Les Bleus pas loin

Avec leur inattendue 5e place dans le sprint par équipes, Jean-Marc Gaillard et Cyril Miranda ont signé mercredi le meilleur résultat de l'équipe de France de ski de fond à Liberec, mais peinaient à s'en contenter, tant ils ont cru au podium. Les yeux rougis par l'effort ou les larmes, Gaillard a eu du mal à ravaler sa déception: "On n'a jamais été aussi prêt de la faire cette médaille, c'est un peu dur. On a vu qu'il y avait moyen de faire quelque chose", admet le Haut-Savoyard de 28 ans, 7e au classement mondial.

Pour deux secondes et quelques dixièmes, les Français ont dû se contenter d'une place d'honneur, derrière les favoris norvégiens Johan Kjoelstad et Ola Vigen Hattestad, les Allemands et les Finlandais. Associés pour la première fois, Gaillard et Miranda n'avaient pourtant pas fait d'étincelles en demi-finales, arrachant leur qualification dans la douleur. En finale, en revanche, ils ont joué crânement leurs chances, passant même en deuxième position lors du dernier passage de relais: "C'est là que cela se joue pour le podium, si on ne passe pas le relais en bonne position, c'est difficile de viser une médaille", expliquait après coup Gaillard.

Le nouvel homme fort de l'équipe de France a hésité jusqu'à lundi à participer à ce sprint par équipes, tant sa 54e place en poursuite l'avait déstabilisé. Il s'est rassuré avant le relais vendredi et le 50 km dimanche. Dixième du sprint la veille, Miranda, 23 ans, a de nouveau montré qu'il avait du tempérament et du talent. Le Jurassien, vice-champion du monde 2008 de sprint chez les moins de 23 ans, a fait jeu égal jusqu'à 200 m de la ligne d'arrivée avec de "sacrés clients" comme le Norvégien Hattestad, roi incontesté du sprint, l'Allemand Teichmann et le Finlandais Sami Jauhojaervi.

"Cinquième, c'est une super place, il y a bien sûr des regrets de ne pas être sur le podium, mais c'est bien pour la suite" , souligne Miranda. "J'ai fait un bon championnat avec une 5e et une 10e place, je venais bien sûr pour les médailles, on verra ce qui se passera l'année prochaine (aux JO de Vancouver), c'est là que je veux frapper fort", prévient-t-il. Chez les dames, les Françaises n'ont pas passé le stade des demi-finales alors que le titre est revenu sans surprise aux Finlandaises Aino Kaisa Saarinen et Virpi Kuitunen, qui ont dominé la finale devant la Suède et l'Italie.