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Après une mauvaise tournée sud-américaine, Arthur Fils est en plein doute : "Peut-être qu'il s'est mis trop de pression

Maxime Battistella

Mis à jour 05/03/2024 à 08:37 GMT+1

Arthur Fils a connu un mois de février très compliqué lors de sa tournée sud-américaine avec une victoire en trois tournois. Alors que sa progression avait impressionné en 2023 pour sa première année sur le circuit ATP, le jeune Français marque le pas en ce moment. S'il n'y a pas lieu de paniquer en l'état, il doit inverser la tendance s'il veut se qualifier pour les Jeux Olympiques.

Un bijou de volée : la sensation Fonseca domine Garin après Fils

Une colère non maîtrisée et le signe d'un joueur qui manque de sérénité. A Santiago du Chili lors de son quart de finale perdu face à l'Espagnol Pedro Martinez, 101e joueur mondial, Arthur Fils a passé ses nerfs sur le superviseur à un changement de côté. La raison ? L'état déplorable et dangereux des courts en terre battue du tournoi ATP 250 où les balles s'enlisaient au rebond. La plainte était légitime, d'autant plus que, comme il l'a précisé dans une story sur Instagram, le jeune Français s'est fait mal à la cuisse droite dans ces conditions. Il n'empêche, quelque chose ne tourne pas rond en ce moment pour lui.
En trois tournois en février en Amérique du Sud, Fils n'a donc joué que quatre matches pour un seul gagné au Chili contre Thiago Seyboth Wild (6-3, 6-3). À Rio, il a même été balayé par le tout jeune Joao Fonseca (6-0, 6-4), alors 655e mondial (désormais 342e) et s'est ouvertement demandé, désabusé, si son travail sur terre battue allait payer. Avec le recul, on peut se demander s'il a bien fait de s'embarquer dans cette aventure alors que les Masters 1000 d'Indian Wells et Miami sur dur vont animer le mois de mars. Et ce même si l'on en percevait bien l'intérêt dans une année où Roland-Garros accueillera non seulement un tournoi du Grand Chelem, mais aussi les Jeux Olympiques.
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Fils a réglé la mire : sa victoire contre Seyboth Wild en vidéo

Il a énormément de qualités, il ne les a pas perdues en quelques semaines
Qui de mieux que Sergi Bruguera, double vainqueur du côté de la Porte d'Auteuil, pour l'accompagner dans cette optique sur le papier ? Le terrain a livré une autre réalité. "C'est un choix, une option. Il ne faut pas forcément toujours remettre en question ses choix et surtout pourquoi on les fait. Il ne doit pas être content, c'est sûr. Pas seulement du résultat brut, mais aussi de la manière, du niveau de jeu. Il s'est créé une structure de grande qualité avec Seb' (Grosjean) et (Sergi) Bruguera. Peut-être qu'il s'est mis trop de pression, trop vite sur cette saison 2024. C'est vrai que l'an dernier, il est monté comme une flèche à une vitesse dingue et il a envie de continuer sur sa lancée", observe Arnaud Clément, consultant pour Eurosport.
Il est tout de même trop tôt pour paniquer. Tous les joueurs (ou presque) connaissent des creux dans une saison, parlez-en à Carlos Alcaraz qui, à son échelle exceptionnelle bien entendu, connaît une véritable crise de croissance depuis six mois. Tout le début de saison 2024 d'Arthur Fils n'est pas à jeter : il a démarré par deux quarts de finale à Hong Kong et Auckland et lors du premier, son bourreau Andrey Rublev s'était montré élogieux. Le Russe lui avait promis un avenir proche dans le Top 10.
Si février n'a pas ressemblé à janvier, pourquoi mars ressemblerait-il forcément à février ? Fils a le tennis pour se remettre vite sur les rails. "Ce n'est pas vraiment un souci, il reste très jeune. Il a énormément de qualités et il ne les a pas perdues en quelques semaines. Ce qui compte, c'est le travail qu'il fournit. Des retours que j'ai, il travaille bien donc ça va payer dans les semaines qui viennent. Je ne suis pas très inquiet pour Arthur, même s'il doit être frustré de cette période. Je pense qu'il va assez vite en sortir", considère Arnaud Clément.
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Fils stoppé par Rublev : le résumé du match

Sous la pression de Cazaux dans la course aux Jeux

Une réaction rapide ne serait pas mal venue, effectivement. D'abord pour sa confiance, primordiale pour poursuivre sa progression, ensuite dans l'optique d'un objectif à court terme : la qualification pour les Jeux de Paris. A trois mois du verdict le 10 juin, au lendemain de Roland-Garros, Fils est en position de 4e et dernier qualifié français à la "Race" olympique, talonné par Arthur Cazaux, 42 minuscules points derrière lui. Or, ce dernier semble bien digérer son aventure à l'Open d'Australie (8e de finale en battant Holger Rune au passage) puisqu'il a réussi à sortir des qualifications et franchir un tour à Dubai.
Si sa cuisse droite le lui permet, Arthur Fils a donc tout intérêt à se relancer à Indian Wells puis Miami. Mais sa stagnation dans la hiérarchie mondiale et sa mauvaise dynamique ne vont pas lui faciliter la tâche. "A Santiago du Chili, ce n'était pas le cas, mais avec son classement (43e mondial cette semaine, NDLR), il n'y a pas forcément une grosse protection au niveau du tableau. Il est possible de jouer vite une tête de série, même si ce ne sera pas le cas au 1er tour dans les deux premiers Masters 1000", fait enfin observer notre consultant.
En cas de mois de mars délicat, Fils aura grillé tous ses jokers dans l'optique des Jeux et il lui faudra changer la dynamique sur terre battue. Pas évident vu de ses résultats récents sur la surface. A moins effectivement qu'il n'ait essuyé les plâtres en Amérique du Sud pour en récolter les fruits en Europe au printemps. C'est à leur capacité de rebond que l'on reconnaît les champions. A lui de montrer qu'il en a l'étoffe.

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