Les plus populaires
Tous les sports
Voir tout

ATP Indian Wells : Cette fois, Carlos Alcaraz est prêt à déboulonner son idole Rafael Nadal

Maxime Battistella

Mis à jour 19/03/2022 à 21:53 GMT+1

ATP INDIAN WELLS - Ecrasé par son glorieux aîné espagnol Rafael Nadal lors de leur premier duel sur le circuit la saison dernière, Carlos Alcaraz a parcouru bien du chemin depuis. A tel point que le protégé de Juan Carlos Ferrero semble désormais avoir les armes pour rivaliser, si ce n'est faire tomber le Majorquin, et ce même si ce dernier est toujours invaincu en ce début de saison.

Le tenant du titre croqué à son tour : Alcaraz continue son festin

C'était il y a un peu plus de dix mois. Le 5 mai 2021 précisément, le jour même de ses 18 ans. Pour l'occasion, le hasard (ou le destin) avait bien fait les choses : Carlos Alcaraz avait eu l'honneur de défier pour la première fois de sa carrière son idole Rafael Nadal, qui plus est devant le public espagnol au 2e tour du Masters 1000 de Madrid. Mais le cadeau avait été aussi extraordinaire qu'empoisonné et la légende majorquine avait très vite renvoyé à ses études (6-1, 6-2) celui que certains annonçaient déjà depuis quelque temps comme son héritier. Mais alors que les routes des deux hommes sont sur le point de se recroiser samedi à Indian Wells, difficile de leur donner tort.
Sur la terre battue de la Caja Magica, Alcaraz avait certes reçu une correction qui en disait long sur le travail encore à fournir pour réaliser son potentiel. Mais il faut bien remettre ce premier duel dans son contexte. En voyant Nadal se dresser de l'autre côté du filet, le natif d'El Palmar avait été submergé par les émotions. C'était comme si un de ses rêves d'enfance se réalisait et son désir de bien faire devant un public si nombreux était si fort qu'il n'avait pas pu donner sa pleine mesure.

Un monde sépare l'Alcaraz de mai 2021 de celui de mars 2022

"Je me souviens que j'étais vraiment nerveux sur le court. Je pense que cette fois, vu que je me suis entraîné plusieurs fois avec lui, je sais mieux comment jouer contre lui. Je pense que ce match va être un petit peu différent. Il peut me détruire à nouveau de toute évidence, mais je ne sais pas ce qu'il va se passer", a-t-il ainsi confié après son quart de finale jeudi soir. Malgré sa précocité exceptionnelle, Alcaraz ne comptait alors que 8 petites victoires derrière lui sur le circuit ATP, pointant à la 120e place mondiale. Emporté par sa fougue et débordé par le rythme imposé par Nadal, il avait quelque peu surjoué (commettant une trentaine de fautes directes), se blessant légèrement aux abdominaux, ce qui n'avait pas arrangé ses affaires.
picture

Nadal n'a fait aucun cadeau à Alcaraz : le résumé de sa victoire

Des étoiles certes plein les yeux, il est aussi ressorti de ce match frustré et déterminé à retenter sa chance dans de meilleures conditions. Et il s'en est donné les moyens, comme les résultats qui ont suivi l'ont prouvé. Dès juillet, Alcaraz a conquis son premier titre sur l'ocre d'Umag en Croatie, puis il est entré pour de bon dans la cour des grands lors de sa percée spectaculaire jusqu'en quart de finale de l'US Open en septembre. Avec au passage son premier Top 5 battu lors d'un match d'anthologie contre Stefanos Tsitsipas. Au Masters Next Gen en novembre, il a confirmé qu'il était le leader incontestable de sa catégorie d'âge en écrasant la concurrence.
Depuis le début de saison, il ne fait que confirmer son exceptionnelle ascension. Si Rafael Nadal est toujours invaincu après 19 matches, son jeune rival, lui, n'a perdu qu'une fois au super tie-break du 5e set à l'Open d'Australie contre Matteo Berrettini. Depuis, il s'est adjugé son premier ATP 500 à Rio et reste sur 10 victoires. Dans le désert californien, il n'a pas perdu le moindre set, laissant une impression formidable sur le court et devenant le plus jeune demi-finaliste depuis Andre Agassi en... 1988. En termes d'expérience, de confiance, de constance, d'intensité et de classement (il est désormais installé dans le Top 20), un monde sépare donc le Carlos Alcaraz de mai 2021 de celui de mars 2022.

