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Avant de défier Rafael Nadal, comment Carlos Alcaraz s'est métamorphosé physiquement

Cyril Morin

Mis à jour 19/03/2022 à 14:00 GMT+1

INDIAN WELLS - Ce fut l’un des changements les plus significatifs de l’intersaison : Carlos Alcaraz n’est plus le même physiquement. Sa prise de poids spectaculaire a ainsi répondu à un besoin identifié par son staff pour les échéances à venir en 2022. Jusqu’ici, l'Espagnol surfe parfaitement sur cette nouvelle arme tant l’impression de puissance qu’il dégage est impressionnante.

Carlos Alcaraz en 2019 versus Carlos Alcaraz en 2022 : une transformation physique bluffante (visuel : Quentin Guichard)

Crédit: Eurosport

Que l’US Open 2021 semble loin. A l’époque, c’est un adducteur douloureux qui avait privé la révélation tennis de l’année d’un duel attendu face à Felix Auger-Aliassime en quarts de finale. "Jouer deux matches de suite en cinq sets, avec un haut niveau à chaque fois, une grosse intensité pendant quatre heures, c’est vraiment compliqué pour moi", expliquait alors un Carlos Alcaraz exténué par son aventure new-yorkaise. A peine six mois plus tard, le propos paraît déjà périmé.
En ce début d'année 2022, c’est une force physique éreintante qui se dégage de l’Espagnol, un cocktail de puissance, d’explosivité et d’endurance qui ont transformé la pépite en un rouleau compresseur imperturbable. Balayé en deux sets secs (6-0, 6-2), Roberto Bautista Agut, pourtant pas le perdreau de l’année et pas le moins endurant du circuit, a payé pour apprendre en 8e de finale.
Prévenu, Gaël Monfils n’a pas pu faire grand-chose non plus jeudi en quarts, submergé par la force d’un gamin déjà géant. "Quand je dis que physiquement il m'a bouffé, ce n'est pas que je suis fatigué, c'est que physiquement ce qu'il me propose, c'est trop fort pour moi, précisait le Français à L’Equipe après sa défaite nette (7-5, 6-1). Comme quand tu joues Rafa (Nadal), tu n'es pas fatigué mais tu prends 2 et 2 sur terre parce que physiquement il te bouffe. À un moment, je ne suivais plus".
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Frappes de mule, déplacements, amorties : Alcaraz fait étalage de sa panoplie pour congédier Monfils

Entre 6 et 8 kilos gagnés en deux ans

Il n’est pas le seul. A Rio, Matteo Berrettini, Fabio Fognini et Diego Schwartzman avaient aussi baissé pavillon face à un joueur en pleine mutation. C’est cependant dès Melbourne que le changement fut le plus perceptible. En l’espace d’une intersaison, Alcaraz avait gonflé, pris de la masse et du muscle. Histoire de pousser le mimétisme avec Rafael Nadal jusqu’au bout, qu’il affronte en demi-finale ce samedi, c’est avec un débardeur exhibant ses biceps saillants que l’Espagnol avait repris la compétition.
Le résultat d’un travail de fond impressionnant mené lors de l’intersaison. Sa fiche ATP affiche 72 kilos tout mouillés. C’est pourtant avec trois kilos de plus qu’il a débarqué à Melbourne, selon les dires de son préparateur physique. "Sur ces 75 kilos, près de 60% représente de la masse musculaire", expliquait ainsi Alberto Lledó à Marca à l’époque. Sur les deux années écoulées, c’est plutôt 6 à 8 kilos qu’il semble avoir gagné.
Si le changement a sauté aux yeux à Melbourne, le travail foncier a été entamé bien en amont. Dès 2019, le fluet Alcaraz est pris en charge physiquement. "Quand on a commencé à travailler avec lui, on a eu un problème, c’est qu’il avait un pourcentage graisseux très faible, rembobinait Lledó pour Punto de Break en début de semaine. Il mangeait très peu, il avait les habitudes alimentaires d’un gamin normal, pas celles d’un sportif de haut niveau".
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Carlos Alcaraz à l'Open d'Australie 2022 (gauche) versus Carlos Alcaraz lors du Masters Next Gen 2021 (droite)

Crédit: Getty Images

Sushis, outil magique et fractionnés

Le menu mis en place pour pallier le manque ferait pâlir n’importe quel diététicien : 4500 calories à ingérer par jour, des protéines, des compléments alimentaires et des… sushis juste avant les matches. Mais l’alimentation n’a évidemment pas été le seul levier de cette transformation. En dehors des courts, le travail fut colossal mais réfléchi.
"Gagner en puissance, ce n’est pas juste soulever des poids, balaye ainsi Lledó. On en a fait, bien sûr, mais le meilleur pour prendre de la masse musculaire sans perdre de vitesse, c’est la poulie d’entraînement". Avec cet outil qui permet de travailler raquette en main, Alcaraz a ainsi lutté contre l’inertie pour que son bras soit encore plus libéré au naturel. Le reste fut plus classique : des séries de fractionnés en enchaînant les 400m pour gagner en endurance et en explosivité.
Ajoutez-y le facteur naturel et vous aurez le panorama complet d’une croissance hors-norme pour arriver au "corps idéal". "Je ne suis pas sûr qu’il ait pris tant de muscles que cela sur le dernier mois, avançait son préparateur en janvier. Ce qu’il se passe, c’est aussi que le gamin est encore en train de grandir, autant au niveau musculaire qu’au niveau des os. Il a aussi gagné quelques millimètres de hauteur. C’est un phénomène qui peut continuer jusqu’à ses 21 ans". Autrement dit, on n'a pas fini d’être impressionnés. Et ses adversaires d’être avalés par le rouleau-compresseur Alcaraz.
Carlos Alcaraz lors de sa victoire à Rio
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