Réussir le coup des Jeux

TOURNOI OLYMPIQUE, finale messieurs

Est-ce la chaleur, les problèmes de concentration des vedettes placées dans une ambiance fort différente de celle du circuit de l'ATP, la perspective de l'US Open, troisième tournoi du Grand Chelem qui commence dans huit jours, ou encore le faible enthousiasme d'un public souvent clairsemé ? Toujours est-il qu'aucun des favoris n'est allé plus loin que les quarts de finale.

Le plateau était pourtant alléchant avec les deux meilleurs joueurs du monde, le Suisse Roger Federer et l'Américain Andy Roddick, et la plupart de leurs challengers.

Depuis la victoire d'Andre Agassi à Atlanta, suivi de celle d'Evgueni Kafelnikov à Sydney, le tennis olympique avait pris la bonne habitude de couronner des vainqueurs de tournois du Grand Chelem, comme ce fut toujours le cas chez les femmes (Graf, Capriati, Davenport, Venus Williams).

Cette fois-ci, les deux prétendants ont des références plutôt maigres et ne semblent pas non plus partis pour être les stars de demain, à moins qu'un titre olympique complètement inespéré ne donne un coup de fouet à leur carrière.

A 24 ans, Nicolas Massu, 14e mondial, ne peut plus être considéré comme un espoir. Spécialiste de la terre battue, il a remporté quatre tournois dans sa carrière, dont le dernier il y a un mois à Kitzbuehel, mais n'a jamais pu dépasser le troisième tour d'un Grand Chelem.

Il a réussi un joli parcours dans le tableau olympique en s'offrant notamment le Brésilien Gustavo Kuerten au premier tour et l'Espagnol Carlos Moya en quart de finale.

Son concurrent Mardy Fish a été nettement plus favorisé. A part au deuxième tour où il a dû battre l'Espagnol Juan Carlos Ferrero, le tableau avait été déjà bien nettoyé avant son passage. Plus jeune de deux ans que Massu, l'Américain a aussi un CV encore moins fourni avec une seule victoire en tournoi l'an dernier à Stockholm et des résultats en Grand Chelem tout aussi quelconques (3e tour en Australie et à Wimbledon en 2003).

La surface dure d'Athènes est plutôt favorable à son puissant service, mais le Chilien a prouvé en demi-finale qu'il pouvait s'accommoder de joueur de ce style en sortant un autre frappeur américain, Taylor Dent.

Si une victoire de Fish ne fera probablement pas la une des journaux aux Etats-Unis, un succès de Massu déclenchera à coup sûr une vague d'euphorie au Chili, pays qui n'avait jamais remporté de titre olympique avant les tentatives de ses joueurs de tennis.