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Désavantage calendaire, irrégularité et absence d’Hirscher : Pourquoi la vitesse rame au général

Christophe Gaudot

Mis à jour 17/01/2020 à 10:13 GMT+1

WENGEN - Après huit ans de règne du technicien Marcel Hirscher, la vitesse espérait pouvoir s’installer à nouveau sur le trône du général. Le pari semble mal parti alors que Kristoffersen et Pinturault dominent la saison. Mais alors pourquoi les spécialistes de la vitesse n’y arrivent plus ?

Dominik Paris

Crédit: Getty Images

L’attente commence à être longue. Le 12 mars prochain, dans moins de deux mois donc, cela fera dix ans qu’un spécialiste de la vitesse n’aura plus soulevé le gros globe de la Coupe du monde de ski. Carlo Janka, adepte de la descente mais aussi habile en Géant, doit savourer encore un peu plus cet accomplissement extraordinaire. Frustrés, comme tout le monde, par l’ogre Hirscher, les spécialistes de la vitesse ont aussi été battus par Ivica Kostelic en 2011 et semblent voués à l’être par Henrik Kristoffersen ou Alexis Pinturault en 2020. L’attente pourrait donc se prolonger encore un peu.
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SKI ALPIN 2009-2010 Wengen Carlo Janka

Crédit: AFP

Problème de régularité ?

Serpent de mer du grand cirque blanc sur la décennie 2010, l’avantage, supposé ou réel - nous y reviendrons - des techniciens pour le classement général, a beaucoup fait parler. L’an dernier par exemple, Vincent Kriechmayr, avait pointé ce déséquilibre : "Dominik Paris est incroyable. Mais même s'il avait gagné toutes les épreuves de vitesse, il n'aurait pas pu gagner au général". Pour l’Autrichien, Paris, deuxième du général de la descente et dominateur en Super-G, aurait dû finir deuxième derrière Hirscher "et non Kristoffersen (finalement 3e) ou Pinturault (finalement 2e) ".
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Dominik Paris a remporté les deux descentes de Bormio 2019

Crédit: Getty Images

Avec sept succès contre deux chacun au Norvégien et au Français, l’Italien avait des arguments mais il n’avait pas, à l’inverse, l’un des tous meilleurs skieurs de tous les temps dans ses disciplines de prédilection. "On a peu oublié qu’ils (les spécialistes de vitesse) manquaient de régularité", soulignait de son côté Alexis Pinturault avant le début de la saison en cours. On comprend que le Français, candidat au gros globe, voit d’autres explications à cette disette de la vitesse sur le gros globe. Une disette toute récente d’ailleurs puisque dans les années 90 et 2000, les noms des Alphand, Maier, Eberharter ou Miller apparaissent bien plus souvent au palmarès que ceux des Raich, Svindal (à son époque “technique) ou Tomba.

Kilde seul adversaire des techniciens

Faisons les comptes. Cette saison, les techniciens ont ou pourront inscrire des points sur 23 épreuves (9 géants, 12 slaloms et 2 géants parallèles) contre 18 pour les spécialistes de la vitesse (10 descentes, 8 super-G). Enfin, trois combinés peuvent sourire à l’un ou l’autre des types de skieurs. Le premier, à Bormio à la toute fin de 2019, est tombé dans l’escarcelle d’Alexis Pinturault devant Aleksander Aamodt Kilde. En modifiant l’ordre de départ du slalom, à savoir que les meilleurs temps du super-G partent en premier, la Fédération internationale a voulu aider les adeptes des épreuves de vitesse. Ça n’a pas (encore ?) suffit.
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Aleksander Aamodt Kilde

Crédit: Getty Images

Avant le weekend à Kitzbühel, Henrik Kristoffersen (611 points) mène la danse au général devant Alexis Pinturault (533 points) et Aleksander Aamodt Kilde (519 points). Dominik Paris, 4e avec 454 points, est un peu plus loin malgré ses deux succès et quatre podiums. L’adversaire des techniciens serait donc plutôt le Norvégien, Kilde. Mais celui-ci n’a pas encore gagné cette saison. Il occupe la 4e place du général de la descente et la troisième de celui du super-G.
Pire, le présage n’est pas bon : Kilde est déjà devancé par Kristoffersen et Pinturault alors qu’il reste 11 épreuves de vitesse pour 13 techniques (et 2 combinés). On l’aura compris, il n’est pas favori pour le gros globe, loin de là. Il faut dire que l’absence d’Hirscher permet à Kristoffersen et Pinturault, déjà sur le podium du général en 2019, d’inscrire plus de points et plus souvent cette saison. Le problème de Kilde, Paris et les autres semble donc insoluble. A moins de dominer de la tête et des épaules la vitesse jusqu’à la fin de saison. Ça commence à Wengen dès ce samedi.
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