ATP Finals 2025 - Masters Turin - Jannik Sinner : "Je suis un meilleur joueur qu'il y a un an, c'est ça le plus important"
Mis à jour 17/11/2025 à 19:36 GMT+1
Vainqueur du Masters dimanche contre Carlos Alcaraz, Jannik Sinner a trouvé le moyen de frapper encore plus fort en 2025 qu'en 2024. Même s'il ne terminera pas cette fois tout en haut de la hiérarchie au classement ATP. Entre ses deux campagnes épiques, l'Italien refuse de choisir. Il estime en revanche avoir progressé de façon significative dans le jeu. À ses yeux, c'est tout ce qui compte.
Jannik Sinner lors de la finale du Masters 2025.
Crédit: Getty Images
Deux titres du Grand Chelem et le Masters en 2024. Deux titres du Grand Chelem et le Masters en 2025. Jannik a encore fait du Sinner cette saison. Une sorte de copie conforme. Moins de tournois gagnés à l'arrivée, mais une constance hallucinante dans la performance, en témoigne ce "Grand Chelem des finales", de Melbourne à Turin, de Roland-Garros à Flushing Meadows en passant par Wimbledon. Seuls Roger Federer et Novak Djokovic avaient signé une telle "manita" dans l'ère Open sur une même année. Une fois qu'on a dit ça, on a tout dit.
Jannik Sinner a donc d'une certaine manière fait encore plus fort, au moins dans les grands tournois. Il compte certes moins de titres qu'en 2024 et il ne terminera pas numéro un mondial, contrairement à l'an dernier. Mais le petit jeu de la comparaison ne l'intéresse guère. "Honnêtement, je n'ai pas envie de comparer, insiste-t-il. C'est une saison extraordinaire pour moi, comme la précédente était aussi une saison extraordinaire. Finir comme ça, sur une telle série en fin d'année, c'est incroyable." Depuis l'US Open, il a gagné 21 matches sur 22. Sa seule défaite ? Un abandon, à Shanghai. Seules les crampes l'ont terrassé dans ce rush final du calendrier.
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A terre avant une belle accolade : La balle de titre de Sinner
Video credit: Eurosport
Si on continue à travailler et à s'améliorer, les résultats finiront par arriver
S'il se refuse à mettre en confrontation ses deux dernières campagnes, il accepte en revanche de s'autoévaluer en tant que joueur. Là, à ses yeux, le Sinner 2025 a surpassé son devancier. "Je pense que je suis un meilleur joueur qu'il y a un an, c'est ça le plus important, a-t-il jugé dimanche soir à l'Inalpi Arena. Ça fait partie du processus. J'ai toujours dit et j'en suis convaincu : si on continue à travailler et à s'améliorer, les résultats finiront par arriver. Cette année, ça s'est vérifié."
Comme beaucoup de champions dominateurs, Jannik Sinner ne se repose jamais sur ses lauriers. Malgré ce qu'il a déjà accompli, il est en perpétuelle quête de renouveau. Celui qui renonce à devenir meilleur cesse déjà d'être bon. Stagner, même au top, c'est déjà reculer. Cela, il l'a compris. C'est là que sa rivalité avec Carlos Alcaraz est une bénédiction, pour l'un comme pour l'autre. Face à 99,9% de joueurs du circuit, ce qu'ils ont entre leurs mains s'avère suffisant. Mais quand ils se retrouvent, tout est différent. Leur marge est telle aujourd'hui qu'ils peuvent en permanence penser à leurs futures retrouvailles. Tout le reste n'est que péripétie avant le prochain affrontement.
Lorsqu'il a (nettement) buté sur son rival en finale de l'US Open il y a deux mois et demi, Sinner a tout de suite identifié son besoin de proposer autre chose. Son p'tit truc en plus, depuis New York, aura été son service. Le principal axe de travail clairement identifié. "Le travail a payé, surtout au service, souligne-t-il. À l'échange, en fond de court, c'est un peu plus imprévisible. Ça a bien fonctionné, ou du moins mieux. Je pense avoir encore une marge de progression."
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Sinner reste le maître des maîtres : le résumé de sa victoire contre Alcaraz
Video credit: Eurosport
On essaie d'apprendre des meilleurs. Rafa, novak et Roger
C'est notamment avec Simone Vagnozzi, un de ses deux entraîneurs, davantage en charge du jeu lui-même que ne l'est Darren Cahill, que le champion venu du Trentin a œuvré sur sa mise en jeu. Le technicien italien a détaillé dimanche soir ce travail spécifique : "Après l'US Open, nous avons constaté quelques problèmes au service. Nous avons modifié les mouvements et le rythme. Son service a été excellent de Shanghai à Turin. Nous avons surtout la chance d'avoir en Jannik quelqu'un qui progresse très vite et qui assimile rapidement les changements."
S'il a vu son incroyable série de jeux de service remportés tombé dans cette finale au tout début du second set (elle s'est arrêtée au 65e jeu, Alcaraz devenant le premier joueur à le breaker depuis Shelton en quarts de finale du Rolex Paris Masters), l'Italien est resté d'une efficacité assez redoutable, notamment sur sa première balle. Service, premier coup de raquette après le service et retour. Voilà les trois obsessions du clan Sinner. Trois domaines où, aujourd'hui, il compte peu d'équivalent sur le circuit, à part Alcaraz lui-même, bien sûr. Mais trois secteurs, surtout, où il a encore évolué ces douze derniers mois.
À 24 ans, quelle marge possède-t-il encore ? Difficile à dire mais, il y a un an, il semblait complexe d'imaginer qu'il puisse encore avancer de manière significative alors qu'il venait de signer une saison incroyablement aboutie. Pourtant, il l'a fait. "On essaie d'apprendre des meilleurs. Rafa, Novak et Roger, glisse Darren Cahill. Et on essaie d'implémenter de nouvelles choses dans son jeu dès qu'on le peut, pour mettre sans cesse plus de pression sur ses adversaires." "Nous pensons qu'il y a encore des choses sur lesquelles il peut travailler, même après cette victoire, le match montre qu'il y a moyen de faire encore mieux", assure Vagnozzi. Ne jamais cesser de voir plus haut. Même quand on est au sommet.
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