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Ronnie O'Sullivan : "J'ai reçu un don et j'essaie de l'utiliser autant que possible"

Laurent Vergne

Mis à jour 24/04/2022 à 16:03 GMT+2

CHAMPIONNAT DU MONDE - Joueur le plus doué de l'histoire du snooker, Ronnie O'Sullivan se sent comptable de ce talent hors normes qu'il sait être le sien. C'est la raison pour laquelle à plus de 46 ans, le champion anglais continue de jouer. Et de briller. Redevenu numéro un mondial, il a impressionné lors de ses deux premiers matches au Crucible. Mais le septième titre est encore loin.

5 minutes, 8 secondes : il y a 25 ans, Ronnie O'Sullivan signait le 147 le plus rapide de l'Histoire

Ronnie O'Sullivan n'avait pas spécialement été gâté par le tirage au sort au Crucible. David Gilbert au premier tour, Mark Allen en huitièmes de finale, le sextuple champion du monde est tout de suite entré dans le vif du sujet. Résultat, deux victoires nettes et sans bavure. La seconde a été particulièrement impressionnante. Allen a été balayé (13-4), emporté par la maestria adverse. Ce fut du grand O'Sullivan.
"Parfois, quand vous affrontez Ronnie, vous n'avez pas un seul coup à jouer, vous ne voyez pas une bille pendant longtemps. Le match est fini, vous n'avez rien compris et vous vous demandez si vous êtes vraiment encore un joueur de snooker tant vous avez peu vu la table", a tenté de sourire 'The Pistol' après sa large défaite.
O'Sullivan ira-t-il au bout ? Ce qui est certain, c'est que quand il évolue à ce niveau, ils ne sont qu'une poignée à pouvoir l'inquiéter. "Il a complètement détruit Allen et je l'ai trouvé très solide dans tous les compartiments du jeu, juge le consultant d'Eurosport Jimmy White. Il peut être fier de lui et une victoire comme ça doit lui donner la conviction qu'il est bien le favori de ce tournoi."
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Ronnie le pur 100 : le century de O'Sullivan pour finir en beauté

Mais le septième ciel est encore loin. The Rocket a déjà disputé dix-neuf quarts de finale au Crucible. Un record. Il a remporté six fois le titre. Franchir les deux premiers obstacles, même aussi brillamment, ne lui garantit donc absolument rien. "Il n'y a pas de match facile, même ceux qui ont l'air de l'être ne le sont pas, a rappelé l'Anglais samedi sur Eurosport après avoir achevé sa démonstration de force contre Mark Allen. Il y a la pression d'avant-match, l'enchaînement des sessions, la gestion du score, les doutes, etc. Même quad vous menez largement, vous ne pouvez pas lever le pied. Il faut rester concentré, toujours."
Ce que je n'aimerais pas, c'est perdre en finale ou en demie
Le Championnat du monde est un vrai marathon, du premier tour en dix-neuf frames à la finale, disputée au meilleur des trente-cinq manches. Il sait que la fatigue est inévitablement devant lui, mais il essaie de la tenir à distance, quitte à connaître un gros coup de moins bien après coup : "Je ressens vraiment la fatigue mentale après le tournoi. Tant que je suis en course, je ne m'occupe pas de ça. Je joue, c'est tout. Je suis très endurant, je suis en excellente condition. Puis j'ai tellement d'expérience, ça fait tellement longtemps que je joue au snooker que je sais me gérer pendant un Championnat du monde. Cela se fait naturellement."
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Un century de 131 : O'Sullivan dans ses oeuvres

Mais qu'est-ce qui fait encore courir Ronnie O'Sullivan, à 46 ans, avec ses six titres de champion du monde, sa vingtaine de titres de la Triple Couronne, la gloire, l'argent et le reste ? L'envie d'écrire encore l'Histoire, d'épingler d'autres records ? Non. Le plaisir, plutôt, et une certaine forme d'obligation. Il le ressent ainsi en tout cas. "Je pourrais probablement ne pas jouer ici, ou ne pas jouer au Masters et avoir quand même une super vie, dit-il. Mais je pense que je me dois de jouer. Je le dois aux fans. J'ai reçu un don et je me dois de l'utiliser autant que possible. Ça ne durera pas éternellement alors je tente de m'amuser tant que je peux le faire."
Il n'a pas besoin d'une septième couronne mondiale. Mais il en a envie. Surtout maintenant qu'il a franchi sans encombre les deux premiers tours. Tel est le dilemme du Championnat du monde : plus on avance, plus le rêve devient possible mais plus l'éventuelle chute sera douloureuse. "J'espère un septième titre, je veux vraiment aller au bout. Ce que je n'aimerais pas, c'est perdre en finale ou en demie. Avoir produit tous ces efforts pendant tout le tournoi pour perdre près de l'arrivée, c'est dur. Je préfère encore perdre au premier tour, franchement."
La prochaine étape se nomme Stephen Maguire. Retombé très bas au classement (40e), l'Ecossais vaut intrinsèquement beaucoup mieux que ça. "Il aurait dû être champion du monde, parce qu'il a un jeu de champion du monde", dit de lui O'Sullivan. En sortant successivement Shaun Murphy, finaliste de l'édition 201, puis la pépite chinoise Zhao Xintong, Maguire a prouvé à quel point il pouvait être dangereux.
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