ATP Barcelone : Rafael Nadal éliminé au 2e tour par Alex De Minaur en deux manches (7-5, 6-1)

Il ne savait pas s'il serait capable de soutenir le rythme imposé par Alex de Minaur. Et effectivement, après sa victoire au 1er tour mardi à Barcelone, Rafael Nadal ne bluffait pas. Car mercredi, il s'est heurté de plein fouet à sa réalité du moment, des limites rédhibitoires face à un joueur du niveau Top 10 (l'Australien est 11e mondial). Le Majorquin a bien résisté pendant un set, avant d'être largement distancé par son adversaire qui s'est imposé 7-5, 6-1 en 1h51 de jeu sur le court central de Barcelone. Au 3e tour, De Minaur retrouvera Arthur Fils ou Daniel Altmaier.

Il a longuement salué la foule en sortant du court qui porte son nom. Rafael Nadal a sans doute disputé son dernier match dans le tournoi ATP 500 catalan, lui qui partageait en tout cas ce sentiment en conférence de presse d'avant-tournoi. Vainqueur plutôt convaincant la veille face à Flavio Cobolli pour sa grande reprise, le Majorquin avait toutefois affronté un jeune adversaire extrêmement tendu. Ce ne fut évidemment pas le cas ce vendredi face à un Alex de Minaur qui avait assez d'expérience pour ne pas tomber dans le piège de la fascination pour la légende. Et implacablement, l'Australien a montré à l'Espagnol tout ce qui lui manquait (encore ?) pour rivaliser à ce niveau.

N'allez pas croire pour autant que ce fut un match à sens unique. Il y a eu un vrai combat sur la terre battue catalane pendant plus d'une heure, soit la durée du premier set. Après avoir concédé un break d'entrée face à un rival très solide à l'échange (2-0), et même écarté une balle de double break, Nadal est progressivement monté en température. Il a trouvé plus de volume et de longueur à l'échange et des angles courts croisés qui lui ont permis de faire cavaler De Minaur. L'Australien a alors légèrement baissé en intensité, et suivant le principe des vases communicants, le "Taureau de Manacor" a refait son retard et même forcé son rival à servir pour rester dans cette manche inaugurale (5-4).

Plus bestial et engagé dans ses frappes, surtout côté revers, Nadal a alors donné l'impression de lancer la machine et d'être capable de submerger son adversaire. Ce n'était en fait qu'une illusion. Car quand De Minaur a trouvé son second souffle à 5-5, prolongeant davantage les échanges et se montrant plus incisif dans ces contres notamment le long de la ligne, le Majorquin n'a pas pu répondre. Après avoir cédé blanc son engagement puis la manche, il s'est bien battu pour remporter son premier jeu du second set. Mais c'était le chant du cygne.

Car De Minaur s'est adjugé les six suivants, exposant au grand jour les failles de Nadal. Ses attaques croisées de revers ont fait souffrir le martyr l'Espagnol en défense. Toujours précautionneux au service, ce dernier a manqué de vivacité sur ses reprises d'appuis et ses courses vers l'avant. L'Australien ne s'est pas privé d'user et d'abuser des amorties, remportant quasiment systématiquement le point. Trop souvent en retard et sur l'arrière, l'actuel 644e mondial a accumulé les erreurs sur son coup fort (42 fautes directes en tout). Il a donc vu ce mercredi où il en était réellement. Aura-t-il le temps de combler le gouffre qui le sépare du très haut niveau dans les semaines à venir ? C'est toute la question.