Masters Turin 2024 - Carlos Alcaraz, le malade imaginatif
Avec son petit pansement sur le nez pour mieux respirer, Carlos Alcaraz est apparu transfiguré mercredi contre Andrey Rublev (victoire 6-4, 7-6). Pourtant, qu'on ne s'y trompe pas, il est loin d'être guéri. Mais si physiquement il n'a pas encore récupéré, l'Espagnol a travaillé sur son état d'esprit, en se forçant à oublier qu'il n'est pas à 100%. Visiblement, la méthode a du bon...
Alcaraz se refait une santé face à Rublev : les temps forts en vidéo
Video credit: Eurosport
Lors de leur dernière rencontre, à Madrid, au printemps dernier, Andrey Rublev était un peu malade. Pourtant, il avait pris le dessus sur Carlos Alcaraz. Mercredi, à Turin, schéma à front renversé. Souffreteux depuis plusieurs jours, méconnaissable lors de son premier match face à Casper Ruud, "Carlitos" s'est imposé en deux sets (6-4, 7-6) face au Russe. "La prochaine fois qu'on se rencontrera, je ne sais pas, peut-être que j'essaierai de tomber malade la veille", a souri le numéro 3 mondial.
Le sourire, le protégé de Juan Carlos Ferrero l'avait retrouvé. Était-il totalement guéri et à nouveau à 100% physiquement ? Pas vraiment. "Aujourd'hui, je me sentais pratiquement pareil, a-t-il confié. Probablement un peu mieux, mais pas beaucoup." Alors, comment expliquer une telle différence de comportement, de niveau de jeu, et même d'attitude, de visage, de langage corporel. Peut-être parce que tout se passe au moins autant dans la tête qu'ailleurs. Alcaraz n'était pas un malade imaginaire, mais imaginatif. Il s'est conditionné pour oublier autant que possible son état.
Lors de sa conférence de presse d'après-match, une phrase a parfaitement résumé ce changement d'approche : "Je me suis senti super bien sur le court. Enfin, super bien… J'essaie de me sentir super bien." Une sorte de méthode Coué, de force d'auto-persuasion. L'exercice a sans doute ses limites, mais mercredi, il a fonctionné. Il semblait avoir retrouvé de l'allant, de l'envie, de la joie de jouer, d'être là et l'ensemble de son expression tennistique s'en est ressentie.
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Quel retour d'Alcaraz : la balle de match face à Rublev en vidéo
Video credit: Eurosport
Dans ses intentions, Carlos Alcaraz n'était plus le même. Au point que Andrey Rublev, qui affrontait le Murcien pour la troisième fois, ne l'a pas reconnu. "De toutes les rencontres qu'on a jouées l'un contre l'autre, c'est son meilleur match, a-t-il estimé. Il était à son meilleur niveau." Au service, notamment. Rublev, encore : "Habituellement, il va beaucoup plus varier, servir avec beaucoup plus d'effets dans la balle. Aujourd'hui, il a constamment servi très fort très à plat, et comme il a eu un pourcentage de premières balles très élevée…"
Comme il le fait systématiquement, et c'est une de ses grandes qualités, Alcaraz essaie de retenir la leçon de chacun de ses échecs. Face à Ruud, il a visiblement estimé que, même diminué physiquement, il aurait pu et dû faire beaucoup mieux. Ne pas se lamenter sur son sort, en quelque sorte, même si le terme est évidemment très excessif. "Contre Casper, ça a été difficile, je ne me sentais pas bien du tout, mais ça n'a pas d'importance, dit-il. J'aurais dû jouer mieux que ça malgré les circonstances."
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Alcaraz : "Aujourd'hui, j'ai commencé à me sentir mieux"
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C'est donc d'abord son état d'esprit, beaucoup plus positif, qui a servi de base à une prestation de bien meilleure qualité face à Rublev. "Oui, aujourd'hui, poursuit-il, je suis entré sur le court en me répétant que je devais mieux jouer. C'est comme ça. Essayer d'oublier que je ne me sentais pas bien et être concentré sur ce que je dois faire pour être meilleur. Être plus présent dans les longs échanges, dans les frappes de fond de court. Mieux servir, aussi. Le service devait m'être utile aujourd'hui."
Carlos Alcaraz a donc "essayé d'oublier" qu'il était malade. "C'est ce que font les bons ou les grands joueurs de tennis, même s'ils ne se sentent pas bien", conclut-t-il. La chose a l'air simple. Le principe l'est. Son application, lui, demande une sacrée force de caractère. C'est elle qui a maintenu l'Espagnol en vie dans ce Masters, avec un duel à venir contre Alexander Zverev, vendredi, en forme de quitte ou double pour lui.
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