ATP Bâle : Roger Federer bat Alex De Minaur et remporte son dixième titre à Bâle (6-2, 6-2)

Roger Federer était en mission, il l’a accomplie avec style. Dimanche, le numéro 3 mondial a conclu une semaine parfaite devant son public à Bâle pour aller chercher sa deuxième "decima" en carrière (dix titres dans le même tournoi) après Halle en juin dernier. Bien que volontaire, Alex de Minaur n’a rien pu faire contre un adversaire en état de grâce et vainqueur expéditif (6-2, 6-2) en à peine plus d’une heure de jeu (1h08 précisément). Par la même occasion, le Suisse conquiert le 103e trophée de sa carrière sur le circuit, se rapprochant doucement mais sûrement du record de Jimmy Connors (109).

S’en lassera-t-il à jour ? A le voir en larmes lors de la cérémonie de remise des trophées sous les applaudissements d’un public conquis, on pourrait en douter. Roger Federer a étoffé un peu plus dimanche son immense palmarès, concluant une semaine idéale durant laquelle il n’aura pas lâché le moindre set. En quatre matches joués cette semaine (et non cinq en raison du forfait de Stan Wawrinka), il n’aura passé que 4h20 sur le court, soit un tout petit peu plus d’une heure par tour en moyenne. De quoi peut-être lui laisser de l’énergie pour faire un passage par Paris la semaine prochaine…

Si l’incertitude plane encore quant à sa participation à Bercy, Federer a levé bien des doutes sur sa capacité à briller en indoor à Bâle. Comme il en avait déjà fait la démonstration face à Stefanos Tsitsipas samedi en demi-finale, le numéro 3 mondial affiche une forme physique resplendissante en cette fin de saison. Dimanche, il a totalement étouffé son jeune adversaire qui est pourtant entré sur le court avec la volonté claire de déboulonner la statue du Commandeur.

Courant sur toutes les balles, De Minaur a forcé Federer à s’employer dès son premier jeu de service, remporté après cinq bonnes minutes de lutte. Le problème pour lui, c’est qu’il ne s’est jamais plus retrouvé dans cette position. Echauffé par cette entrée en matière corsée, Federer a déployé toute sa panoplie de coups pour ramener à la raison son challenger. Très dangereux quand il est en position de contrer la puissance adverse, l’Australien n’a pas pu s’appuyer sur la même balle deux fois de suite et a logiquement cédé par deux fois son engagement dans un premier set rapidement abandonné (6-2).

Lorsque l’échange s’est engagé en cadence, De Minaur a pourtant montré qu’il avait bien des arguments à faire valoir, sortant notamment vainqueur d’un rallye ahurissant (et rare avec Federer) de 39 coups. Mais face aux variations et aux changements de rythme du Suisse, qui ne s’est pas privé d’utiliser son slice de revers long de ligne pour casser le rythme avant d’accélérer subitement, il n’a pu que constater les dégâts. Entre la fin de la première manche et le milieu de la suivante (de 4-2 à 6-2, 3-0), la tornade Federer a emporté tout sur son passage alignant cinq jeux pour sceller le sort de la finale.

Exceptionnel à la volée, incisif dans ses attaques, y compris en revers, brillant en passing, le "Maestro" a infligé une véritable leçon de tennis à De Minaur. Mais si l’on devait retenir une chose de sa semaine, ce serait indéniablement la qualité et la précision de son jeu de jambes. A 38 ans, il a encore émerveillé par la légèreté et la grâce de ses déplacements, ce qui lui a permis de prendre la balle très tôt pour faire la différence comme sur la balle de titre. Les amateurs de tennis ne seraient à coup sûr pas contre quelques représentations supplémentaires sous les projecteurs parisiens.