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Après Novak Djokovic, Vasek Pospisil plaide pour la création d’un syndicat des joueurs

Maxime Battistella

Mis à jour 03/08/2019 à 19:41 GMT+2

Alors que le tennis mondial traverse une crise de gouvernance, ses acteurs principaux se déchirent sur la politique à mener pour le futur de ce sport. Le Canadien Vasek Pospisil, a publié vendredi une lettre ouverte pour la création d’un syndicat des joueurs, une proposition déjà formulée par Novak Djokovic début 2018.

Vasek Pospisil à Wimbledon en 2019

Crédit: Getty Images

Ce n’est un secret pour personne, le sport de haut niveau est une affaire de gros sous. Et en coulisses, le tennis traverse actuellement une période agitée en la matière. Après la réforme de la Coupe Davis facilitée par l’entrée en scène du groupe Kosmos de Gerard Piqué et de ses milliards de dollars, la création de l’ATP Cup en janvier prochain pour la concurrencer, le conseil des joueurs présidé par le numéro 1 mondial Novak Djokovic a connu quelques remous dernièrement avec les démissions spectaculaires de Dani Vallverdu, Jamie Murray et Robin Haase. Le Serbe, qui a œuvré pour le départ du président de l’ATP Chris Kermode à la fin de l’année et a plaidé pour la création d’un syndicat des joueurs, ne fait donc pas l’unanimité, mais il a reçu le soutien implicite d’un de ses collègues, le Canadien Vasek Pospisil, dans une tribune publiée le journal canadien The Globe and Mail, vendredi.
Issu d’une famille tchèque qui a émigré au Canada pour fuir le communisme, Pospisil, 29 ans et actuel 207e joueur mondial (25e à son meilleur en 2014), a commencé par décrire les sacrifices faits par les siens pour qu’il puisse vivre son rêve de devenir tennisman professionnel. Et s’il admet bien gagner sa vie, le Canadien s’interroge sur la répartition des profits sur le circuit qu’il juge inéquitable. "J’ai été élu membre du Conseil des joueurs il y a un an (…) parce que je voulais en savoir plus. Je voulais comprendre pourquoi les Grands Chelems ne redistribuaient que 14 % de leurs bénéfices (7 % pour les joueurs et 7 % pour les joueuses) alors que dans la plupart des sports professionnels la part réservée aux athlètes est proche de 50 %", explique-t-il.
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Pospisil critique l'organisation du Board

Ces dernières années, les Grands Chelems ont régulièrement et substantiellement augmenté leurs dotations, à l’image du prochain US Open dont la dotation record s’élèvera à 57 millions de dollars (soit 50 millions d’euros). Mais pour Pospisil, ce n’est pas assez. Et ce n’est pas une question d’avidité selon lui. "Les membres du top 50 gagnent très bien leur vie, mais au-delà de la 100e place mondiale, la réalité, c’est que si vous prenez en compte les frais de déplacement et les salaires versés aux équipes qui vous entourent, la plupart des joueurs perdent de l’argent à la fin de l’année", fait-il remarquer.
Pour Pospisil, le principal frein à une meilleure répartition des profits réside dans la structure actuelle de la gouvernance du circuit. Au sein du "Board" de l’ATP, les représentants des joueurs et des tournois bénéficient de trois voix chacun. Et en cas d’égalité 3-3 sur ces désaccords financiers, "rien ne change", déplore le Canadien. "Finalement, les athlètes n’ont aucun pouvoir dans ce système. Donc pourquoi ne pas former un syndicat des joueurs, semblable à ce qui existe dans les autres sports majeurs ?"

Dans les pas de Djokovic

La proposition n’est pas nouvelle. Elle fait directement écho à celle d’un certain Novak Djokovic, lors de l’Open d’Australie 2018. A l’époque, le Serbe avançait ses pions avec l’objectif de réorganiser la gouvernance du tennis mondial, de façon à donner davantage de pouvoir aux joueurs. S’il est parvenu depuis à écarter le président actuel de l’ATP Chris Kermode de l’équation, le numéro 1 mondial se trouve néanmoins dans une position plus embarrassante désormais. Lors de Wimbledon, il a ainsi refusé de répondre à des questions gênantes sur son soutien au membre du Board Justin Gimelstob, condamné dans une affaire d’agression et poussé à la démission en mai dernier.
Des joueurs de renom comme Andy Murray ou Stan Wawrinka avaient d’ailleurs pris la parole pour réclamer le départ de l’ancien joueur américain de son poste de dirigeant du tennis mondial. Dans une autre tribune au Times, le Vaudois avait estimé, de son côté, que le problème ne venait pas "de la structure, mais des gens" qui la composaient. Finalement, Pospisil et Wawrinka et leurs opinions contraires symbolisent bien l’état actuel de leur sport où la division et la confusion règnent en coulisses.
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