Championnats d'Europe par équipes I Les Bleus en finale I "Un leader exceptionnel" : Félix Lebrun, le costume lui va si bien

C’est un exploit qui porte sa marque. Félix Lebrun a parfaitement assumé le leadership de l’équipe de France pour faire tomber l’Allemagne samedi à Zadar, en demi-finale des championnats d’Europe par équipes (3-1). Le talent du Français de 19 ans, essentiel pour ramener les Bleus dans le match avant de sceller leur succès, a été sublimé par sa capacité à prendre ses responsabilités.

Félix Lebrun, leader essentiel de l'équipe de France contre l'Allemagne aux championnats d'Europe par équipes

Crédit: Getty Images

L’Allemagne n’avait pas connu ça depuis 2005. Félix Lebrun n’était pas encore né. Il n’avait jamais été en mesure de voir les Allemands manquer une finale d’un championnat d’Europe par équipes. La série a pris fin. Il n’en est pas le seul responsable. Mais certainement le principal. En apportant deux des trois points de la victoire tricolore (3-1) samedi en demi-finale, "Féfé" restera l’homme fort de ce qui ressemble furieusement à un véritable exploit.
Le mieux classé de l’équipe de France (5e mondial) avait forcément un rôle crucial à jouer pour guider les Bleus à leur première finale dans la compétition depuis 27 ans. Il en a même joué plusieurs. Le premier était peut-être le plus difficile. Remettre les Tricolores sur les bons rails n’avait rien d’une évidence après la démonstration de Benedikt Duda, vainqueur en trois sets de son frère Alexis (11-7, 11-9, 11-6).

"Félix a fait du Félix"

La confiance était alors du côté de l’Allemagne et cela s’est senti dans le jeu d’un Patrick Franziska survolté. C’est peu de dire que le 15e mondial a mené la vie dure à un Félix Lebrun dos au mur en le forçant à disputer cinq sets (11-6, 7-11, 11-6, 8-11, 11-7). "Le premier match était difficile, on était mené 1-0 et si je perdais on se retrouvait en mauvaise posture, a résumé le Français après la demi-finale sur la Chaîne L’Equipe. C’était une pression supplémentaire, mais d’être allé chercher ce match, ça m’a libéré."
Cela s’est déjà senti dans la cinquième manche, pleine de maîtrise. Il y avait un supplément d’âme dans le jeu déjà truffé d’atouts de Félix Lebrun. Comme s’il était investi d’une mission, porté par la responsabilité que seule une compétition par équipes peut donner. Il fallait au moins ça pour venir à bout de Duda. "Félix a fait du Félix quoi, du très solide, résumait Simon Gauzy, lui aussi déterminant pour donner l’avantage aux Bleus avec sa victoire contre Dang Qiu (11-8, 11-6, 12-10). On a un leader exceptionnel."
Un leader dont la confiance est inébranlable, aussi. Félix Lebrun a donné l’impression de dérailler quand il a perdu huit points consécutifs, dont quatre balles pour mener deux manches à rien, entre la fin du deuxième set et le début du troisième set. "Je me dis que je mène 1-0, 10-6, a-t-il raconté en zone mixte après la rencontre. OK j'ai perdu le set mais je sais que j'ai des solutions. J'ai pris un peu le temps aussi de souffler et je suis reparti." "Je suis très heureux de m’en être sorti, ça aurait pu tomber de son côté, reconnaissait-il quelques minutes plus tôt sur La Chaîne L’Equipe. Mais c’était pour nous."

"J'aime cette atmosphère-là"

Et pour cette équipe qu’il incarne si bien. Félix Lebrun en est un leader indispensable et l’a brillamment montré contre l’Allemagne. Mais s’il a su se sublimer pour donner le meilleur de lui-même, c’est bien parce qu’il a ressenti la puissance du collectif dont il fait partie. "J'ai toujours très bien joué par équipes parce que j'aime cette atmosphère-là, a-t-il expliqué. Je me sens bien, j'ai ce soutien dont je peux avoir besoin de temps en temps dans des moments plus difficiles."
Au-delà de son talent, c’est ce dont il avait besoin pour connaître la joie d’une finale, la première pour les pongistes tricolores depuis 1998. "J'espère qu'on va aller chercher le titre avec tout le monde, a promis Félix Lebrun en zone mixte. On est en finale et on va essayer d'aller chercher un titre plutôt que de défendre. On ne l'a jamais eu en tant qu'équipe, nous cinq." C’est l’objectif suprême du leader. Et s’il a bien prouvé quelque chose contre l’Allemagne, c’est que cela lui tenait à cœur.
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