Cyprien Sarrazin, retour aux sources : "Me refaire plaisir en géant"
On l'avait quitté battu par Marco Odermatt et les éléments à Saalbach, déçu de ne pouvoir défendre ses chances au général de la descente après une ultime annulation, on retrouvera Cyprien Sarrazin dimanche en géant à Sölden. Un vrai retour cette fois après deux courses disputées seulement la saison dernière dans la discipline qui l'a lancé en Coupe du monde.
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Video credit: Eurosport
Avant d'être l'un des deux meilleurs descendeurs du monde, Cyprien Sarrazin était un géantiste quasi exclusif. C'est dans cette discipline au carrefour des autres qu'il a longtemps écumé la Coupe du monde, glanant un premier bouquet, bien avant les quatre suivants, en géant parallèle à Alta Badia fin 2016. Parce que son style correspondait finalement bien à la vitesse, le dauphin de Marco Odermatt en descente la saison dernière a abandonné temporairement le géant. Il y reviendra cette saison avec la volonté de s'y faire plaisir d'abord mais aussi de s'en servir pour progresser en descente.
Voilà bientôt deux ans que le meilleur skieur français de la saison dernière n'a pas vu une deuxième manche en géant, un de plus qu'il n'est pas entré dans un Top 10 dans la discipline de ses premiers amours. S'il n'a participé qu'à deux manches de Coupe du monde la saison dernière, c'est à cause d'une double volonté. Sarrazin et ses entraîneurs voulaient se concentrer sur la descente et les blessures l'ont parfois privé de courses qu'il avait notées à son agenda. Contrairement à ce que ses résultats laissent penser, tout ne fut pas rose pour lui la saison dernière.
Aussi calme en géant en descente ?
Ce dimanche, c'est devant Marcel Hirscher, dont il salue évidemment le retour, qu'il s'élancera. Ses 500 points WCSL lui permettent d'éviter un départ avec les dossards 69 et 71 comme à Alta Badia l'an dernier où il avait vécu "un sacré calvaire" (sortie en 1re manche une fois, pas qualifié pour la 2e la seconde). Grâce à sa grande saison en descente, Sarrazin s'est remis dans de bonnes conditions pour le géant. "Ce retour, c'est cool, dit-il à Eurosport. Je suis content. J'ai encore des choses à montrer en géant. Il y a tout à faire, je n'ai pas de pression."
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Sarrazin : "J'ai encore des choses à montrer en géant"
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Comprenez que la vitesse sera toujours l'objectif numéro un de Cyprien Sarrazin. Double vainqueur à Kitzbühel, le Français est passé trop près d'un exploit immense à l'échelle du sport français en terminant 2e du général de la spécialité, qu'il ne peut tirer un trait sur l'affaire. "Cette sensation que j'ai eue sur la vitesse, je n'avais pas eu le temps de vraiment l'avoir en géant, explique-t-il à notre micro. Avec la préparation que j'ai faite, j'ai retrouvé cette sensation. Je suis vraiment content d'enfin me refaire plaisir à aller vite en géant, à accepter cette vitesse. Là où avant j'avais un peu des blocages."
Le géant pour être encore plus fort en descente
Sarrazin est un spécimen rare. Là où d'autres n'acceptent pas les vitesses folles que l'on peut atteindre en descente, lui avait plus de mal à la juguler en géant, là où il faut prendre des décisions plus vite. Il est plus serein à 130 km/h qu'à 100 finalement et fait moins de fautes à haute vitesse. La descente lui a appris à jauger les risques et leurs récompenses éventuelles. "Ce calme que j'ai retrouvé (en descente, ndlr), je me suis entraîné à l'avoir en géant, poursuit-il. J'ai trouvé une sérénité dans mon ski qui va se retranscrire en géant." Chez lui comme chez d'autres, les différentes disciplines se nourrissent. La descente servira en géant et il espère bien que l'inverse soit vrai aussi.
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"C'est ultra-important pour la vitesse", rappelle-t-il. Si les deux disciplines semblent éloignées, l'art de la courbe nécessaire pour briller en géant rendrait son arsenal plus complet encore en vitesse. "Je ne ferai pas du géant seulement pour progresser en vitesse", se corrige immédiatement le roi de Kitzbühel la saison dernière. Seulement, varier les plaisirs aura plusieurs avantages pour lui cette saison. Se lancer dès dimanche lui évitera par exemple d'attendre le 6 décembre et la première descente. "Petit à petit", conclut Sarrazin dans un sourire.
(Propos recueillis par FX Rallet)
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