Nadal : "Je pense qu'il sera inarrêtable"

D'ailleus, c'est peut-être son idole qui en parle le mieux. "Je pense qu'il sera inarrêtable pour la suite de sa carrière. Il a tous les ingrédients. Il a la passion, une super équipe à ses côtés. Il est assez humble pour travailler dur, c'est un type bien. Il me rappelle beaucoup moi quand j'avais 17 ou 18 ans. Il a le talent et les qualités physiques", a observé Nadal qui n'a pas tari d'éloges à son égard. La transformation physique spectaculaire d'Alcaraz en un an n'est d'ailleurs pas sans rappeler celle du Majorquin entre 2004 et 2005.
picture

Frappes de mule, déplacements, amorties : Alcaraz fait étalage de sa panoplie pour congédier Monfils

Mais si Nadal est aussi conscient du danger, c'est aussi et surtout parce qu'il sait que la nouvelle assurance du gamin repose sur des fondations peut-être aussi solides que le furent les siennes à ses débuts. En Juan Carlos Ferrero, ex-numéro 1 mondial, coach et mentor d'Alcaraz, transparaissent une exigence et une rigueur similaires à celles d'un "oncle Toni" du début des années 2000. La méthode se retrouve jusque dans la mesure et le respect des propos du prodige de Murcie.
"C'est dur de jouer contre Rafa, mais en même temps, je profiterai du moment et du match. Ce n'est pas tous les jours que vous jouez contre votre idole. Je serai heureux même si je perds ce match, mais je suis concentré sur le fait d'évoluer à mon meilleur niveau et d'être capable de saisir mes opportunités", a-t-il encore estimé. Une manière d'affirmer en toute humilité une ambition qui apparaît désormais légitime.

Fier d'Alcaraz, Nadal reste Nadal et ne lui donnera rien

Aussi bien mentalement, physiquement, que tennistiquement, Alcaraz a les atouts pour rivaliser. D'une puissance, d'une explosivité et d'une intensité phénoménales, il limite son déchet à la portion congrue comme son dernier succès net (6-4, 6-3) contre le tenant du titre Norrie, gaucher adepte des bras de fer de fond de court, l'a montré (31 coups gagnants pour 14 petites fautes directes). Sa vitesse de déplacement lui donne également une faculté hors norme à passer de la défense à l'attaque, ce même jeu de transition qui a été et est toujours l'une des grandes forces de… Nadal.
picture

Electricité dans l’air, coups somptueux et show avec Kyrgios : revivez la victoire de Nadal

Reste que le "Taureau de Manacor", malgré un début de tournoi en demi-teinte, a montré contre Nick Kyrgios qu'il restait un monstre capable de hausser considérablement son niveau en l'espace de quelques jeux. Auréolé de son meilleur début de saison en carrière, il surfe sur une confiance qui le place au-dessus de la mêlée. Et il n'a pas l'intention, pour le moment du moins, de passer le flambeau, ne serait-ce que symboliquement.
"Alcaraz va être un grand rival ici et dans les mois prochains, sans aucun doute. Mais en étant un peu égoïste, d'un point de vue personnel, c'est super aussi. Avoir une telle star à venir qui vient de mon pays, c'est fantastique. Je lui souhaite le meilleur. Probablement pas dès samedi quand il jouera contre moi, mais en général", a glissé Nadal dans un sourire. Jusqu'à preuve du contraire, le patron de ce début de saison, c'est lui. A Alcaraz de prouver sur le court que le rapport de forces a bel et bien changé, et que l'élève peut dépasser le maître.
Rejoignez Plus de 3M d'utilisateurs sur l'app
Restez connecté aux dernières infos, résultats et suivez le sport en direct
Télécharger
Partager cet article
Publicité
Publicité