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ATP Madrid - Alcaraz l'audacieux : "Si j'ai été fidèle à mon style, je peux sortir du court satisfait"

Maxime Battistella

Mis à jour 05/05/2023 à 11:25 GMT+2

A deux victoires de conserver son titre sur la terre battue de Madrid, Carlos Alcaraz ne cesse d'ébahir par sa capacité à sortir son meilleur tennis quand il en a le plus besoin. Même chahuté, comme ce fut le cas en quart de finale par Karen Khachanov, il fait preuve d'une force de caractère hors du commun pour provoquer sa réussite. Mais comment fait-il ?

Carlos Alcaraz, Mutua Madrid Open 2023

Crédit: Getty Images

Le dernier carré comme… plancher. A chaque fois qu'il s'engage dans un tournoi cette saison – soit six épreuves : Buenos Aires, Rio, Indian Wells, Miami, Barcelone et Madrid –, Carlos Alcaraz atteint systématiquement les demi-finales. Pour fêter ses 20 ans vendredi, il pourrait aussi enregistrer sa 20e victoire d'affilée dans un tournoi sur terre battue en Espagne (10 à Barcelone et 9 à Madrid pour le moment entre 2022 et 2023). Une fantastique régularité dans l'excellence qui en dit aussi long sur son talent que sur sa capacité à gagner même quand les sensations ne sont pas optimales.
A ce titre, son dernier succès contre Karen Khachanov dans la Caja Magica est un exemple particulièrement éclairant. Clairement dominé en début de seconde manche, Alcaraz donnait des signes de fébrilité comme l'indiquait un recours un peu trop systématique à l'amortie. "Parfois, je l'utilise comme un coup tactique en sachant qu'elle sera efficace parce que j'y ai pensé avant. Et d'autres fois, je la choisis parce que je ne sais pas quoi faire d'autre et que j'ai beaucoup de confiance avec ce coup. C'est ce qui s'est passé contre Karen, même si c'est vrai que je m'en suis beaucoup servi avec le vent défavorable et que c'est plus difficile de déborder Karen du fond qu'en l'attirant au filet", a avoué le Murcien.

Il provoque constamment sa réussite

Sur un fil à 4-1 contre lui, il semblait bien mal en point au moment de sauver deux balles de double break qui ressemblaient à des balles de deuxième set pour Khachanov. Et pourtant, il a su reprendre le dessus. "Mon état d'esprit, c'était d'essayer de remonter dans ce jeu de service, et de voir ensuite. Je savais que j'aurais au moins une opportunité pour faire le débreak et continuer à me battre pour le second set et le match. Et finalement, j'ai sauvé ce jeu avec un petit miracle sur un revers qui est resté dans le court pour quelques millimètres", a-t-il encore lâché, tout sourire.
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Henin : "J'ai trouvé Alcaraz un peu dans le dur face à Khachanov"

Alcaraz le concède donc, il a eu un soupçon de réussite pour refaire basculer la dynamique. Mais ce constat ne doit pas en cacher un autre sous-jacent et bien plus important : cette réussite, il l'a provoquée. Alors qu'il perdait un peu ses moyens, qu'il refusait le bras de fer défavorable en fond de court, qu'il n'était plus très sûr de ses coups, qu'est-ce qui a donc poussé le Murcien à persévérer et envoyer ce missile en revers long de ligne ?
Une part d'insouciance ou même d'inconscience consubstantielle à sa jeunesse, diront certains. Mais ce serait oublier à quel point l'animal est déjà structuré et expérimenté pour son âge. En un peu plus de deux ans sur le circuit, il affiche déjà 117 victoires sur 150 matches au compteur. Non, cet état d'esprit conquérant est aussi naturel chez lui que travaillé. Constatant l'état de nervosité de son protégé lors de ce quart de finale, Juan Carlos Ferrero lui a répété plusieurs fois que s'il perdait, ce n'était pas grave. Une formule anodine de prime abord, et pourtant…

Une philosophie positive pour évacuer la peur de perdre

"Pour moi, ce genre de message est super important, parce que la plupart des problèmes qui surviennent dans un match sont liés à la peur de la défaite, a ainsi fait remarquer Alcaraz. Et en fait, c'est le contraire : il faut sortir du court satisfait de la manière dont on a joué, qu'on ait gagné ou pas. En fin de compte, si j'ai joué mon style de jeu et j'ai été courageux sur le court, je peux partir content de ce que j'ai fait. Ces messages me soulagent donc de cette pression et de cette peur de perdre qui peut survenir."
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Antetokounmpo : "Il n'y pas d'échec dans le sport"

En d'autres termes, rater un coup et perdre un match sont des éventualités à accepter car nul n'est parfait. Mais ces possibles résultats négatifs ponctuels ne doivent pas déterminer l'essence du tennis que l'on veut pratiquer, surtout si comme pour Alcaraz, des qualités d'explosivité permettent de s'épanouir en étant offensif. Avec son clan, "Carlitos" a ainsi mis en place une solide philosophie à laquelle il reste le plus fidèle possible malgré les aléas d'un match et quels que soient les doutes du moment.
Attentif à l'actualité sportive, le Murcien a apprécié le discours récent du basketteur Giannis Antetokounmpo, éliminé en play-offs de la NBA avec les Milwaukee Bucks par Miami, sur l'absence "d'échec dans le sport". Tout en le reprenant à son compte, il y a toutefois ajouté une nuance majeure. "L'échec, je le prends comme une manière de continuer à apprendre, a-t-il considéré. Si tu rates le lundi, tu réessaies le mardi et si tu rates le mardi, tu retenteras ta chance le mercredi. Dans la vie, on tombe. Mais le plus important, c'est comment on gère cette chute pour pouvoir se relever plus fort." De l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace. Voilà le credo. Il ne lui réussit pas trop mal jusqu'ici.
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