ATP Cologne 2 : Sinner vient à bout de Simon (6-3, 0-6, 6-4) en quart de finale

Le plan était presque parfait. Gilles Simon avait progressivement tissé sa toile autour de Jannik Sinner qui s'est sorti du piège in extremis vendredi. Au terme d'une belle empoignade, le jeune Italien s'est imposé en trois manches (6-3, 0-6, 6-4) et plus de deux heures et demie de jeu (2h34 précisément) en quart de finale à Cologne. Il a fait preuve d'un caractère certain pour se sortir d'un bien mauvais pas dans le dernier set. Pour atteindre sa première finale sur le circuit, il devra se défaire samedi du vainqueur du match entre Alexander Zverev et Adrian Mannarino.

L'an passé, il s'était révélé sur le circuit grâce à une demi-finale à Anvers. Et s'il a préféré l'Allemagne à la Belgique en 2020, il fera au moins aussi bien. A 19 ans, Jannik Sinner a décidément bien des atouts dans son jeu. Et au-delà de sa maîtrise technique impressionnante, l'Italien a déjà de grandes qualités sur le plan mental. Car face à un Gilles Simon inspiré et à la couverture de terrain impeccable cette semaine, beaucoup auraient craqué.

Surtout vu le scénario de la partie. Car s'il avait réussi à imposer sa puissance dans le premier set, Sinner a progressivement perdu le fil, notamment à cause d'une baisse en qualité de première balle, mais pas seulement. En face, Simon, tel un caméléon qui se fond dans son environnement, s'est acclimaté à la violence des frappes adverses. Et s'il n'avait pu que retarder l'échéance d'abord en faisant le "mur", il s'est ensuite parfaitement appuyé sur la cadence adverse pour imposer son rythme. Résultat : le Français a emmené l'Italien dans la filière longue et lui a fait perdre ses repères.

Tant et si bien que Sinner a perdu 8 jeux consécutifs après avoir viré en tête, passant de 6-3 à 6-3, 0-6, 0-2, avec une "bulle" encaissée au passage dans le deuxième set. En contrôle, Simon s'est aussi montré capable de changer brutalement de direction et de vitesse de balle avec des flèches en contres de revers le long de la ligne. L'expérience du Français semblait lui avoir permis de prendre irrémédiablement le dessus. Mais Sinner apprend vite. Et l'Italien a su réappuyer sur l'accélérateur pour débreaker et arrêter l'hémorragie.

Au lieu de s'enfermer dans des gammes du fond, il a repris la direction des opérations avec son coup droit, changeant fréquemment ses zones en attaque. Il a surtout retrouvé une grande première balle (plus de 70 % dans l'ultime acte), notamment sur les points importants. C'est ce qui a fini par faire la différence : quand Sinner a converti 4 balles de break sur 5 dans le match, Simon a payé un faible ratio de 5/21 dont 1 sur 9 dans le 3e set. Après Herbert, l'Italien inscrit donc un 2e Français à son tableau de chasse. Avant un 3e samedi peut-être face à Mannarino ? Zverev ne l'entend sûrement pas de cette oreille, lui qui aimerait prendre contre Sinner sa revanche de Roland-Garros.