reçu deux messages hier, où l’on m’a dit que j’allais pouvoir désormais me faire plaisir en skiant. Je leur ai dit :"mais moi je me fais plaisir tous les jours depuis tout gamin" ! La compétition c’est un vrai plaisir, de pouvoir être capable de courir dans des endroits comme Schladming. J’ai rêvé devant ces courses en Autriche, je suis très très fier d’y avoir participé. Et d’en avoir gagné quelques unes.”
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